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La confusion, être dans le brouillard sans pouvoir voir au-delà de quelques mètres. Être complètement perdu dans une situation qui pourrait être pourtant si simple...

La dernière fois que j'ai vu Mia, c'était pendant notre petite escapade nocturne. Depuis c'est silence radio, je ne l'ai pas croisé dans les couloirs, ni au café et je n'ai pas reçu un seul message. J'ai hésité à l'appeler mais je n'ai pas eu envie de paraître lourd, alors j'ai attendu désespérément, en vain.

Il ne restait plus qu'une semaine de cours avant les vacances de Noël et je ne pouvais plus attendre ! En plus avec Zed, on a notre petit rituel pendant ces vacances, qui est d'organiser une soirée soit chez lui soit chez moi. Cette année c'est chez moi et avec Zed on doit se voir pour faire la liste des invités, même s'il y en a toujours pour venir sans en avoir reçu l'invitation...

Très excités, avec Zed nous avons passé la semaine à organiser notre soirée pour qu'elle soit encore meilleure que les dernières ! On a préparé la maison, en enlevant tout ce qui casse... et en mettant des décorations un peu partout. Les invités sont censés arriver dans une heure et demie, avec Zed on ne tient plus en place et on ne peut pas s'empêcher de s'ouvrir une bière en voyant la tonne d'alcool dans la cuisine.

La fête a commencé depuis maintenant plus d'une heure, la moitié des gens sont déjà bourrés, comme moi d'ailleurs. Je ne bois pas souvent d'alcool mais à cette soirée je fais toujours une exception. Toutes les personnes qu'on avait invitées sont là, mais je regrette de ne pas avoir envoyé de message à Mia pour lui demander de venir. Mais comme je suis ivre, je trouve le courage de le faire tout de suite, la fête ne fait que commencer et j'aimerai bien qu'elle vienne. Sauf que le temps passe, j'enchaîne les verres et Mia n'est toujours pas là, je me rends à l'évidence : elle ne viendra pas...

Je passe mon lendemain de soirée au lit. Je voulais que cette soirée soit meilleure que les précédentes mais j'ai tellement bu que je ne m'en rappelle même pas... Au final j'ai une gueule de bois infernal et j'ai dû prendre des cachets pour faire passer mon mal de tête. Je n'aurais pas dû autant boire mais le fait de voir que Mia n'arrivait pas me mettait le cafard. Alors j'ai préféré boire pour éviter d'y penser, ce qui n'a d'ailleurs pas marché...

Vers dix-huit heures, mon mal de tête est un peu passé et j'ai envie de prendre l'air. Je mets un pull un jogging, enfile des chaussures et je commence à marcher dans ma rue. Au début je comptais juste faire le tour du quartier mais je me suis retrouvé sur le parking où j'avais rejoint Mia la dernière fois. Je ne sais pas comment je suis arrivé là, je marchais sans regarder devant moi, jusqu'à ce que je sois ici, en plein milieu de nulle part. Comme je suis là je ne vais pas partir tout de suite, et je me pose sur un muret avec ma musique. J'ai les yeux fermés, et je suis complètement détendu, je me concentre seulement sur ma musique, et c'est incroyablement bien.

Sur le chemin du retour mon mal de tête revient et j'ai aussi très froid. Le temps me paraît long, les musiques défilent et j'ai du mal à retrouver mon chemin. Je reviens sans cesse sur mes pas pour essayer aller dans la bonne direction mais je suis tellement déconnecté que je me trompe tout le temps. Quand j'arrive enfin à retrouver le centre-ville il est vingt-trois heures et j'ai envie de prendre un café. Je m'installe au bar du café et prends un grand café pour essayer de me réveiller. La serveuse qui prend ma commandes est plutôt jolie, mais ce n'est pas comme Mia, elle n'a pas les mêmes yeux, ni le même charme...

Je finis par rentrer chez moi, épuisé. Pourtant je suis incapable de m'endormir. Mes pensées sont comme d'habitude entièrement tournées vers Mia, j'espère juste qu'elle va bien... La seule chose que je voudrais c'est recevoir un message de sa part, mais il faut que j'arrête de me voiler la face. Mia m'a demandé de venir avec elle la dernière fois parce que j'étais juste devant elle, elle ne s'intéresse pas à moi et elle ne le sera jamais. Plus j'y pense et plus je me dis que c'est logique, mais j'étais tellement content de notre sortie tous les deux que je me suis faits des idées. Des idées qui me portent préjudice, car au final je suis dans mon lit, incapable de dormir à ressasser des événements qui ne voulaient rien dire.

MyersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant