The race

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Je m'avance vers la remise. Je tremble un peu, et les taches de sang au sol provenant du nez de Cherry ne me rassurent pas. Je rentre dans la remise, et un gars m'attrape par le bras gauche et me retourne de façon à ce que je puisse voir le visage de Luke.

- C'est quoi ton nom ? dit un gars d'une voix grave.

- Alice, répondis-je, du tac au tac.

- Ton nom de famille ?

- Leroy.

Je balaye la classe du regard. Je vois Luke, qui observe. Mais son regard a changé. Il a plus un regard fraternel qu'un regard méchant. Pourquoi son regard a-t-il changé ?

- Ton âge ?

- Treize ans.

- T'as un problème physique ?

Luke secoue légèrement la tête, en me regardant dans les yeux. Il a l'air de me dire de dire que je n'ai pas de problème physique.

Je ne vois pas en quoi cela serais une mauvaise idée.

- J'ai mal à l'épaule droite.

Un des garçons me frappe en plein dedans.

Je serre les dents, mais je ne peux m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux et de faire un bond en arrière. Je ne peux m'empêcher de le regarder avec fureur. Qu'est-ce qu'ils ont tous !?

Luke me regarde avec un air "Je te l'avais dit !".

- Eh ben va falloir éviter d'en parler petite. Et va falloir éviter de manquer de respect à ceux qui peuvent t'expulser aussi.

"Petite !?" ais-je murmuré entre mes dents.

Il ne m'a pas entendue.

- T'as de beaux cheveux dis donc...

Il les saisit. Je me dégage brutalement.

- Désolée, mais non, dis-je, énervée.

- ...Et un caractère. Ça va être utile, tout ça.

Je reste silencieuse, me mordant la joue pour évacuer ma colère. Je le hais. Je déteste que l'on me manipule afin d'en tirer une conclusion comme ça. J'ai les yeux rivés sur le sol. Si je le regarde, ça va me donner envie de le frapper.

Il y a un long silence. Je me demande quand est-ce qu'ils vont me laisser partir. Le peu de personnes que j'ai vu entrer et sortir de cette satanée réserve n'y sont pas resté aussi longtemps.

Je sens une main sur ma taille. C'est plus fort que moi, je file un coup de pied au bras qui a fait ça. C'est un coup de pied spécial, que l'on apprend au taekwondo. On pivote, et le coup de pied touche la cible. Après, si ce coup est bien exécuté, j'arrive de façon à pouvoir m'en aller en courant.

J'entends un cri de douleur.

Je décide de m'en aller en marche rapide, car c'est plus prudent, au vu de tous les débris par terre dans lesquels je pourrais me prendre les pieds.

- Hé ! Reviens ! crie une voix.

Je décide de courir. Je ne veux pas recommencer à me faire frapper.

- 'Tain si je t'attrape t'es morte !

J'entends des gens courir, et j'accélère.

J'arrive dans le couloir, et fonce vers la sortie. Les garçons dans les couloirs mettent du temps avant de réaliser qu'une fille s'enfuit en courant, et quand ils réalisent, c'est trop tard.

Je file, je vois les portes défiler. J'ai un point de coté, mais je risque d'avoir pire si je m'arrête pour reprendre mon souffle.

J'arrive dans le hall, vide. Je réfléchis le plus vite possible. Tous les casiers sont ouverts, ce qui fait bizarre.  La porte est fermée, et ça me prendrais trop de temps de la déverrouiller. Je bondis dans un casier, et me recroqueville le plus possible. J'entends des garçons arriver.

- Elle est partie où ?

- J'sais pas. rends le couloir A, je prends le B. Luke est derrière, il prendra le C. LUKE ! PRENDS LE COULOIR C ! Allez, elle va s'enfuir sinon.

Je les entends repartir, et le son de leurs pas est de plus en plus étouffé, jusqu'à ce que je n'entende plus rien. J'entends de nouveau des pas. Luke arrive. Je me recroqueville, mais comme Luke na pas l'air aussi stupide que les autres, il regarde dans les casiers. Il me voit. Je suis pétrifiée. Il s'approche.

- Ecoute, les caméras me filment, et si je pars, les gens verront sur les caméras que je t'ai vue. Je vais être obligé d'avertir les gars. Avant, juste, je suis désolé de t'avoir frappée tout à l'heure, mais les caméras filmaient aussi, et si je ne le faisais pas je me faisait bannir. J'ai repris mes esprit, et je vais essayer de parler en ta faveur. Ok ?

- Non ! Ne fais pas ça ! Si ils savent que je veux m'en aller, ils ne vont pas me bannir ! Car ce ne serait pas une punition selon eux !

- Je n'ai pas envie de te prendre par la force.

Il me tends sa main. Je l'attrape et sort du casier. Il met ses mains en porte voix. Mais avant qu'il crie, je le frappe au visage.

Son regard change, et je sais qu'il a mal. Il essaye de me frapper du poing, et j'esquive. Il m'attrape le bras droit et tire d'un coup sec.

Mon épaule craque, et je lâche un cri de douleur.

Je ne voulais pas en venir là, mais je le frappe à l'entrejambe. Il m'insulte de façon peu glorieuse.

Là, il devient vraiment en colère. Il m'attrape le bras à nouveau, et me jette contre le mur.

J'atterris brutalement et douloureusement contre le mur, puis je perds l'équilibre, et tombe au sol. Le hall tourne.

- Elle est là ! crie-t-il

Je l'insulte de façon peu glorieuse à mi-voix, à mon tour.

Il m'immobilise au sol, en s'asseyant sur moi. Il me tient aux épaules. Instinctivement, je mets mes pouces dans ses yeux et appuie fort. Il se dégage. Je me relève. Pour plus de sécurité, je lui refile un coup dans l'entrejambe. Il ne bougera plus avant plusieurs minutes.

Puis j'emprunte les escaliers qui mènent à l'étage. Arrivée à l'étage, j'appuie sur l'alarme incendie. Les portes de secours s'ouvrent. Des jets d'eau jaillissent du plafond. J'emprunte l'escalier de secours. Je vais vite, mais mes chaussures claquent sur les marches en métal. J'entends une voix au dessus de moi. Elle exprime avec un riche vocabulaire que cet aimable garçon a très fortement envie de me rattraper.

J'entends la haine dans sa voix, et je sens que si il me rattrape, je vais morfler. Alors, oubliant mon souffle, je pense juste à courir, mon seul but est de sortir. J'arrive dans le parc et le traverse à toute vitesse. J'arrive sur la route en béton qui mène au portail. C'est un portail en métal, une porte rectangulaire qui coulisse et qui donne sur la plage. Je m'accroche en haut par les mains, et essaye de l'escalader. Je me cogne et m'écorche les jambes, mais j'arrive à califourchon sur la barrière. Je sens qu'elle commence à coulisser, et c'est un signe que les garçons approchent.  J'essaye d'atterrir en douceur de l'autre côté, mais je tombe brutalement sur le coté gauche. Malgré la douleur dans le bras, j'ai de la chance de ne pas avoir mal  aux jambes. Je reprends ma course à toute allure.  Je cours dans le sable, et essaye de me rapprocher de la terre.  Le garçon se jette sur moi et je roule dans le sable. Il m'immobilise, en s'asseyant sur moi et en me tenant les bras. Je ferme les yeux. Je n'ai plus la force de me débattre. Mes musclent me tirent, ma respiration est saccadée et mes bras me font mal.


The IslandWhere stories live. Discover now