Chapitre 2

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Les années passèrent, et Hermione s'épanouit sous la sévère tutelle d'Olenna, sa beauté, sa grâce, son intelligence, et son esprit vif faisaient partis des principaux sujets de conversation chez les habitants de Hautjardin. Il lui arrivait encore parfois de plonger dans les affres et les angoisses de son passé, mais plus elle grandissait plus la douleur et la tristesse s'amenuisaient, ne demeurant plus qu'un murmure, un chuchotement emporté par les exquises senteurs florales du printemps. 

Mais au fil de son enfance, la jeune fille ressentit souvent un malaise au fond de son cœur, un étrange tiraillement cherchant à attirer son attention, lui montrant que malgré toutes les richesses de sa nouvelle vie, de sa seconde chance, un élément manquait, un élément de son passé, qui plus le temps  voyageait, plus elle demeurait perplexe et quelque peu alarmée quand à son absence : la magie.

Durant les dix années passées aux côtés des Tyrell, elle ne put jamais faire appel à sa magie, elle pouvait ressentir son passage, ses effluves, tel des cendres, de la fumée, après un incendie, mais c'est tout ce qui en demeurait, de la poussières, des débris qu'elle ne pouvait assembler maintenant, ni même jamais peut-être.

Le jour de son onzième anniversaire, elle se réveilla aux doux rayons matinaux du soleil effleurant sa peau, un sentiment doux-amer étreignant son cœur. Il y'a des années de cela, dans un monde séparé de celui-ci par le temps, l'espace, l'histoire, et la culture, elle s'était réveillée dans une pièce aux murs violets, décorés d'étagères blanches, où étaient empilés des centaines de livres en tout genre. Elle était descendu à la cuisine, avait salué ses parents, et au cours de la journée avait reçu un incroyable cadeau, une merveilleuse opportunité, une place à l'école de sorcellerie de Poudlard. 

Or elle n'était pas en 1991, elle n'était pas dans sa chambre violette, ses parents n'étaient pas dentistes, et elle ne recevrait pas la visite du professeur McGonagall. Elle n'était ni sur Terre, ni en Grande-Bretagne, mais elle était la fille cadette d'un Seigneur et d'une Dame de Westeros, une terre où chevaliers, dames, seigneur, dragons, joutes et tournois, étaient une réalité, et non des légendes témoignant d'anciens temps. 

Repoussant efficacement toute mélancolie, la jeune demoiselle se leva de son lit, se prépara pour sa journée, et se dirigea résolument vers les appartements de sa grand-mère, afin de rompre son jêune matinal en compagnie de la vieille dame. La reine des épines n'avait pas beaucoup changée au cours des onze dernières années, si ce n'est quelques rides de plus sur son visage. Elle accueillit sa petite fille avec un petit sourire, et lui indiqua d'un vague geste de la main la chaise à ses côtés. 

Malgré son âge avancé, Lady Olenna, était futée, rusée, et très perspicace. Elle aimait sa famille, malgré la stupidité de son fils, et était farouchement loyale et protectrice envers eux, mais depuis la naissance de sa dernière petite fille, Olenna vit en elle son propre reflet, une intelligence aussi aiguisée que la lame d'un guerrier, et une stratège redoutable, camouflés sous l'innocence juvénile de l'enfance, mais parfois ce masque tombait, parfois Olenna voyait un regard lointain dans les yeux ambrés de l'enfant, parfois elle la voyait retenir un commentaire, une critique, lorsque Lord Tyrell évoquait tel seigneur, ou telle politique. Olenna lui demandait alors son avis en privé. Elle l'écoutait, la corrigeait ou la félicitait, mais surtout l'entrainait. Elle l'entrainait à garder le masque en place, les opinions bien cachés, et les remarques intelligentes loin du public. Après tout les murs ont des oreilles, et les fautes ne sont pas autorisés à la cour de Westeros.

Son petit déjeuner achevé, Hermione salua sa grand-mère et sortit se promener dans les vastes jardins entourant sa demeure. Flânant parmi les parterres de fleurs, elle laissa son esprit vagabondé vers tout et n'importe quoi, jusqu'à se qu'elle entende un cris aigu. Elle redressa sa posture, et suivit du mieux qu'elle le put les cris de plus en plus proches.

Elle trouva la source de cette agonie au pied d'un majestueux saule assez loin du château, c'était un petit oiseau d'un rouge flamboyant, les ailes tissées d'un or pur, un phénix. Hermione demeura pantoise quelques instant, ahurie par la vision certainement impossible d'une créature appartenant au monde magique. Comment une telle chose était possible ? Était-il réellement là ou n'était-ce qu'un produit de son imagination ? Était-elle si désespérée d'éveiller sa magie qu'elle confondait un oiseau ordinaire avec une espèce aussi rare que les phénix ? 

Un autre cris du petit oiseau la sortit de sa rêverie, et elle se précipita vers la créature blessée. En regardant de plus près, Hermione nota que c'était bien un phénix, et non un produit de son imagination. Prenant en compte la nature légèrement méfiante de ces nobles oiseaux, elle approcha lentement ses mains du phénix, l'apaisant par de douces paroles, ne voyant aucun mouvement de recul de sa part si ce n'est une vague méfiance dans les profondeurs de ses yeux aussi sombres et brillant qu'une nuit étoilée, elle le porta rapidement dans ses appartement, afin de soigner son aile blessée.

Au cours des semaines ou le petit phénix, qui se révéla être une femelle, resta avec elle, une profonde confiance et amitié s'épanouit entre les deux êtres. Lorsque son aile fut guérie, l'oiseau ne s'envola pas vers la liberté, par les portes-fenêtres du balcon, mais choisit plutôt de se percher sur une chaise à proximité, la tête penchée curieusement sur le côté, analysant silencieusement la jeune Tyrell. La jugeant digne de sa compagnie, le phénix lui picora doucement les doigts, puis revint vers son perchoir. Hermione qui en fût profondément touchée et émue, nomma son nouvel ami Ruby, un rappel discret de sa maison passée.

Salut tout le monde, j'espère que vous allez bien, que vous faites attention, et que vous prenez soin de vous durant cette pandémie. Voici le deuxième chapitre, j'espère qu'il vous plait, comme d'habitude n'hésitez surtout pas à voter et à me laisser vos avis en commentaires, ça me touche beaucoup. Surtout faites attention, prenez soin de vous, et rdv au chapitre trois. 

La Rose De HautjardinWhere stories live. Discover now