Deux

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Léna-Rose

La voilà ma chance !

J'ai enfin obtenu un entretien d'embauche. Et franchement, je ne m'attendais pas à trouver une telle opportunité : donner des cours de danse dans une école pour jeunes débutants et danseurs confirmés, c'est au-delà de ce que j'espérais. En plus, cerise sur le gâteau, je serai également en charge de la création des chorégraphies pour des représentations à travers toute la Floride. Si j'obtiens ce poste bien entendu. Le seul hic, est que danser est la seule chose que je sache faire et que la danse est l'un des démons qui m'ont fait quitter la France. Même si je sais pertinemment que je suis faite pour cela et que c'est une opportunité en or, c'est encore une plaie ouverte en moi.

Mais je ne peux pas me permettre de passer à côté, pas dans ma situation actuelle. Il va donc falloir que je prenne sur moi et mette mon passé de côté, pour mener à bien ce nouveau projet.

Je me répète donc, comme un mantra, que donner des cours n'est pas la même chose que danser pour soi-même. Là c'est un travail, qui plus est, un travail dont j'ai absolument besoin.

Soyons honnêtes, je ne peux pas rêver mieux. Si tout se passe bien, je remplacerai le professeur qui part en congé maternité. La directrice de l'établissement avait l'air emballée par mon CV et a trouvé que c'était un plus pour ses élèves que je sois française. La « French touch » comme elle a dit.

C'est en me répétant tout ça que je me prépare pour cet entretien et m'efforce de mettre toutes les chances de mon côté.

Le bus est mon seul moyen de transport pour me rendre à Deltona, la ville où se trouve l'école en question.

Arrivée sur place, je sors mon téléphone et lance mon GPS. Franchement, je suis complètement perdue dans cette grande ville. Il faut dire que les États-Unis, ce n'est pas la France. Tout y est plus démesuré. Il y a beaucoup plus de monde, ça fourmille de partout. C'est un vrai parcours du combattant pour moi.

À force de déambuler au travers de ses immenses rues, je commençais à perdre espoir, quand après trente minutes de marche sous une chaleur étouffante, je vois enfin que mon GPS m'indique que je ne suis plus très loin de ma destination.

— Ah super ! Me dis-je à voix haute.

Moi qui ne suis pas nouvelle technologie, sur ce coup-là, je dois bien avouer que ça m'a sauvé la vie.

Au moment où je m'apprête à relever la tête de mon smartphone, je percute quelque chose... Ou peut-être quelqu'un. J'ai l'impression que la scène se passe au ralenti. J'essaie de me rattraper tant bien que mal, mais je ne fais qu'empirer la situation. Ma jambe droite vrille sur elle-même et je tombe lamentablement au sol, en hurlant de douleur. Ce que je ressens dans mon genou est fulgurant. Par réflexe je l'emprisonne dans mes mains en espérant que cela calme la douleur, quand une voix grave et suave à la fois me parvient aux oreilles au même moment :

Infiniti Amoris T1(Autoédition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant