Capitaane

Chapitre 1: L'assaut du 14 Novembre

Fermez les yeux et écoutez.

-T'as eu combien en histoire ?

-J'ai pas envie de dire.

-Oh aller, on est entre nous. Même Nills il nous l'a dit.

- J'ai eu neuf.

- Nills, ta note c'est l'équivalent de ton QI alors tu fermes tes crocs. Et toi, je te dis pas ma note.

-Si tu le dit, je dis la mienne.

-T'es pas venu au contrôle.

- Oui. Oui, bon y'a ça.

-Ca veut dire que t'as eu zéro au fait. Le prof m'a dit de t'le dire.

- Ah. Ah merde, c'est pas bon ça. Mais maintenant que t'as ma note. Tu pourrais... ?

- Te carrer ma feuille dans le fion ? T'étouffer avec ? C'est ton choix. C'est la seule façon que t'auras ma note.

- Faut pas être violent comme ça. Je voulais juste comparer.

- Avec quoi ? Ta copie ? À ce que je sache, c'est l'abysse, le même qu'on trouve dans ton crâne. Et puis viens pas me parler de violence, tu me brises les genoux verbalement depuis quatorze heure à propos d'une note.

- Mais la note je m'en tape, c'est pour taper la discute. Je m'ennuis.

- Qu'est-ce que ça peut me foutre ? Moi je fais rien et je suis parfaitement bien. Je m'amuse, enfin je crois. Bon, personne dit rien ?

- Tu veux pas que je parle.

- Nan, j'ai dit que je voulait pas que tu me bourres l'audition avec ma note. Cette ambiance là, je la réserve à ce soir.

- On va te priver de téléphone ?

- On va me briser la nuque Nills. Et je vais revenir te hanter, un jour de terreur pour chaque fois que tu dis des conneries. Tu vas passer le reste de ta vie sous les draps, c'est moi qui te le dis.

- Pourquoi t'es énervé comme ça, on t'a fait quoi ?

- Vous avez rien fait de plus que d'habitude, vous me cassez la brique au même rythme qu'avant donc ça c'est pas le problème. Nan, c'est qu'aujourd'hui y'a dû avoir un alignement des astres contre ma gueule. Jupiter c'est mis en tête de me les briser et les autres ils suivent, c'est tout hein. Si y'a neuf billes dans le vide intersidéral qui décident ensemble de poser leur poids sur les baguettes qui te servent de jambes, y'a peu de chose que tu peux faire.

- C'est le prof ?

-Possible. En fait oui, c'est le prof. Quand il nous a sorti le débat qu'on a eu en classe la semaine dernière, en nous disant qu'il allait nous punir pour l'avoir mis sur le tapis, je l'ai mal pris.

- Bah moi aussi, mais moi j'ai rien dit, tandis que toi...

-Tandis que moi, j'ai osé répondre. Toi ce qui te fais chier, c'est le fait que j'ai pas de couilles et que je les porte mieux que toi qui en as.

- Ce qui me fais chier, c'est quand même le fait que tu lui as dis qu'il aille se dorer le crâne. Et on a pris cher tous les deux alors qu'j'ai rien dit et que j'avais pas participé au débat.

- Quel débat ?

- T'étais pas là, Nills. En plein cours on s'est mit à parler de ce qui s'était passé le 14.

- L'attaque sur le commissariat ?

- Ouais, on peut dire que j'ai péter des gueules verbalement et que le prof a pas trop aimé quand je lui ai pété la sienne.