S'apprécier pour s'aimer

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Quelques jours plus tard

  Je ne m'étais jamais senti autant libre que maintenant. Je mène une vie des plus rêvées, mais au fond de moi, la campagne me manque. Alors oui, je donnerai tout pour rester ici, mais je ne m'empêche de penser à eux. Je dois sûrement leur manquer.
  Dix-huit ans. Honnêtement, qui aurait pensé qu'une jeune fille de dix-huit ans campagnarde puisse être maîtresse du Roi de France. C'est incroyable ce qu'il m'arrive.
  Je m'arrache à mes pensées car Louise m'appelle.
—Mademoiselle Alice ?
—Oui ? répondis-je.
—Le Roi demande à vous voir, c'est très urgent!
—Très bien, dites-lui que j'arrive de suite.

—Alice c'est très grave ce qu'il se passe !
—De quoi ?
—Ma femme est jalouse, dit-il en étant énervé
—Ce n'est pas nouveau, acquiesce-je calmement.
—Au point de me faire croire qu'elle est enceinte ?
—Effectivement, elle est jalouse.
—Mais, que dois-je faire Alice ?
—Les rôles sont inversés. Tu te rends compte que tu demandes à une fille de dix-huit ans de te conseiller en amour alors que je n'y connais rien. Malgré l'innocence que j'ai envers l'amour, je vais te dire quelque chose : laisse-la être jalouse. Laisse-la dans ses pensées et douleurs, elle finira par comprendre que tu la trompes, certes, mais tu en as tous les droits, puisque tu est le Roi, elle ne peut te contredire sur cela, parlais-je sur ces belles paroles.
—Alice, [le Roi resta bouche bée], tu as raison. Mais, c'est juste que je ne sais comment réagir sur la situation. Tu comprends ? J'aime Camille, mais toi aussi. Entre nous, cela a été une évidence dès que je t'ai vu, je savais que j'allais passer la moitié de ma vie avec toi, dit-il sincèrement.
—Moi aussi, je–
Louise me coupa pour nous prévenir que Camille ne sens pas bien, et demanda donc au Roi de venir dans la salle de soins. Je le laissai vaquer à ses "occupations".
  En attendant, je m'occupais comme je pouvais, c'est-à-dire en marchant dans le château, pendant des heures.

Quelques heures plus tard

  Le médecin annonça que Camille avait fait un simple malaise dû à sa grossesse. Elle n'avait donc pas menti. Mais sachant, comme dit-il, qu'ils n'ont pas fait l'amour depuis des semaines puisqu'il était avec moi, alors de qui est-elle enceinte ? Le mystère demeure entier, et cela va enfin occuper mes journées.

  Passons, le lendemain, le Roi, ne sachant point quoi faire, à l'exception de fouiller la vie privée de sa femme, me compose un poème des plus charmant:

Ma lune Alice

Dès que nos regards se sont croisés,
J'ai su que nous étions liés,
Et que ceci était écrit,
Dans le plus grand des Livres.

De ton côté,
Je t'ai fait chaviré,
Grâce à ma beauté la plus étincelante,
Et le fait que tu sois l'étoile la plus brillante.

J'ai toujours rêvé d'une femme idéale,
Il se trouve que tu l'est,
Car si tu n'étais pas là,
L'Idéal n'aurait jamais existé.

Alors, pourvu que notre histoire dûre,
Qu'elle soit écrit partout et que le monde puisse la comptempler,
Car ma lune Alice,
Tu m'est pour l'Éternité.

Je l'aime beaucoup, lui dit Alice, je le trouve très romantique.
Merci, répondit-il.
  Depuis que je suis arrivée à Versailles, il ne s'est rien passé d'extraordinaire, mis à part la grossesse de la Reine, sinon rien de particulier, pas de fête. Non, rien. Et c'est bien dommage car je rêve de danser le menuet avec le Roi. J'espère que cela arrivera un jour...

—Il faut qu'on reste discret Charles, il faut que cela reste le plus discret possible, déjà que le Roi se pose des questions.
—Ne t'inquiète pas, je m'en occupe.
—Et tu vas faire quoi ?
—J'ai déjà quelques idées...

La valse des sentiments [NOUVELLE] [EN PAUSE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant