Alpha Et Luna - Esprit Et Element

Chapitre 6 - Feu.

Mon cœur battait à cent à l'heure. Il était là. L'Alpha Suprême. Sous mes yeux. Ses cheveux noirs charbons ne bougeaient pas d'un centimètre et ses yeux rouges-sang toisaient chaque personne présente dans l'amphi. Il était aussi immobile que ses confrères étant restés au pas-de-porte.
On était presque à la première rangée du dessus. Avec toutes les personnes présentes, on se doutait bien qu'il aurait un peu de mal à nous voir, et ça nous arrangeait bien.

Nous baissâmes la tête, en signe de respect, qui soit dit en passant est encore plus faux que le visage des filles s'étant badigeonnée de maquillage, à la va très vite. Notre cœur battant toujours à une vitesse que seules les voitures de course les plus chères pourrait devancer. Une autre personne entra alors dans la salle et rejoignit l'homme aux yeux rouges. Je ne pus voir que très peu son visage étant donné que ma tête touchait presque la table tant elle était baissée.

Je vis alors, en tournant peu ma tête, les yeux inquiets de ma camarade, qui elle, pensait qu'elles étaient en grand danger.

Si elle s'inquiète, ses pouvoirs psychiques pourraient se dévoiler. Hors de question de prendre le risque.

Une voix rauque se fit alors entendre :

??? : "Redressez-vous, ouvrez les yeux, et gardez-les bien ouverts lorsque je passerai."

Je me redressais doucement, toujours en regardant ma table.

??? : "De même pour moi" fit un jeune blond.

Merde, vraiment, merde.

Je regardais soudainement Erill des yeux, et commençais à lui parler par mon esprit :

Esprit de Mirage : "Garde les yeux fermés, reste tranquille et continue de regarder la table. Même si il te menace et t'oblige à le regarder... Surtout n'ouvre pas les yeux et ne te le laisse en aucun contrôler par tes sentiments." Dis-je avec rapidité, toujours en la regardant dans les yeux.

Elle hocha la tête et nous les baîssâmes à nouveau, yeux fermés, toujours en regardant notre table.

Mon cœur battait à cent à l'heure, voire plus. Je serrais fortement la main de mon amie, priant les Dieux, les Oracles, même mes pouvoirs, pour qu'ils nous sortent de ce pétrin.

Deux présences s'approchaient de plus en plus, je le sentais. L'air était devenu irrespirable, je me pris à retenir ma respiration tant j'avais peur. Peur ? Moi ? Mais peur de quoi ? D'eux ? Jamais. Jamais elle n'aurait peur d'eux. De ces cafards qui sont rentrées un jour dans sa vie et ont tout ruinés, salis, de leurs mains impures.

Au fur et à mesure que le son des pas devenait plus fort, la pression de ma main sur celle de l'Esprit s'épaississait.

Ne viens pas ici, ne viens pas ici, ne viens pas ici, ne viens pas ici, ne viens pas ici...

Je ne pouvais plus me servir des ma vue, je me concentrais alors sur mon ouïe. J'entendis alors une personne provenant de notre rangée. Humant l'air, les Dieux seuls savent pourquoi, et marchant dans notre direction, tout en chuchotant des petits mots tels que 'Non', 'Pas elle', 'Beurk'...

Je me raidis alors, en l'entendant s'arrêter. Je ne respirais plus. Du tout.
J'entendais sa respiration, très proche. Mais bizarrement pas assez...

Ne me dîtes pas que...

Erill serra encore plus ma main.
Bordel de merde, il est juste devant elle.

Juste. Devant. Elle.

Je crois qu'on pouvait même entendre les battements de mon cœur aux Îles Fidji.
Ou dans les cieux qui sait.