Voici donc la nouvelle version du texte, qui je l'espère sera la bonne. Je vous remercie tous d'avance pour le temps que vous passerez à me relire et à relever ce qui ne va pas, afin de m'aider à améliorer mon texte.
« C'est fini ! ». Par ces mots j'ai mis fin à ma première relation sérieuse. C'était notre dernière dispute.
Deux caractères forts ne sont pas faits pour aller ensemble. Voilà ce que je peux retenir de notre mois de relation. La prochaine fois que je tomberais amoureuse, j'essaierais de ne pas oublier ce détail pour ne pas être déçu.
Je vais maintenant pouvoir me concentrer sur mes valises. Il faut que je veille à ne rien oublier, j'ai 850 kilomètres à faire pour rentrer à la maison, il est hors de question que je fasse demi-tour.
Chapitre I : la rentrée
Première matinée
Nous sommes fin septembre, c'est le jour de la rentrée. Je suis assise sur un des bancs de l'un des amphithéâtres de l'université Paris 7 Diderot, à côté d'Alexandre, mon meilleur ami. Pour cette seconde année de Licence d'Histoire, Alexandre et moi avons pris les mêmes cours de travaux dirigés afin d'être toujours ensemble. En attendant notre professeur, ce cher Mathias Arnould pour son premier cours d'Histoire médiévale, nous observons ceux qui comme nous ont survécu à la première année. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils sont nombreux à avoir abandonné le navire. Beaucoup d'étudiants ne savent pas trop ce qu'ils veulent faire à l'entrée à l'université. Après quelques semaines, voire quelques mois pour les plus courageux, ils s'aperçoivent que cela ne leur plait pas et abandonnent. Si bien que à peu près la moitié des élèves de l'an dernier est encore présente. Alexandre et moi sommes tous les deux passionnés, c'est pourquoi malgré quelques difficultés à nous adaptés nous sommes restés.
Il n'est pas dit que nous parviendrons à aller en 3e année mais nous allons tout faire pour y parvenir. En ce qui me concerne j'avais aussi un autre objectif, celui de trouver l'amour. Même si mon passé ne plaidait pas en ma faveur j'allais essayer de l'atteindre.
Nous étions devenus amis au milieu de l'année dernière. Bien que nous ayons des caractères et des goûts assez différents, on s'adore. J'ai un tempérament sanguin, tandis qu'il est calme et réfléchi. Je suis sociable, j'aime le sport, en particulier la course automobile et le rugby, il est timide et il déteste le sport. Il se passionne pour la botanique, je préfère la mécanique ... C'est d'ailleurs par hasard que nous étions devenu amis. En fait on s'asseyait toujours au fond à droite quel que soit la salle. Ce qui avait pour conséquence que nous étions souvent assis à côté l'un de l'autre. Cette proximité m'a poussée à parler à ce garçon au regard vert, l'air mélancolique, que je voyais toujours seul. Il m'a fallu un peu de temps, mais j'ais fini par entendre le son de sa voix. À partir de là notre amitié s'est renforcée de manière croissante jusqu'à aujourd'hui, où je peux le dire il est mon meilleur ami et réciproquement. Même si à cause d'une certaine ressemblance certains nous ont pris pour des cousins. Il est vrai que nous faisons à peu près la même taille, que nous avons les yeux verts et les cheveux blond cendré. En revanche nous n'avons pas tout à fait la même carrure. Alexandre est aussi musclé qu'un poulpe, tandis que je suis plus athlétique. Si c'est en partie génétique, puisque mon petit frère est encore plus carré que moi, il y a surtout les effets du sport que je pratique depuis de longues années. Le rugby et la lutte m'ont obligée à me muscler avec des séances en salle et de la natation.
Après avoir observé l'ensemble des élèves, Alexandre a commencé à se plaindre des bancs. Ces sièges en bois étaient durs et avaient meurtri nos postérieurs l'an passé. Si nous ne voulions pas subir la même chose cette année, nous allions devoir trouver une solution. A ce moment-là Mathias Arnould est entré par la porte du bas. Décidément, il ne changeait pas, toujours la même coupe de cheveux, le pull vert pomme tout fatigué, assorti au sac à dos vide et le même cheveu sur la langue. Nous rigolions devant le spectacle que nous offrait notre original professeur. Il détonnait dans cet amphithéâtre. L'université Paris 7 avait déménagé quelques années plus tôt du campus de Jussieu pour celui des Grands Moulins, d'anciens bâtiments industriels entièrement rénovés. Nous avions troqué la modernité des années 70 et une architecture initialement conçue pour le climat tropical brésilien, contre des bâtiments en béton, comme nous l'avait dit l'an dernier M. Arnould. S'ils étaient anciens et avaient un peu plus de charme que l'ancien campus, ils ne valaient tout de même pas ceux de la Sorbonne. Il en allait de même pour le quartier Masséna, appelé aussi Paris Rive Gauche, dont les bâtiments étaient sortis de terre vingt ans auparavant, remplaçant l'ancienne zone ferroviaire. Le campus se trouvait près de la Seine. Cela aurait pu être agréable de flâner au bord du fleuve, si une route et un site de l'entreprise Lafarge ne nous empêchait pas d'accéder aux quais. À défaut, nous avions une esplanade avec de la pelouse, entre les Grands Moulins et la Halle aux Farine, qui formaient le cœur du campus.
Notre professeur vient à peine de commencer son cours alors que l'heure est déjà entamée d'une bonne quinzaine de minutes quand la porte de la salle s'ouvre timidement sur une jeune fille. C'est une nouvelle, car son visage m'est totalement inconnu. Je la regarde s'installer au bout de notre banc. Je ne peux m'empêcher de la dévisager tant son allure dénote par rapport à celles des étudiants de manière générale. Elle est habillée à l'ancienne, chaussures vernies, chaussettes blanches, jupe plissée bleu marine et chemisier blanc qui laisse entrevoir ses formes rondes et généreuses. Ses longs cheveux bruns sont attachés en une grosse natte qui retombe dans son dos. Elle a l'air d'une petite fille sage et travailleuse. Avec un tel style, elle ne peut venir que d'une école catholique. Mon allure est tout à l'exact opposé. Mon style est davantage rebelle, avec mon allure masculine. Moi c'est blouson en cuir, chemise à carreaux, jean d'homme, que ma taille étroite me permettait d'enfiler, et bottes d'hommes. Avec mes cheveux courts, ma carrure athlétique et ma petite poitrine on me prend souvent pour un homme. On m'appelle même monsieur assez régulièrement, ce qui me fait rire. Contrairement à la nouvelle j'exècre les religions. Alexandre me donne alors un coup de coude, afin que j'arrête de dévisager la nouvelle et que j'écoute notre professeur.
Le cours magistral se termine et Alexandre et moi nous dirigeons vers notre celui de travaux dirigés d'Histoire Antique, sur la Grèce, chaque semestre étant dédié alternativement à l'hellénistique et à la romaine. J'adore l'Histoire, mais l'Antiquité ne fait pas partie de mes périodes favorites. Aussi je m'y rends avec résignation. Pour couronner le tout, je m'aperçois assez vite que la nouvelle semble nous suivre, ce qui veut dire qu'elle se rend au même cours que nous. J'espère intérieurement qu'elle ne va pas s'asseoir de nouveau près de nous. Malheureusement la dernière place libre de la salle se trouve à côté de moi, aussi s'y installe t-elle. Sitôt placés, notre jeune professeur fait l'appel. Ainsi nous apprenons que la nouvelle s'appelle Mara Le Trégor. Bien que mon ami suive le cours avec intérêt, il accepte d'échanger des petits mots griffonnés sur une feuille. Il me conseille de ne pas porter d'intérêt à la nouvelle, c'est simplement une élève comme une autre. Je n'y parviens pas, d'autant plus que je m'ennuie. Notre professeur a beau sembler dynamique, elle ne parvient à capter mon attention que lors de la distribution des sujets à traiter à l'oral. Je lis avec avidité la liste et sitôt après l'avoir parcourue, je demande à mon camarade quel sujet il souhaiterait que l'on traite. Alors qu'il est sur le point de me répondre notre professeur nous interrompt, en nous disant.
« Les sujets sont à faire à deux mais vous êtes en nombre impair. Mlle Le Trégor est toute seule il faudra qu'elle intègre l'un de vos binômes. Je vous laisse jusqu'au prochain cours pour vous décider et me donner le choix de votre sujet. »
Bâtiments des Grands Moulins
Bâtiment de la Halle aux Farines
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L'aristo arc-en-ciel
General FictionJe m'appelle Aliénor de Montbazac, j'ai 30 ans, je suis homosexuelle et j'ai déjà quelques souvenirs à raconter