La première fois que j'ai peins son visage, c'était lors d'un mercredi d'avril particulièrement froid. Je me souviens de la fumée qui s'échappait de ma bouche alors que je fredonnais, de mes mains qui tremblaient, mais je me souviens surtout du bleu. Le ciel était d'un bleu si clair qu'il en faisait presque mal aux yeux, et c'est dans les nuages que je voyais son sourire. J'ai alors sorti toiles et peinture et je me suis lancé. Je ne peins que très rarement des portraits, préférant de loin les monochromes et l'art abstrait. J'ai peins ses grands yeux, ceux qui me hantent dans mon sommeil et que je vois parfois dans le ciel les jours d'été. J'ai peins son nez rose et ses lèvres pâles, mon appartement embaumé d'une douce odeur de cannelle. J'ai peins son visage d'une pâleur extrême. J'ai peins la beauté, j'ai peins la vie.
Je n'avais pas peins de portraits depuis celui de ma mère, il y a quelques années, et mes traits étaient maladroits, mais les couleurs étaient si vives que toute les couleurs du monde paraissaient fades à côté. J'avais donné de la vie à cette fille dont les yeux m'envoûte. J'avais créé la vie sur une toile blanche dans un bleu pâle, froid, pourtant si doux et chaleureux. Dans mon coeur rouge j'avais donné naissance à l'amour.
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Bleu pâle
Fiksi Penggemar« Pourquoi ces monochromes et camaïeux de bleu, monsieur Lee ? - Parce que c'est la couleur de ses yeux. » ©akajaehyung