♤ Sᴀᴠᴇᴜʀs Sᴜᴄʀᴇ́ᴇs ♤ OS - BTS -

2 ♤ sᴜᴄʀᴇ ᴀ̀ ᴄᴏᴄᴏ ♤ -ᵗᵃᵉᵍⁱ-

J'eus le coup de foudre pour lui la première fois que je le vis. Ce fut fulgurant, dévastateur et merveilleux.

Petit à petit, ce coup de foudre se transforma en quelque chose de plus profond, de plus intense, je tombai alors éperdument amoureux de la personne la plus magnifique qui puisse exister sur terre et je sus qu'un jour, elle m'appartiendrait toute entière...

Notre première rencontre ?

Oh... ce fut le moment le plus extraordinaire de ma vie... Il fut le soleil le plus éclatant qui réchauffa en un instant ma vie triste et humide. Cela aurait pu être un beau jour ensoleillé... mais non...

Je passais à ce moment-là, l'une des pires journées de ma vie...

Le ciel semblait me hurler sa colère et j'étais tout dégoulinant... Étant dans un sale état, je devais sûrement faire peur à voir... Pourtant, loin de le faire fuir, il fut ébloui et attiré par mon charisme légendaire... Il dira peut-être le contraire mais je savais ce que j'avais vu et lu dans ses yeux ce jours-là, à cet instant précis...

Je venais de rentrer en Corée après de longues années à l'étranger pour mes études, et mon idiot de grand frère avait oublié la date et l'heure de mon arrivée et en plus, il s'était trompé d'aéroport.

Cela faisait bien vingt-minutes que je poireautais dans l'abri bus, à une bonne distance de l'aéroport, celui où mon frère m'avait demandé de l'attendre avant qu'il ne se rende compte qu'il s'était complètement gouré, quand, par pure coïncidence, il s'était mis à tomber des trombes d'eau. Et, le comble dans toute cette ridicule et habituelle histoire, mon abri ne possédait pas de toit pour me protéger de la pluie... On ne devait pas l'appeler « abri de bus» mais juste un « arrêt de bus »... Bref, une des blagues foireuses que mon adorable et détestable frère avait cru bon me sortir quand, énervé, je l'avais appelé pour lui hurler qu'il se dépêche de venir me récupérer.

J'avais fini par raccrocher sur lui, sa blague foireuse et son rire idiot, espérant trouver un taxi pour rentrer sans son aide.

Mais, bien sûr, quel chauffeur voudrait prendre un homme aux cheveux d'un rouge criard, des piercings plein les oreilles ainsi qu'à la lèvre et à l'arcade sourcilière, qui plus est, était trempé jusqu'aux os ? Mes tentatives furent qu'échecs sur échecs.

Je n'avais, bien sûr, pas de parapluie, et de toute façon, qu'aurais-je fait avec un parapluie dans mes valises ?! Aller en acheter un dans l'aéroport ? J'étais déjà trempé de toute façon... et salir la voiture de mon frère semblait alors la plus belle des revanches !

Abattu, trempé et pratiquement désespéré, je regardai de droite à gauche, cherchant avec un infime espoir un endroit pour me mettre au sec. Je repérai non loin un immeuble et voulus m'y rendre à la hâte mais, mon portable me glissa des doigts et tomba pile poil dans la petite bouche d'égout et resta coincé, par une chance inespérée dans tout cet amoncèlement de malheurs, entre deux barres de fer.

Chouette la vie !

Je soupirai et me penchai pour essayer de le récupérer, même si au vu de son état il n'y avait plus d'espoir ; mais, je n'allais pas abandonner un de mes hommes derrières ! et, dans toute cette rocambolesque aventure et cette folie héroïque, mon sac à dos, dont j'étais sûr avoir correctement fermé, vomit d'un coup et d'un jet brusque, tous mes effets qui s'y trouvaient.

Je jurai en voyant toute ma vie étalée au sol et prendre l'eau... Ce qui résumait bien, sans euphémisme, l'état actuel des choses. Je me noyais totalement dans une vie, étalée en pagaille à la vue et su de tous.

Dans un excès de colère et de désespoir, et mu par cette rage sourde mêlée à cette envie de changer ce capharnaüm qu'était ma triste existence que représentait dans une belle métaphore cet amas de bricoles au sol, je récupérai mes affaires avec force et les remis en ordre dans mon sac en prenant bien soin à le fermer correctement cette fois-ci. Maintenant, restait à récupérer mon téléphone qui me regardait encore, telle une victime attendant et espérant qu'on la sauve de la noyade, accrochée à ce mince espoir de fers.