Chapitre 5

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Gabriel coupa le contact de sa moto et sortit la béquille d'un mouvement du pied. Il venait de ramener sa soeur à la maison. Mais ce n'était pas leur maison d'enfance dont il était question. Hope descendit de la moto et scruta l'immense bâtiment qui se tenait solidement devant elle. A sa hauteur se trouvait un petit escalier qui conduisait probablement sous terre.

- Hope ?

Un frisson de nervosité fit sursauter la jeune femme. Sur sa droite, une voiture venait de se garer. Une Lincoln Continental de 1978 d'une couleur tape à l'oeil, repérable à des kilomètres et qui ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Elle afficha le sourire le plus radieux de tous et se jeta dans les bras de Castiel qui portait toujours son éternel imperméable beige.

- Cas ! Si tu savais comme je suis heureuse de te voir.

Elle sentait qu'elle pouvait se raccrocher à lui dès que son monde s'écroulait. Comme s'il était la personne la plus normale et la plus humaine au monde. 

Jack s'appuya contre l'aile de la Lincoln avec un sourire adorable figé sur les lèvres. Hope le lui renvoya avec adoration. Comment son frère pouvait ne pas aimer ce gars-là ? C'était incompréhensible.

Elle s'éloigna un peu de l'ami de ses parents et redevint plus sérieuse.

- Dis-moi ce qui se passe ? Où est oncle Dean ? Gabe n'a rien voulu me dire jusqu'à ce qu'on arrive ici. D'ailleurs qu'est-ce qu'on fait là ?

- On va tout t'expliquer d'accord ? Mais d'abord il faut qu'on entre.

Castiel sortit une petite boîte en bois orné d'un symbole étrange qu'il tendit à Gabriel. Celui-ci s'en empara avec une légère appréhension dans le regard. Il descendit les quelques marches qui le séparait de la porte blindée en face d'eux. La jeune femme l'observa sans dire un mot puis décida de suivre Castiel. Son frère ouvrit la boite de telle manière à en dévoiler une petite clé en fer très ancienne. Il l'inséra sans hésitation dans la serrure et la tourna jusqu'à entendre un cliquetis sourd annonçant l'ouverture du verrou. Le chasseur s'engouffra à l'intérieur et actionna le levier correspondant à la mise en marche de l'électricité. L'ange offrit à Hope de passer la première. Ce qu'elle vit fut tout simplement incroyable. L'angoisse qui l'avait assailli des heures auparavant venait de se dissiper en un instant. Devant elle ou plutôt en dessous d'elle se trouvait une immense salle de guerre. Une table représentant une carte du monde encadrée par quelques chaises en bois trônait au milieu de radios des années 40 et autres appareils préhistoriques dont elle ne connaissait même pas le nom ni la fonction. Le bruit de pas de Gabriel dans l'escalier en métal la sortit de sa rêverie.

- Bienvenue chez toi, lui chuchota Jack en passant à ses côtés.

- Où est-ce qu'on est ?

- Dans le bunker des Hommes de Lettres, répondit Gabriel le plus naturellement du monde.

- Vos parents ont vécu ici un long moment avant d'abandonner la chasse, reprit Castiel en s'installant sur une des chaises de la bibliothèque.

- La chasse ? Quoi, ils chassaient le cerf ou un truc dans ce genre ? Sa voix s'éteignit en entrant dans la pièce où les garçons se trouvaient. Tout autour d'elle, des centaines de livres tous plus anciens les uns que les autres reposaient sur des étagères poussiéreuses. Elle en inspecta rapidement les titres : rituels païens, histoire de Salem, livre des damnés... 

Les hommes se regardèrent entre eux avant que Gabriel ne reprenne devant les regards insistants des deux anges

- Plutôt le loup-garou.

Hope se retourna vers son frère avec exaspération.

- Il dit la vérité, intervint Cas.

- Sam, Dean et Tessa étaient...sont des chasseurs de monstres.

Sa mâchoire se décrocha :

- Vous vous foutez de moi ?

Un silence plutôt éloquent s'installa.

- Sorcières, banshees, dragons, démons... Celui qui t'a attaqué hier soir était un démon.

- Ses yeux... ils étaient noirs et...malsains. Oh mon dieu... j'ai failli être tué par un démon ?! Pourquoi ils font ça ?

- Nos parents ? Qui le ferait sinon ?

- Ce sont des héros, ils ont sauvé le monde plus d'une fois, reprit Castiel en soutien.

- Je sens que je vais être malade.


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