Vous ne voyez pas et, de toute façon, ils ne vous le montreraient pas.

782 60 37
                                    

Hermione termina ses notes et s'étira longuement, fatiguée mais extrêmement satisfaite de son travail. La bibliothèque allait bientôt fermer, seuls quelques groupes d'élèves studieux ou terriblement en retard dans leurs travaux étaient encore présents en cette fin de journée. La jeune femme rangea soigneusement toutes ses affaires, vérifiant mentalement qu'elle avait bien rédigé tous ses devoirs, puis sortit de son lieu de prédilection après avoir salué madame Pince.

La gryffondor arpentait les couloirs avec une rapidité qui trahissait l'habitude. Pourtant, si on se penchait d'un peu plus près sur son itinéraire, on pouvait vite se rendre compte qu'elle ne se dirigeait pas vers la salle commune des gryffondors. Elle semblait même s'en éloigner, s'engageant dans des couloirs de moins en moins fréquentés qui n'étaient pourtant pas des passages secrets.

Hermione Jean Granger allait rejoindre ses deux hommes dans une salle lointaine de Poudlard qu'Harry avait découvert lors de ses expéditions nocturnes.

—Male intellectas, souffla-t-elle au tableau.

La porte s'ouvrit sur une grande pièce lumineuse contrastant drastiquement avec les murs en pierre du château. Il y avait d'énormes fenêtres donnant sur la forêt interdite alors que, depuis la fenêtre interdite, elles ne semblaient même pas exister. Une énorme table trônait près d'elles, couvertes de livres, de papiers et de quelques collations fournies par Dobby. Un peu plus loin, un énorme lit était dans l'angle, assez large pour accueillir cinq personnes sans peine et dont les draps étaient défaits avec un Ron alanguis dessus. Celui-ci tourna ses yeux bleus vers elle et lui sourit tout en se levant.

—Nous t'attendions, salua-t-il avec son fichu sourire que la brune trouvait incroyable.

Elle sentit sans même pouvoir le contrôler un sourire encore plus grand sur ses lèvres et elle se jeta dans ses bras.

—Hé, je vais être jaloux ! intervint une voix que les deux autres ne connaissaient que trop bien.

Hermione se détacha de Ron avec un baiser et posa son sac dans un coin - où elle remarqua, consternée, que ses deux imbéciles d'amants avaient jeté les leurs sans aucune considération.

—Il n'y a pas de qu-oh.

Hermione sentit sa bouche s'assécher en regardant un Harry Potter entièrement vêtu d'un pantalon de costard noir moldu qui soulignait la finesse et la rondeur discrète mais parfaite de ses fesses, avec une veste assortie tout aussi noire rendant évident sa taille élégante et ses épaules carrées que Ron comme Hermione savaient bien plus musclées qu'elles n'y paraissaient. Néanmoins, la partie saisissante de ses habits consistait en une chemise d'un vert sombre qui semblait illuminer ses yeux d'un émeraude sans faille.
La bouche encore rose se tordit en un petit sourire taquin qui fit briller le vert de ses yeux, et Hermione eut la folle envie d'écarter une mèche noire qui tombait négligemment sur ses sphères captivantes pour mieux s'y perdre.

—Je te jure qu'il ne va pas garder ses vêtements longtemps, murmura Ron.

Hermione hocha la tête et essaya fort de se concentrer sur autre chose que l'éphèbe devant elle. Elle força donc son regard à descendre plus bas, sur les mains hâlées et délicates qui étaient en train d'accorder un violon.

C'était une chose que seuls eux connaissaient d'Harry, et Ron et Hermione étaient extrêmement fiers de connaître le talent secret d'Harry : il était un excellent violoniste. Et quand ils disaient excellents, les mots semblaient faibles.

—Tu étais en train de jouer ? demanda donc la prodige de Poudlard pour se détourner de ses pensées plus luxurieuses.

—Non, nous faisions des recherches sur le projet Plantes mais nous en avons eut assez, alors Ron m'a demandé si je pouvais jouer du violon en t'attendant.

OS - Incompris  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant