Vie en danger

Chapitre 1

Les feuilles sèches et les branches au sol ne cessent de craquer sous mes pas. A aucun moment je ne me retourne pour vérifier s'ils me poursuivent toujours. Je continu d'accélérer, d'agrandir mes foulés pour semer de la distance entre eux et moi. Rien ne compte plus à ce moment précis, seulement ma course. Ce soir, je n'ai pas d'autre option que de fuir dans la nuit étoilée.

Flashback

Maman et moi courons à pleine vitesse à travers les épaisses branches qui nous barrent le route. Je n'avais pas besoin de les entendre pour savoir qu'ils étaient tout proche; le simple regard inquiet de ma mère me suffisait. Je m'efforce de courir aussi vite que mes jambes me le permettent. Mon père, qui restait à l'arrière pour nous protéger, vient me saisir la main pour m'éloigner sur le chemin de gauche. Malheureusement, la forêt laisse place à une immense étendu d'eau et sa plage de sable fin.

Cet endroit est juste sublime. Mes petits yeux émeraude s'émerveillent face à la multitude d'étoiles qui reflètent sur la surface lisse de l'eau. Je ralenti le pas sans réellement m'en rendre compte, afin de m'approcher un peu plus. Ma main glisse de celle de mon père, qui me crie de ne pas m'arrêter. Je ne l'écoute que d'une oreille et me stoppe en plein milieu du sable chaud. J'avais toujours voulu m'y baigner, dans cette mer si vaste, mais je n'y avais pas le droit. Je ne sais pas nager. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais j'en étais incapable. Les profondeurs de l'eau m'emporteraient à coup sur dès que mon pieds plongera dedans.

Des craquements de branche et des voix forte retentissent derrière moi. J'ai fait une erreur m'arrêtant, je m'en rend compte maintenant. Mes parents avaient continué la route en pensant que je les suivais de près. Je me retourne aussi vite que possible mais il est déjà trop tard, leur pieds foulaient à présent le sable. La panique monte et ma voix ne cesse de réclamer mes parents. Ils ne tardent pas à faire demi tour pour venir me récupérer, immobile au bord de l'eau. Mon père nous ordonne, à ma mère et moi, de courir le plus loin possible, tandis qu'il remonte ses manches et s'approche d'eux. Il s'attaque au premier venu, un brun costaud habillé de la couler du ciel. Les autres hommes s'activent après mon père alors que je reprends la fuite avec ma mère. Elle n'arrête pas de me répéter que quoi qu'il arrive, je dois toujours continuer de courir et de me cacher un long moment si je suis sûre de ma cachette.

- Maman ? Est-ce que... Papa va disparaître ?

- Ce n'est pas le moment Iris, continu !

- Mais je dois savoir ! Je dois savoir... S'il te plaît...

- Ils sont trop nombreux, avoue ma mère entre deux sanglot. Il n'a auccune chance...

Je lève les yeux sur le visage de ma mère qui vient subitement de s'arrêter. Un bruit aussi sourd que le tonnerre a brisé le silence inébranlable. Ses mains s'abattent sur son ventre, dont la couleur de son t-shirt s'assombrit de plus en plus. Je comprends avec un temps de réaction ce que cela signifie. Elle va partir, elle aussi... Sa voix me résonne à nouveau aux oreilles pour me dire de courir, quoi qu'il arrive. Je me retourne immédiatement et me met à fuir avant que son corps ne tombe au sol sous mes yeux d'enfants. Les larmes ruissellent sur mes joues rougies par mes pas. Rien ne compte plus à ce moment précis, seulement ma course.

J'entre une nouvelle fois dans une fôret, moins épaisse. Je repère à mes cotés un trou à travers les racines d'un arbre, où il me serait facile de m'y glisser sans me faire repérer. Je me dépêche de m'installer entre les branches et reste caché ici jusqu'à ce que l'aube se lève.

Fin du Flashback

Je n'avais que huit ans quand c'est arrivé.

Mon pieds heurte un caillou et je tombe le nez contre terre. Je soupire avant de me relever aussi vite que ma chute, puis de reprendre ma course. Je m'enfonce dans cette forêt si familière à mes yeux pour y retrouver le fameux arbre qui m'a permis de rester en vie. J'y ai construit une cabane très discrète en haut de ses branches, qui jusqu'à aujourd'hui encore, n'a pas été repréré. Je grimpe à l'intérieur de mon antre et décide de rester là toute une semaine, afin de tasser un peu les problêmes.

Le lundi suivant, je retourne au lycée, où je trouve plus intérressant de rester que ma cabane malgré qu'il ne soit pas aussi sécurisant. Je me dirige au gymnase en fond d'établissement pour commencer mon premier cours de la semaine.

- Mademoiselle Blix ? On ne vous a pas vu depuis une semaine, suspecte le professeur. Vous allez mieux j'espère ?

- Oui, c'était juste une petite grippe. Mais ca va mieux maintenant ! Ca va...

J'attache ma crinière blonde, qui ne laisse pas indifférente les autres, en une queue de cheval. Pendant que je me défoule dans mes tours de terrains, loin des regards curieux que je n'affronte jamais, ceux qui aimerait me connaître mais que je résigne à ne pas laisser entrer dans ma vie, je me perds dans mes pensées. J'ai aujourd'hui seize ans, soit le double du jour où j'ai perdu mes parents... Les hommes de cette nuit là ne sont plus de se monde non plus, seulement la relève est là pour continuer leur chasse à l'homme. La semaine dernière était une fois de plus où j'ai réussi à leur échapper. Ils étaient quatre il y a quelques temps, mais je me suis venger sur l'un d'entre eux. Cela n'a fait que redoubler leur détermination et attirer l'attention de la police. Heureusement pour moi qu'elle ne sait rien à mon sujet. C'est comme courir après un fantôme. Des patrouilles font régulièrement des rondes en fôret, à la plage ou bien en ville. Des gardes sont même postés de temps en temps dans l'enceinte du lycée, mais la sortie dans le garage souterrain n'est pas surveillée.

Tout ce que je souhaite, c'est de pouvoir me venger comme il se doit et de protéger le peu qu'il me reste. La force qui s'accumule en moi de jour en jour est ma meilleure alliée pour réussir.