Hayden [Terminé]

17 [Réécriture]

                           Hayden

Je tapote le lit à côté de moi et quand je me rends compte qu’il est vide, j’ouvre les yeux. Logan n’est plus là. Et vu la température des draps, ça fait déjà un petit moment qu’il est parti. Je me lève et vais dans le salon, personne. Je sors mon téléphone et appelle Logan, ça ne répond pas.
Une boule se forme dans mon estomac. J’ai un mauvais pressentiment.
J’appelle Darec pas de réponse non plus, Jess de même.
Mais ils se sont passé le mot ou quoi ?
Je me laisse tomber sur le canapé et appelle le seul que je n’ai pas essayé. 
— Allô ?
Je soupire de soulagement quand j’entends la voix de mon ami à l’autre bout du fil.
— Rilley, tu sais pas ou es Logan, Darec et mon frère ? demandé-je d’une traite.
— Ho là, doucement. Qu’est-ce qui se passe ?
— Je sais pas. Mais j’ai un mauvais pressentiment. Je me suis levé sans personne et aucun ne répond au téléphone.
— D’accord, on se rejoint chez Tony si tu veux. On mangera un bout comme ça.
— Hum, mais vient me chercher, je n’ai pas ma voiture.
— D’accord, j’arrive.
Je vais me laver et me changer le temps que Riley arrive. Je rappelle Logan, mais il ne répond pas. Je lui envoie un message, mais rien non plus.
Quand Riley arrive, je descends, et le rejoins dans sa voiture.
Nous voilà en route pour la pizzeria on nous avons étais le jour de notre rencontre.
Comme la première fois, Riley me parle de tout et de rien, il me fait rire. Mais un poids sur ma poitrine m’empêche de vraiment partager ce moment avec lui. Logan ne m’a toujours pas répondu et ça m’inquiète.
Il est quinze heures passées quand nous sortons de la pizzeria. Je rappelle Logan, mais il ne répond toujours pas.
— Logan, c’est au moins la cinquième fois que je t’appelle, où tu es ? Pourquoi tu ne réponds pas ? Rappelle-moi.
— Toujours pas de réponse ?
— Non.
— Je suis sûr qu’il va bien.
Riley m’emmène voir Iris, pour éviter que je retourne à l’appart toute seule. Mon amie m’a bien changé les idées, avec sa bonne humeur constante. Mais elle ne savait pas où étaient les garçons. Quand je rentre, aucune trace de l’un d’eux. L’angoisse m’empêche limite de respirer. Donc me voilà à faire le ménage pour me changer les idées. Une fois l’appartement nickel, je me mets au fourneau. Quand mes yeux se dirigent d’eux-mêmes sur l’horloge, il est vingt et une heures passées. Le repas est prêt, l’appartement est rangé. Je ne sais plus comment m’occuper.
Je m’installe sur le canapé en allumant la télé. Le roi Arthur avec Charlie Hunman s’affiche à l’écran et je hausse le son pour essayer de taire mes pensées. 
Le bruit de la porte me réveille. Je regarde l’heure. Vingt-trois heures vingt. Jess et Darec passent la porte, je me lève d’un bond et me dirige vers eux avec la mâchoire serrée et l’envie de les décapités.
— Vous étiez passé où ?! hurlé-je en les regardant méchamment. Je vous ai appelé et envoyé des messages toute la journée. Pourquoi vous n’avez pas répondu ?
— On était chez ma mère, répond Darec.
— Et répondre à un message s’est trop compliquée ! Je les regarde tour à tour et me rends compte que Logan n’est pas avec eux. Où est Logan ? Je croyais qu’il était avec vous ?
Darec baisse la tête et Jess me regarde tristement. Qu’est-ce qu’il se passe ?
— Hayden, il faut que je te parle, me dit mon frère. Viens, on va s’asseoir.
— Où est-il, Jess ?!
— Il est… Il est parti.
Mon cœur s’arrête, ma respiration s’accélère. Je me sens mal. Très mal. Comment ça partit ? Où ? Pourquoi ?
Je sens les larmes montées.
— Où ? Pourquoi ? Il va revenir, hein ?
— Non, Hayden, il ne reviendra pas, pas avant un moment du moins. Je sais pas où il est parti, mais je sais que c’est pour toi et pour tous ceux qu’il aime qu’il la fait.
— Non, je me lève en pleure, non, il ne me laisserait pas. Il… Il m’a dit qu’il m’aimait, qu’il resterait avec moi.
Non. J’attrape mon téléphone et l’appelle, mais il ne répond toujours pas. Je réessaye, encore et encore.
— Hayden, arrête.
Je ne l’écoute pas, passe ma main dans mes cheveux.
Réponds. Tu ne peux pas me laisser. Logan.
— Hayden, bordel arrête ! m’ordonne Jessy en m’attrapant les poignées, ce qui fait tomber mon téléphone. Il ne reviendra pas.
Sur cette pensée, j’éclate en sanglots et tombe à terre.
— Ça va aller, pleure Jess dans mon cou. Il a fait ça pour ton bien. Et tu t’en remettras, je te le promets. Je ferais tout pour que tu t’en remettes.
Non Jess, sans lui, je ne me relèverais pas.

*

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis enfermé là, mais depuis que Logan est parti je n’ai pas bouger. Je ne suis pas sortie de l’appartement. J’appelle Logan tous les jours au moins quinze fois, mais il ne répond pas. Je ne peux plus laisser de messages tant j’en ai laissé. Je suis couché dans le lit de Logan. Je n’arrive pas à dormir ailleurs, seule sont odeur m’apaise. Ça toque à la porte.
Je ne réponds pas.
— Salut, mini Keller. Je t’apporte à manger.
Je tourne le dos à la porte, et ne réponds pas.
— Il faut que tu manges, tu n’as rien avalé depuis cinq jours, reprend-il.
— J’ai pas faim.
Je le sens se coucher derrière moi. Il passe son bras autour de moi et pose sa tête sur la mienne.
— Je sais que c’est dur, il m’a laissé aussi, tu sais. Mais il faut avancer, je te jure qu’il t’aime et que s’il est parti, c’est qu’il a ses raisons. Alors ne te laisse pas mourir, fais un sort qu’il ne soit pas parti pour rien.
Mes larmes coulent toutes seules.
— Je n’y arrive pas. Sans lui, je n’y arrive pas.
Mon téléphone sonne.
Je l’attrape et ce qu’il y a marqué me redonne espoir.
Cinq lettres. Cinq lettres qui me font sourire. Cinq lettres qui me font revivre.
Logan.
Je décroche. J’entends sa respiration à travers le haut-parleur.
— Hayden ?
Sa voix. Elle m’a tellement manqué. Rien que de l’entendre me fait savoir à quel point je l’aime. Je revois tous nos moments, nos rires, nos chamailleries, nos câlins, nos baisers. J’aimerais tellement qu’il m’embrasse.
Sans m’en empêcher, je me mets à sangloter.
— Logan… Logan, où tu es ? Pourquoi tu es partir ? Je t’en pris reviens.
— Je ne peux pas, je suis désolé mon cœur. Désolé de devoir te laisser, mais je fais ça pour ma famille, pour toi. Je ne veux pas qu’Hugo puisse se servir de vous contre moi. Je l’entends pleurer, et ça me fait pleurer encore plus. Je t’aime Hayden. Dieu seul sait à quel point, je t’aime. Mais il faut que tu avances sans moi à présent…
— Non, tu n’as pas le droit… Tu n’as pas le droit de dire ça ! Lorsque… Lorsque je t’ai raconté ce qui m’était arrivé, je sanglote entre les mots, et ais du mal à respirer. Tu m’as juré, que… Que tu serais à mes côtés ! Tu me la juré Logan ! Alors, je t’en pris ne me laisse pas. Je t’en pris reviens moi.
— Je suis désolé, j’entends ces sanglots, et ça me brise encore plus le cœur. J’espère que tu me pardonneras. Je t’aime.
— Logan. Logan !!
Il a raccroché.
Non. Non.
J’essaie de rappeler, mais ça ne sonne même pas.
C’est fini. Tout est fini.
— Je croyais qu’il ne devait pas l’appeler !
— Moi aussi.
Darec et mon frère parlent entre eux, mais je n’écoute pas. Je pleure, sans m’arrêter, en me demandant comment je vais bien pouvoir vivre sans ma bouffée d’oxygène.


                              ****

                           Logan

Attendre sa voix m’a fait énormément de bien comme de mal. L’entendre pleurer était un supplice. Mais c’est la meilleure chose à faire. Au départ, je ne voulais pas l’appeler, mais je n’ai pas pu résister, il fallait que je l’entende… Une dernière fois. Je regarde le lac du central parc, là ou je viens de jeter mon téléphone.
Je suis partie à New York, je suis arrivé ce matin. J’ai étais au QG et y est rencontré les membres du gang de Hugo, puis je suis parti me promener en pensant à Hayden.
Ça va être dur.
Avec Hugo, nous avons mis certaines règles. Il me fallait un appartement à moi, et que quoi que consiste son travail, je ne tue personne. Alors je dois dealer et me battre pour lui.
Pour l’instant, je ne peux pas faire de combat alors je me contente de dealer. Je retourne au QG pour chercher ce qu’il faut et faire le tour de ce qui nous en demande.
— Hey le nouveau, va me chercher la came.
Je regarde le blondinet, dont je ne me rappelle plus le prénom, d’un mauvais œil, mais ne dis rien.
Je vais dans la réserve et prends trois kilos.
— Il faut que tu ailles à cette adresse. Sans te faire repérer, tu lui donnes, tu prends le fric et tu reviens, compris ? me dit-il une fois que je suis revenu.
Je ne lui réponds pas, prends le bout de papier, mets la drogue dans un sac et me tire.
J’arrive à l’adresse indiquée. Bien sûr, c’est dans les mauvais quartiers. J’entre dans le bâtiment, une bande de mecs me regarde en parlant entre eux dans la rue d’en face. Je passe mon chemin et monte les escaliers jusqu’au bon étage. Je toque à la porte vingt-cinq, et un gamin de dix-sept, dix-huit ans je dirais, m’ouvre la porte. Il tremble et il a des cernes énormes sous ses yeux. Sûrement en manque. Je vois des goute de sueur qui perle sur son front. Et je revois mon frère, en plein sevrage.
— Salut, je suis le livreur.
— Tu es nouveau.
— Mouais. Tien, ta came, lui tends-je et il me donne l’argent.
— Merci.
— Non, ne me remercie pas à participer à ta mort.
Il me regarde, outré. Mais je pars sans rien rajouter.
Qu’est-ce qu’ils ont ces gosses à se détruire de cette façon ? Ça me révolte !
J’espère que mon frère ne va pas replonger en mon absence.
Je retourne au QG, le blond est là avec trois autres gars, ils jouent aux cartes.
— Tien, la tune, je lui balance le fric sur la table et je me casse.

*

— Et c’est encore une victoire pour L.J ! Ça hurle et tape dans les gradins, mais malgré ma victoire, je ne suis pas aussi heureux qu’avant.
Trois mois que je suis partie, et je ne pense qu’à une chose, rentrée et retrouvé Hayden. Mais malheureusement, c’est impossible. Je n’ai pas de nouvelle d’elle ni de Jess. J’appelle seulement ma mère de temps en temps.
Ça fait deux semaines que je combats et pour le plus grand plaisir de Hugo, je n’accumule que les victoires.
— Et beh, c’est que tu fais peur sur le ring !
— Ouais, on me l’a déjà dit, réponds-je à Wadley, l’un des seuls gars du gang que j’apprécie.
— Logan, en vrai, tu ne crois pas que ça fait beaucoup ? Ça fait trois soirs défilés que tu combats. Tu devrais arrêter quelques jours.
— Ouais, je sais. Mais quand je boxe, je ne pense plus à rien. Et ça m’arrange.
— Je suis sûr que ça s’arrangera. Courage gamin !
J’espère Wadley, j’espère