« Il était une fois, un magnifique prince qui était égoïste et seul, perdit la chose la plus précieuse au monde pour lui. Alors, dans sa grande détresse, il pria le ciel de changer du tout au tout s'il lui rendait à nouveau son précieux bien. Face à sa sincérité, les dieux lui offrirent en cadeau une magnifique étoile car ils ne pouvaient lui rendre aussi simplement son trésor. Émerveillé par ce cadeau, le prince promit de toujours en prendre soin et de chérir cette étoile au péril de sa vie. Cette étoile était si brillante qu'elle éclairait les chemins sombres du jeune prince et illumina sa vie de millier de couleurs. Bien vite il ne put plus s'en passer et petit à petit cette étoile devint son nouveau trésor. Mais, il n'était plus le prince égoïste qu'il était avant. Il était devenu bon, généreux, altruiste. Son cœur plein de noirceur s'était éclairci grâce à la présence de son nouveau trésor à ses côtés. Malheureusement, bien qu'il la voulût pour lui seul, il comprit que cette étoile ne devait pas rester que pour lui, qu'avec lui ; il avait peur de la ternir, elle devait continuer à briller car elle était faite pour cela. Alors, à contre cœur, et plein d'amour, il laissa l'étoile s'en aller loin de ses côtés pour qu'elle puisse briller de tout son éclat et ainsi sauver d'autres âmes égarées comme la sienne avait été. Cependant, pour qu'il ne soit pas triste et ne l'oublie pas, l'astre céleste lui offrit une belle bougie magique qui brillait telle une étoile dans le noir afin qu'il ne soit plus attiré par l'obscurité et que jamais il ne l'oublie. Et, chaque fois qu'il commençait à sombrer à nouveau dans les ténèbres et qu'il n'arrivait pas à voir son étoile là-haut dans le ciel, il allumait sa bougie magique et tous ses maux s'apaisaient.
Le prince était triste d'être à nouveau seul mais pourtant, il ne cessait de sourire à travers ses larmes car, même si son trésor n'était plus près de lui, il pouvait l'observer de toute sa splendeur, briller au firmament et illuminer de sa douce chaleur le commun des mortels
Oui, il était heureux car son trésor, son étoile brillait avec encore plus d'éclat.
En même temps, une étoile était faite pour luire dans le ciel... »
~☆~ ...
Les flocons tombaient encore sur la fenêtre s'amoncelant au fur et à mesure pour former des petits tas, nappant le rebord d'un duvet blanc.
La nuit était bien avancée et le ciel revêtait la couleur blanchâtre de l'hiver.
Allongé sur le lit, il regardait le ciel à travers la lucarne du toit juste au-dessus de lui, jouant nerveusement avec ses doigts posés sur son ventre. Il n'arrivait pas à dormir... Cela lui était impossible et ce depuis plus d'une semaine. Plus d'une semaine à faire des nuits blanches. De plus, son cœur ne cessait de battre et de trembler d'appréhension et ce, depuis trois jours et cela avait empiré dès la fin de la journée, depuis qu'il avait appuyé sur le petit onglet envoyé de sa boite mail sur son ordinateur.
Il avait finalement accepté.
Il avait cogiter des jours sur ce rendez-vous, s'il devait accepter ou pas... Et, à peine avait-il envoyé sa réponse positive que le rendez-vous était acté trois jours plus tard.
Le revoir.
Il soupira et se leva en prenant soin à ce que la source de chaleur à ses côtés ne se réveille. Il se dirigea dans sa cuisine, prit dans un pot bien fermé en hauteur, en plus d'un petit cendrier, un paquet de cigarettes... Il en restait cinq. Il en prit une et se dirigea, perdu dans ses pensées, comme soudain aveuglé, juste attiré par la noirceur de la nuit, vers sa véranda malgré le froid de la nuit. Il ouvrit légèrement la baie vitrée et s'appuya contre l'embrasure puis alluma sa cigarette. L'air glaciale infiltrait petit à petit l'espace chauffé du salon, passant à travers les espaces que son corps ne pouvait protéger.
Il détestait fumer.
Pourtant, de temps en temps, quand il était dans cet état extrême de stress, il en fumait une... de cette marque précise. Il prit une bouffée qui le réchauffa un peu, longea son œsophage et descendit détruire un peu ses poumons. Il grimaça tant cela lui était désagréable, et pourtant, il reprit une autre. La fragrance emplit ses narines et l'apaisa d'un coup. Cela lui faisait toujours cet effet, malgré les années. C'était devenu sa petit drogue douce et nocive, une petite addiction dont il avait compris qu'il ne pourrait se passer... Il regarda le ciel ainsi que la neige qui continuait à tomber doucement sur la ville qui pratiquement à ses pieds. Sa maison se situait en hauteur et il avait ainsi une magnifique vue sur la ville en contrebas.
Aspirant une autre bouffée de cette fumée toxique, il fut à nouveau transporté à cette époque, à ces instants merveilleux. La nostalgie l'étreignit mais cette fois-ci il ne versa pas une larme, juste un rictus désabusé.
Trois ans...
Trois ans qu'il ne l'avait pas vu et pourtant c'était comme si rien n'avait changé et cela l'agaçait.
Il ne savait s'il arriverait à le regarder en face, à lui faire face... et pourtant il avait accepté de le voir, cela avait été plus fort que lui. Comme un alcoolique en sevrage à qui un proposait un « dernier verre ». C'était machiavélique, sadique. Il était le meilleur vin d'un cru exceptionnel, voire même le plus divin des vins.
Comment y résister, surtout quand on y avait déjà goûté ?!
C'était impossible.
Soudain, un léger bruit se fit entendre derrière lui le sortant de ses pensées, il se retourna brusquement, surpris, avant d'esquisser un doux sourire.
« Oh ! Je t'ai réveillé ?
L'autre, debout au milieu du salon, secoua la tête encore ensommeillée et belle comme un cœur.
- Tu veux un peu d'eau ? son vis à vis acquiesça lentement. Il fait froid, je te l'amène, va te recoucher, j'arrive », reprit-il doucement en regardant avec un plus large sourire sa petite bouillotte se diriger à nouveau vers la chambre.
Il soupira puis éteignit sa cigarette tout en refermant la baie vitrée et la posa dans le cendrier qu'il déposa ensuite au-dessus du placard de la cuisine, il nettoierait plus tard. Il n'aimait pas qu'elle le surprenne à fumée. Il prit un verre qu'il remplit d'eau minérale puis se dirigea à son tour vers la chambre. Sur le chemin, son regard fut attiré automatiquement par l'énorme sapin qui régnait dans le salon, ainsi que les décorations de noël qui égayait la petite maison qu'il avait hérité à la mort de son frère...
Noël.
Il soupira à nouveau puis reprit son chemin.
Il n'aimait pas cette période de l'année jusqu'à ce qu'elle entre dans sa vie et qu'elle soit à nouveau illuminée. Il ne pensait pas cela possible depuis qu'il avait perdu son étoile.
Il regarda avec tendresse celle, qui avait réussi à réchauffer son cœur devenu à nouveau froid, qui s'était rendormie, posa le verre d'eau sur la table de chevet à ses côtés puis lui caressa doucement les cheveux en posant un tendre baiser sur son front avant de se recoucher à ses côtés, et il s'endormit à son tour, enfin apaisé.
... ☆
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