...Glacial effroi qui anesthésie mon être tout entier : mon cœur n'a plus d'amour, mon esprit éteint m'a laissé vide et mon âme déchaînée, souffre, transpercé des harpons sanglants de la vie. Mes pieds tremblent, mon corps est pris d'incontrôlables secousses et ma tête surchauffe comme si elle allait explosait. Puis tout s'accélère je me lève, me rassis, tourne en rond, me prends la tête, devient nerveuse, les larmes me montent aux yeux et... je m'écroule.
J'ouvre les yeux, ce n'était pas un rêve mais pas non plus une réalité accomplie. Ce rythme effréné, cette course folle, je l'avais vécu, ressenti chaque instant mais sans jamais bouger de mon lit, recroquevillé, la main autour de ma poitrine comme pour me rassurer que je vivais encore.
Ô belle lame divine dont la couleur dangereuse et sensuelle m'appelle de bien loin. Je t'approchais et te tenais précieusement dans mes mains, fascinée par ton éclat saillant, je détaillais minutieusement tes secrets les plus enfouis. Le manche de bois usé contrastait avec le métal brillant aux multiples reflets. Le bois était plein d'echardes et des clous le maintenait en place. Je découvris en passant mon doigt, une sorte de petite pointe sur la lame, peut-être que cela permettait une meilleure coupe ou alors faisait office de point de départ. Je ne savais pas mais cela me faisait penser au harpon violemment envoyé sur la baleine. Là, caché dans un coin, pouvait liée une petite inscription gravée en argenté. C'était mon nom de famille, ma source profonde. Cet objet me semblait familier, retracait mon identité oscillant entre Japon et France, entre beauté et cruauté, de plus le couteau était pour moi un symbole encore plus spécial de ma famille étant donné que nous gagnions notre vie par le découpage propre du poisson et restauration.
Parfois, je songeais à me l'enfoncer au plus profond de moi. Le hara-kiri me tentait réellement mais j'étais assez réaliste pour savoir que je n'en avais pas le courage et que ce couteau n'était pas l'instrument idéal. Ainsi, je songeais que la pendaison ne me ressemblais pas vraiment mais que l'idée de mourir dans un éternel sommeil me plaisait. Malheureusement, les médicaments chimiques étaient un peu contraire à ma vision des choses. Enfin, plus tard je le resignais à cette technique qui l'avait l'air abordable.
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Partir ... En Fumée
Random- Pour moi, écrire, c'est vivre. Joie, désespoir, message d'amour, pensée positive ou négative, pleurs, rire. Recueil de pensées qui, peut-être, prendra fin demain. Fille dépressive qui écrit pour laisser place à l'illusion d'un quelconque espoir...