Chapitre 4

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La mort du roi Baratheon apporta plus de changement que ne le pensait Olenna. Non seulement les Lannister étaient maintenant aux commandes, mais deux autres rois réclamaient le trône pour eux-mêmes. Inutile de dire que cela deviendrait certainement une guerre aux proportions épiques. Une guerre qui pourrait durer de nombreuses années, et compter d'innombrables victimes. Mais où se situera sa famille sur cet immense échiquier ? Le jeu des trônes est un jeu dangereux, un jeu où le moindre mouvement doit être soigneusement calculé, chaque action parfaitement exécutée, un jeu qui ne compte qu'un gagnant, et où il n'y'a pas de pitié pour les perdants. Olenna elle-même aimait se considérer comme une joueuse habile et rusée, ses longues années lui ont enseignées la patience, la persévérance, et la prudence, elles avaient aiguisé ses réflexes, accru son intelligence, et affuté sa vigilance. Or cette partie serait plus importante que les précédentes, les joueurs plus nombreux, et les enjeux plus élevés, ainsi que les risques.

Les Tyrell devront choisir un camp, et ce le plus tôt possible. S'allier aux Lannister est hors de question, le nouveau roi avait d'or et déjà prouver sa stupidité en exécutant le seigneur de Winterfell, et selon ses informateurs, il serait gâté, capricieux, vil, et cruel. N'écoutant ni sa mère, ni ses conseillers. Le seul qui ai une once de contrôle sur ce monstre aux cheveux dorés, était son grand-père, non pas que cela soit le moins du monde rassurant selon Olenna, et même alors, pour combien de temps ? Non, pour l'instant ils devront rester neutre, attendre le bon moment pour intervenir, observer de loin, analyser la situation en profondeur, avant de risquer leurs vies.

Si Olenna considérait son plan comme parfaitement clair, simple, et facile à suivre, il semblerait que certain membre de sa famille ne l'aient pas complètement compris, où du moins n'aient pas pris la peine de le suivre. Son fils dont la stupidité n'égale que la beauté, fiança sa petite-fille Margaery à Renly Baratheon. Certes le jeune homme était un proche ami de la famille, mais autant l'amitié est un brillant  joyau que chacun chérit, elle ne justifie néanmoins pas une déclaration de guerre. Malheureusement il semblerait que de tout les Tyrell seule sa dernière petite-fille, Hermione, partageait son avis. Loras était le meilleur ami de Renly, Margaery voulait à tout pris devenir reine, Mace désirait le prestige d'être lié à un roi, et Alerie était fière et émue que sa petite Margaery épouse un si bon parti. Mais pas Hermione.

Après quinze années passées à Westeros, la Terre, l'Angleterre, Poudlard, et son ancienne vie se transformaient progressivement en de lointains souvenirs, toujours là, juste moins présents, moins persistants, contrairement à ses premières années dans ce nouveau monde. Ils furent tous éclipsés, relégués aux profondeurs de son esprits, ne laissant qu'un vague sentiment de nostalgie et mélancolie. Tous, sauf un : la bataille de Poudlard. Si les autres souvenirs s'embrumaient, ceux liés à la guerre ne se sont en revanche jamais estompés. Ils demeuraient aussi vifs, et réels qu'en ce jour fatidique. Ainsi, la perspective d'une autre guerre ne l'enchanta nullement. Hermione frissonnait d'effroi rien qu'à l'idée qu'elle puisse encore perdre des êtres chers dans les batailles à venir. D'autant plus que cette fois-ci elle n'a point de magie pour se protéger. Elle ressentait pourtant sa présence dans les profondeurs de son âme, elle sentait sa douce mélodie murmurer à son oreille, et si elle y mettait suffisamment de volonté, il lui arrivait même de pouvoir ressentir un soupçon de chaleur, faible mais présent. Or, elle avait beau essayé, elle ne pouvait l'atteindre. Plus elle s'en approchait, plus elle étouffait, elle s'en éloignait alors, haletante, les mains pressées sur sa gorge aspirant frénétiquement le plus d'air possible. Même si la présence de son phénix, qui attira de nombreux regards mêlant surprise, crainte, et suspicion, la consola quelque peu face à l'absence de ses pouvoirs, leur disparition lui pesa, et bientôt elle devint de plus en plus persistante pour les retrouver, jusqu'à en perdre connaissance, et frôler la mort. Elle n'essaya plus après ceci.

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Si le jour précédant le mariage de Lady Margaery, et le "Roi" Renly fut emplit d'une fiévreuse anticipation, excitation, et impatience pour les habitants du Bief, le diner ce soir là fut néanmoins relativement étrange. Alerie et Loras étaient excités, Mace était aussi fier qu'un paon, Margaery et Renly étaient nerveux, Hermione comme assez souvent était plongée dans ses pensées, et Olenna était extrêmement agacée. Les brèves tentatives de Lady Alerie pour engager la conversation furent toutes étouffées par un regard noir de sa belle-mère. Après toutes ses années, l'ancienne Hightower avait toujours aussi peur de Lady Olenna, et cette dernière ne faisait aucun effort pour apaiser ses craintes, elle trouvait au contraire fort amusant d'en rallumer les braises. Mais comme toujours, le mécontentement de sa mère sembla passer inaperçu pour le patriarche Tyrell, qui commença alors à babiller sur les mérite d'une alliance aussi avantageuse :

" - N'est-ce pas merveilleux ? Notre petite Margaery deviendra reine ! Qu'en dites-vous mère ?

- Décidément mon fils, ton intelligence ne cessera jamais de m'étonner. "

Ne prenant point conscience du sarcasme de sa mère, le Seigneur Mace gonfla la poitrine à l'éloge, et continua son babillage :

"- Certes, nous devrons d'abord gagner la guerre, et cela nécessitera certainement beaucoup d'argent, mais cela en vaudra les dépenses. Bien sûr, une fois Margaery reine des Sept Royaumes, nous devrons trouver un bon parti à Hermione, qu'en penses-tu très chère ?"

Hermione posa doucement ses ustensiles, et tourna son regard ambré vers son père, le visage impassible, elle répondit doucement :

"- Avec tout le respect que je vous doit mon père, je pense qu'à la lumière des récents évènements qui secouèrent le royaume, l'or, ainsi que mon hypothétique futur mariage seront le cadet de nos soucis."

Les non-dits, finalement prononcés, accentuèrent la tension au sein de la salle à manger familiale. Lady Olenna esquissa un imperceptible sourire narquois. Enfin quelqu'un de sensé dans cette famille. Mace qui encore une fois demeurait inconscient de la tension dans la pièce rétorqua :

"- Et pour quoi devrions nous nous inquiéter alors ma fille ?"

Ayant entendu assez d'idioties pour la soirée, la tristement célèbre Reine des Epines se leva et répondit :

"- Pour nos vies peut-être. Venez ma chère Hermione, toi et moi avons beaucoup à discuter."

Cette fois-ci, alors que Hermione s'éloignait derrière sa grand-mère, même Mace ressentit la froideur, et la peur, que suscitèrent les paroles de la douairière.

Salut tout le monde. Comment allez-vous ? Je vous souhaite à tous une joyeuse nouvelle année, remplit de joie, de santé, et de bonheur. J'espère que ce chapitre vous aura plu, n'hésitez pas à votez, et à me laissez vos avis en commentaire, j'aimerais beaucoup connaitre vos impression vis à vis de mon histoire. Bisou, et rdv au prochain chapitre.

La Rose De HautjardinWhere stories live. Discover now