𝗔𝗟𝗢𝗡𝗘, jσʮɾi

- 3 -

Moi

†

Les trois serveurs étaient devenus amis. Trois mois qu'ils travaillaient ensemble, trois mois qu'ils sortaient deux nuits par semaine à la recherche d'une lueur. Yerim passait du bon temps et c'était agréable d'avoir des amis. Ils n'étaient pas prêts d'avoir fait tous les bars de la ville et c'était tant mieux. Ils s'entendaient bien et étaient inséparables. Un soir, particulièrement était gravé dans la mémoire de la jeune femme.

« Au fait, Yerim, tu nous parles jamais de tes amis.

- Ah, ça ... J'en ai pas vraiment ... Parce que ... »

Elle prit un moment pour réfléchir.

« En fait, avec notre café, on s'est éloigné de nos copains. » mentit-elle.

Les deux autres acquiescèrent simplement. Ils buvaient un cocktail sur la terrasse en discutant de choses et d'autres. Seulgi menait toujours la conversation, c'était une grande bavarde. Jungkook se faisait plus discret, il observait beaucoup les choses. C'est ce que la jeune femme en avait conclu. Ils avaient appris à se connaître au fur et à mesure du temps.

La plus bavarde racontait les mésaventures de ses amis. L'un d'eux s'était cassé le tibia à vélo alors qu'il n'y avait aucun obstacle. Ils avaient tous ri, même si ce n'était pas gentil. Une autre s'était pris une porte sur le nez à cause du chien de ses parents quand elle leur avait rendu visite. Depuis, ils en parlaient à chaque repas de famille.

Les parents de Yerim n'avaient jamais eu d'animaux au plus grand regret de celle-ci. Elle aurait bien aimé avoir ne serait-ce qu'un poisson rouge. Un chat, un chien, un lapin ? Peu importe, juste une présence douce qu'elle aurait vu grandir avec elle.

« Et tes parents, Yerim ?

- Ils habitent à Busan.

- Les miens aussi ! » s'exclama Jungkook, jusque-là silencieux.

« C'est bizarre que ne se soit jamais vu avant. Et tes parents ont des animaux ? » l'interrogea Yerim, curieuse.

Seulgi leur proposa ensuite d'aller se promener dans la rue. En effet, il y avait des stands pour célébrer une tradition. Ils dégustèrent des beignets et autres gourmandises en faisant des commentaires sur chaque vendeur.

Lorsqu'elle rentra chez elle, Yerim fût surprise de voir son amoureuse debout. Elle lui demanda pour quelle raison elle ne dormait pas.

« J'avais envie de toi, bébé ... »

La jeune femme sourit. Elle aussi, évidemment. Elle avait toujours envie d'elle, de sa présence, de sa peau, de ses soupirs. Le travail lui prenait beaucoup de temps et ce n'était pas plus mal parce que chaque soir elle avait des choses à raconter.

Ce jour-là, il y avait beaucoup de monde dans le petit café. Les serveurs couraient dans tous les sens pour répondre aux attentes de leurs clients. Certains étaient impatients et manquaient de politesse. Mais personne ne répondait rien parce que le client est roi. Ils se courbaient sans cesse pour s'excuser de quelque chose dont ils n'étaient même pas responsables. D'autres étaient plus aimables et il arrivait aux employés de s'en sentir reconnaissants alors que c'était juste normal.

Bien-sûr, le patron était ravi du monde mais il était obligé de mettre ses comptes de côté pour aider les serveurs. Il se disait qu'il devrait employer une nouvelle recrue.

C'est ainsi qu'arriva Jimin, une jeune fille de seize ans qui avait quitté l'école plus tôt. C'était Seulgi qui était en charge de la former. Elle travaillait sur des plages horaires où il y avait moins de monde parce que le patron n'avait pas envie qu'elle ralentisse le café. Tout le monde faisait des heures supplémentaires en attendant que la petite soit prête. Son rôle de tutrice prenait beaucoup de temps à Seulgi.