Respect

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- Je n'en peux plus. C'est trop stressant. C'est trop fatiguant. 

- Pauvre choupinette. Retournes-y.

- Je crois pas que tu mesures ce que je dis,  Chris.

- Je mesure que tu ne sers à rien, t'inquiète.

- Tu ne comprends pas ! Me suis-je exclamée.

Nonchalamment, il se lève et se plante devant moi, yeux dans les yeux. 

- Sur un autre ton, ordonne-t-il.

Je rage intérieurement.

- Non, pas sur un autre ton ! T'as besoin de moi, concrètement qu'est-ce que tu vas faire ? Laisser les sixièmes qui se défendent pisser le sang sur le sol du gymnase et mourir ? Tu m'ordonne de gérer quasiment toute la colo ! C'est trop, ok !?

Il m'attrape le menton avec son pouce et son index.

- Tu fais chier. Tu l'as dis toi-même, tu gères la colo. Donc gère ton petit problème et ta crise d'adolescence toi-même. Tsais, je sais plein de choses sur toi. Genre ton Q.I. assez élevé par rapport à la moyenne. Donc je pense que t'es assez intelligente pour résoudre ça toute seule, la Surdouée. Tant que tu nous coûte rien vas-y. Autre chose ?

- Ouais, autre chose. Tu comptes expliquer un jour pourquoi on est là ? 

- Nope. 

Et il est parti, comma ça, sans rien dire d'autre.

Quelqu'un a sonné à l'infirmerie. Je dois y aller.

- Bonjour la nerd.

- Bonjour Luke...ais-je froidement dit.

- Il y a un blessé dans le gymnase.

- Sérieux ? Encore ? 

- Grouille. 

Je lâche un cri d'énervement. Mais je vais quand même prendre ma trousse de secours et je cours vers le gymnase. 

Arrivée en face du blessé, je crie avant de me précipiter vers le gars blessé.

-Putain Luke il est inconscient ! Vous êtes complètement cons !

- Si tu parles pas mieux tu vas aussi finir inconsciente, me dit-il avec un sourire méchant. 

Je regarde si il respire. Il respire. Ouf ! 

J'examine le gars inconscient. C'est Matt Sarazin. Un sixième. Il s'est ouvert le genou et l'épaule, il est tout amoché au niveau de la tête, et son nez a tellement saigné que son visage est couvert de sang. 

- Luke, va chercher des gens pour le transporter à l'infirmerie. Grouille !

Il se lève et part en courant. J'enlève ma blouse blanche en papier, déchire la moitié et l'imbibe d'eau. J'essuie ensuite le sang sur son visage pour constater l'empereur des dégâts. C'est juste... horrible. Je prends une partie de l'autre moitié et nettoie les contours des plaies au niveau de l'épaule et du genou. 

Matt gémit. Il ouvre à moitié ses yeux. 

- Ça va aller Matt. T'inquiète pas, ça va aller.

Je continue les seuls soins que je peux lui donner en dehors de l'infirmerie. Ça fait 10 minutes que Luke est parti. Il devrait être revenu. Je n'ai pas d'autres premiers soins à donner. Je lui prends la main, à genou à côté de lui.

- Matt, concentre-toi sur ma voix. Si tu pense pouvoir aller jusqu'à l'infirmerie, qui n'est pas loin du tout, bouge un doigt ou serre ma main. 

Il serre ma main.

- Super ! Ça va aller Matt, ne t'inquiète pas. Suis mes instructions pour te lever.

Difficilement, il se lève. Il s'appuie sur moi. On marche lentement et difficilement vers l'infirmerie. Mais on finit par y arriver. Je ne décrirai pas le trajet laborieux. C'était TROP laborieux.

- Assis-toi sur le lit. Voilà, c'est bien ! Maintenant allonge-toi. Doucement. Voilà...

Je finis les soins. Une fois recousu et soigné, mais pas rétabli, je décide de lui laver le visage, les bras et épaules, le torse, ainsi que les jambes. Je lui mets ensuite une des blouses d'hôpital que l'infirmerie a. Puis je m'assois sur une chaise à côté de son lit et le réexamine. Comment a-t-il perdu connaissance ? 

Alors que j'allumais mon téléphone pour regarder le site etudiant_medecine.com, J'ai eu du réseau. Du réseau !

Je me rua sur mes contacts, et essaya d'appeler ma soeur. Mais d'un seul coup, le réseau disparut. Depuis le début Chris a enlevé le réseau, et je me demande pourquoi j'en ai eu, même brièvement. 

J'appelle la cantine pour leur demander deux repas. Il est bientôt 19 heures, il va falloir que Matt mange. Et moi aussi. 

Un gars arrive avec les plateaux. Je lui demande de surveiller Matt et de sonner (un bouton dans l'infirmerie qui m'avertit sur une espèce de biper que j'ai sur moi) si il se réveille.

Je dois aller choisir un élève au hasard. C'est un système conçu par Chris. C'est un peu bizarre mais bon... En gros je dois choisir un élève et il doit veiller toute la nuit auprès d'un ou plusieurs blessés. Il n'a actuellement pas le choix... 

Je choisis une fille de sixième, Sarah. Elle est bavarde mais gentille. Alors je lui confie Matt et je pars m'affaler sur mon lit. Je me mets dans mon pyjama préféré : un t-shirt beaucoup trop grand de mon père.

Soudain, la porte de ma chambre s'ouvre violemment et je vois Luke entrer furieusement.Il est très amoché.

- Qu'est-ce que tu fous là, Luke ?!

- T'es complètement con ou quoi ?

- Quoi ?

- Ça t'aurait tué d'attendre que je revienne avant d'emmener Matt ?

- Attends, tu es en colère ? Matt avait besoin d'être soigné d'urgence ! Et t'as mis une demie-heure à revenir ! Et encore, je ne suis pas sûre puisque tu n'es pas revenu.

Il me prends par la gorge.

- Sauf que quand je suis revenu avec des gars qui étaient pas contents, mais alors pas du tout contents d'être là, et qu'il n'y avait rien, les gars se sont légèrement défoulés, dit-il en pointant son visage plein d'égratignures et de bleus. 

Je commençais à suffoquer. Il me regardait suffoquer avec rage. Alors que je croyais que j'allais mourir, il lâcha mon cou. 

Je tomba alors à genoux. 

Il me releva par le bras gauche, avant de me jeter violemment par terre. J'étais allongée sur le dos contre le sol, et j'avais une douleur lancinante venant de mon épaule qui m'empêchait de me relever. 

- Les gars sont d'accord, va falloir que t'apprennes le respect.

Il s'assit sur mon ventre, un genou sur mon bras gauche, et immobilisa mon poignet droit avec sa main gauche. 

Soudain, il sortit un couteau.

Il le passa sur mon index, avant de lâcher "tu sens comme il est tranchant ?".

Mon coeur battait à cent à l'heure. J'étais figée, comme immobilisée par la peur. 

Soudain, il enfonça le couteau dans mon bras. Pas très profond, mais très douloureux. Je cria. La douleur était insupportable.

- Arrête ! L'ais-je supplié, en larmes.

- Ca va pas s'arrêter de sitôt. Habitue-toi, me dit-il.

Il enfonça le couteau violemment une seconde fois, et la douleur était si insupportable, si forte que je perdis connaissance.

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⏰ Last updated: Jul 10, 2020 ⏰

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