Le soleil commence à se lever sur nous. Au jugé, il doit être 5h du matin. Je me tourne vers Lana et la découvre, elle aussi, éveillée.
Nous nous asseyons face au camp d'entraînement d'où nous venons. Rien ne l'anime, du moins pour encore quelques heures.
Au loin, la voie de chemin de fer. Mon boulot. Celui de Lana aussi. On est assez fines pour passer sous les trains et assez fortes pour en décrocher les clandestins qui essayent de fuir le pays. Le sale boulot quoi.
Mais on n'a pas le choix, c'est le seul moyen de gagner correctement notre vie dans ce foutu pays. Lana est arrivée, il y a une semaine environ. En même temps que le train numéro 986 de la speed AC Spanish compagnie qui ne passe que le mardi, je crois.
Moi, ça va faire 2 ans. C'est 18 mois de plus que la moyenne. Sarah, par exemple, était arrivée au mois de janvier, du moins il me semble, paix à son âme. La mort l'a emportée, ou plutôt roulée dessus hier.
Ça avait extrêmement choqué cette Lana. Je ne comprends pas ce qu'elle fait là. Une musculature presque inexistante, des cheveux bien trop longs mais ça, les trains auront tôt fait de les les raccourcir, des manières de grande dame, une certaine pudeur et j'en passe.
Mais bon en tant que "chef" ce service, je suis obligée de me montrer sympa avec elle ou tout du moins de faire semblant. Et quoi de mieux pour l'effrayer que cette bonne vieille légende que j'ai mise en circulation.
Je me mets face à elle, m'éclaircis la voix et entame sur un ton de confidence mon récit :
«Ecoute moi et écoute moi bien. Si je t'ai emmené ici, c'est pour te parler d'une personne très spéciale dont j'ai personnellement fait la rencontre.
C'était l'année dernière, alors que je faisais mon boulot, j'entendis un train arriver. Cela m'étonna car, en théorie, il n'y en avait pas à cette heure ci. Mais mes réflexes reprirent le dessus.
Je m'aplatis donc immédiatement sur les rails, prête à empêcher les migrants de partir. Je vis approcher une forme humaine, accrochée sous le train. Je levais les bras pour l'attraper et m'accrochais fermement à sa taille. Je fus instantanément décollée du sol et emportée par cette chose. Nous étions toujours accrochés en dessous du train, qui, lancé à une vitesse impressionnante, nous éloignait rapidement du campement.
Ce n'était plus moi qui la tenais. Une main griffue me tenait par les vêtements. J'osai enfin tourner la tête vers elle. Ce que je vis, c'est avec peine que je saurai te le décrire.
Cette créature semblait tirée d'un cauchemar. Ses yeux rouges brillaient comme deux phares dans la nuit. Ses cheveux me paraissaient vivants et me fouettaient le visage. Je ne réussis à voir le reste de son corps mais son visage me glaça le sang.
Elle ne possédait pas de nez cette créature diabolique. J'engageais le combat, pressée de la fuir. Ses griffes me laceraient le dos, aussi je m'attaquais à son bras.
Je la mordais sauvagement pour l'obliger à me lâcher. Un goût épouvantable m'envahit la bouche mais je m'acharnais. Elle poussa un violent cri de douleur et de dépit puis me lâcha. Je m'ecrasai violement contre le sol. Le dessous du train défila au dessus de moi puis... la nuit noire d'encre apparut...
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L'heure du train
ParanormalQui a dit que les cauchemars n'étaient pas réels ? 𝑆𝑡𝑎𝑡𝑢𝑡: ☺︎︎ 𝐸𝑛 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 ☺︎︎ 𝐴𝑏𝑎𝑛𝑑𝑜𝑛 ☻︎ 𝑇𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛𝑒́𝑒 ☺︎︎ 𝐸𝑛 𝑝𝑎𝑢𝑠𝑒