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»04.

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Les murs nous entourant étaient d'une pâleur terne et morbide. Je me sentais étouffé dans cette prison à la tristesse aveuglante, opprimé par cette présence malveillante qui n'attendait que je ne commette une erreur.

Elle était prête à me sauter à la gorge, j'en étais angoissé. Je n'avais jamais vraiment porté dans mon cœur ces hôpitaux où la mort embaumait l'air, où l'espoir n'était qu'une vulgaire chimère.

Ils m'avaient trop pris, je n'avais plus rien à leur céder si ce n'était que notre amour.

Contrairement à moi, tu étais calme et détendue. Comme si tu avais d'ores-et-déjà accepté la fatalité qui t'attendait.

D'infinies minutes durent s'écouler avant que la porte en face de nous ne se dérobe et qu'un homme, vêtu à la manière d'un sage, de sa blouse immaculée, ne nous interpelle. L'heure que je redoutais tant venait de sonner.

Le médecin nous expliqua des heures durant, le temps me paraissant long à en mourir, de quoi sera désormais bientôt faite notre vie.

Après quoi, il nous permit de quitter cet enfer jusqu'à notre prochaine entrevue.

Ton regard avait paru vide l'espace de quelques instants, lorsque j'avais tenté de m'y perdre comme tu me le reprochais si souvent. Seulement, je n'en avais que faire, les secondes s'envolaient à une vitesse folle et m'échappaient comme je l'avais naïvement cru.

Tu m'avais soudainement étreint de tes maigres forces, de ton tendre amour. Mes bras s'étaient enroulés autour de ton corps et l'avaient emprisonné contre le mien. Ni moi, ni toi n'avions prononcé mots, nos respirations étaient imperceptibles et nos yeux aveugles.

Pour la première fois, je te voyais affectée par tes maux mais tu ne l'étais pas en réalité. C'était difficile à  dire, j'en venais à me demander si des mots existaient pour décrire ce que je ressentais. Tu étais très secrète, le silence était ta parure favorite.

Ta voix faible avait couru jusqu'à mes oreilles, brisée par des sanglots muets que tu réfrénais par fierté, pour ne pas m'inquiéter. Tes mots semblaient une déchirante plainte m'arrachant d'imperceptibles perles de douleur. Tes lèvres tremblaient et formèrent avec difficulté ta demande.

Une dernière fois, tu voulais t'y rendre. Une dernière fois, tu voulais graver en ta mémoire leur courbure, leur éclat, leur chaleur, leur souvenir.

Alors, nous nous y étions rendus sur cette colline où tout avait débuté et où tout prendrait fin. Le jour nous trouva sur ses sillons et si nos corps nous l'avaient permis, nous aurions demeuré ici, dans ce paradis connu que de nous.

Même si tu n'es plus à mes côtés, je continuerai de venir, emportant avec moi un morceau de toi. Pour t'en faire profiter, pour perdurer notre éternité.

» SUNSET¡ 강영현 ⚝Où les histoires vivent. Découvrez maintenant