Chapitre 5 - Quatre

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"Tu es l'élu." Ces mots résonnent en moi comme un coup de canon. Je ne sais plus du tout où j'en suis. Cela fait même pas 24h que je suis parti de chez moi, mes parents sont morts, mon frère m'a taillis, j'ai failli mourir une dizaine de fois, je découvre mes pouvoirs sans savoir comment m'en servir et j'apprends que je vais devoir sauver le monde ou je ne sais quoi. Ma petite vie tranquille me manque. Impossible de dormir, je m'allonge et regarde la lune, presque pleine ce soir. Avec la faible lueur du feu, je distingue le ciel étoilé, sans aucun nuage il est facile de distinguer les constellations. Sans aucun bruit, il est impossible de ne pas entendre ce qui tourne autour de nous.

"Loan, Loan réveilles toi ! dis-je en lui donnant quelques coups de coudes."

Elle ne bouge pas ni même ne bronche. Je recommence mais cette fois ci mon coup est plus fort. Elle se réveille en sursaut, je fais pour lui parler, mais elle colle son doigt sur ma bouche et regarde les alentours.Elle se lève et je l'immite. Nous contemplons la noirceur du paysage s'ouvrant à nous, des bruits de pas se font entendre, rapides mais distinct. Je ne sais pas ce que c'est, mais cette chose doit se servir des arbres car le claquement des branches et le frottement des feuilles sont clairs. Dos au feu, celle qui m'a sauvé à plusieurs reprises fait sortir de l'eau de ses mains et l'envoie sur les braises. Ils s'éteint aussitôt, en même temps que les bruits s'arêtent. Je distingue quelque chose devant moi, une silhouette cachée dans l'ombre. Elle a une forme humaine, quoique plus grande et plus fine, elle a l'air vouté, son souffle est court et net. Je me remémore mes cours de créatures obscures, ce n'est pas un loup, ni un dracno, c'est quelque chose de dangereux, bien pire qu'une sirène. C'est un Raqueur.

"Cours ! crie Loan."

Je m'execute et contourne la bête, elle fait de même puis nous entendons un hurlement strident et glacial, désormais c'est sûr, c'est bien une bête nocturne qui se déplace tout en frôlant les arbres, c'était des treesages autrefois, mais ils ont succombé à la maladie cosée par une plante, désormais, la folie les ronge et il tuerait le premier venu, même si il est son meilleur ami. Ils ne ressemblent en rien à des humains, leurs mains sont des griffes, les yeux noirs, seulement des narines, sans nez. Ils sont grand, rapides et agiles, ils grimpent aux arbres avec facilité, ils ne reculent devant rien, aucun de nos pouvoirs peut le détruire. Ils craignent la lumière, et jusqu'à ce jour, seul le soleil a réussi à les vaincre. Et le seul moyen de survivre à une attaque est de s'enfuir. Une fois attrapé, ils ne nous tuent pas, mais nous torturent avec leurs griffes, et une fois notre dernier cri de douleur émit, ils nous transforment. Courir n'est pas un problème, même si ils sont rapides, le plus dur c'est de les éviter, ils peuvent surgir d'un arbre, nous lancer tout ce qu'ils trouvent ou nous attraper avec des lianes.

Je fonce, sans m'arêter, je distingue Loan à ma droite, on court, sans cesse, ni même en sachant où aller. Toujours plus loin, toujours plus vite, je me concentre sur la forêt qui s'offre à mon champs de vision. Erreur fatale, je trébuche sur une racine et m'étale de tout mon long. Je me relève, mais trop tard. je sens quelque chose se nouer à mon pied et je suis trainé en arrière. Loan hurle mon nom, mais elle ne semble pas m'entrendre répondre. Très vite je me retrouve au pied de la bête, il attrape mon tee-shirt et me soulève, elle crie, ses dents sont énormes, tranchantes et pointues. J'avais survécu à tant de chose en une journée, mais là, la fin était assurée. A ce moment, j'entends Loan hurler, elle n'est pas loin derrière moi et ne cesse de répéter le chiffre "4". Je ne comprends pas. 4, le nombre de griffes qu'il possède, 4 secondes, 4 minutes, 4 Raqueurs, 4 éléments.

Le feu, je pense à toutes sources de chaleurs ressenties, celle du feu en hiver, celle du soleil,celle des baisers de ma mère lorsque j'étais petit. Et là je compris, les souvenirs font nos pouvoirs. Je ne cesse de penser a elle, et mes deux mains s'enflament. je les mets devant la bête qui me lâche et tombe au sol, elle hurle de douleur. Je me relève et cours rejoindre celle qui m'a sauvée., j'attrape un bout de bois au passage et l'embrase. Arrivé à sa hauteur je le lui tends.Elle ouvre la bouche et je lui lance : "Plus tard les explications, sauvons nous, elle va revenir !". Nous filons toujours tout droit, déjà au loin nous l'entendons, mais il n'est pas seul, d'autres l'ont rejoins, je me retourne en cours, et je mets le feu à deux arbres devant moi, très vite, un mur de flamme se forme derrière nous.

"Stop" lâche Loan, je m'arête net, et de justesse. A un pas devant moi se trouve un ravin d'une cinquantaine de mètres de profondeur. On regarde autour de nous, mais il s'étend sur toute la longueur de la forêt. Alors que deux dangers s'offrent à nous je regarde le vide. Mourir serait la meilleure solution, plus de problème, ni de risque. Je rejoindrais mes parents et laisserais tous ces soucis à l'aterissage. Je sens une main sur mon épaule et me retourne, les flammes sont aux abords, La fille et moi déployons nos mains et de gigantesques vagues viennent les frapper jusqu'à ce qu'elles s'atténuent. Nous ne nous inquiétons plus pour les raqueurs, les premières lueurs du jour font face, ils ne peuvent plus rien nous faire.

"C'était moins une, dit elle en s'assayant".

J'aquiesce avec une sourire en coin et m'étale sur le dos, contemplant le ciel, des teintes orangées, roses et azures s'offrent à moi, les nuages dessinent quant à eux la frontière entre chaque touche de couleur. Et sans un mot, ni même un sanglot, je sens les larmes qui coulent sur ma joue. Je ne sais pas si c'est le manque, la fatigue ou le fait que j'ai failli nourrir encore une fois, mais je pleure. Loan me voit, mais ne dis rien et relève la tête à son tour pour le contempler.

"- Tu penses qu'ils sont là haut ? sort-elle

- Je ne sais pas, Je pense, enfin j'espère.

- Comment ça ?

- J'espère. J'espère qu'ils sont en train de me regarder, j'espère qu'ils sont avec moi à chaque moment. J'espère qu'ils ne sont pas morts pour rien, je me relève. Après tout, ils ont toujours tout donné pour mon frère et moi, mais ils m'ont donné leur vie. Alors oui, j'ai l'espoir qu'ils sont là hauts, en paix."

Elle sourit.

"Quoi ? lui dis-je

"-Laisses tomber, ce n'est pas comme çà que nous allons arriver au temple."

Elle a raison. Je me relève.

"Tu as confiance en moi, me demande-t-elle avec un grand sourir"

"Non, je lui réponds d'un ton sec.

Très bien, alors allons-y !"

Elle m'attrape par le bras, cours et se jette dans le vide, emporté par son élan je tombe aussi, je cris, jusqu'à maintenant j'avais réussi à garder un minimum de virilité, mais après ça, je ne sais pas ce qu'elle va penser de moi.

Elle se place parallèle au sol et tend ses bras, je fais de même. Et là, contre tout attente, je me sens flotter. Je vole. J'observe Loan et l'imite, rien ai plus simple que voler, virer à gauche pour aller à gauche, virer à droite pour aller à droite, plonger pour descendre et redresser le buste pour remonter. Je vole. Comment je fais ça, aucune idée. Sans doute une capacité de l'air, mais je m'en fiche. Je peux voler. Quel sentiment de liberté cela éprouve ! Je sens la brise du matin qui souffle sur mon visage, je me sens glisser à travers les nuages. Je peux voir le monde autrement. Je plonge dans la fosse et atteint un cours d'eau, je l'éfleure d'une main, je remonte et passe à travers les arbres, je me cogne contre certaines branche, remonte et apperçois un vol d'hirondelle. Jusqu'à présent je les enviais de pouvoir partir aussi loin, de pouvoir s'échapper, de ne pas être obligé de rester enfèrmé dans un village. Mais maintenant je suis comme elles, libre. Mais elles ne sont pas toutes seules dans le ciel. Ni même moi. Le danger est partout. Je rejoins Loan et lève les yeux. Un cri, une ombre, un dracno, la mort.

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Et voilà encore la fin d'un chapitre, je m'excuse du retard, mais j'ai beaucoup pensé à arréter l'histoire ces derniers temps, alors je venais de temps en temps et puis je laissais tomber, enfin bref, avec un plus une année de seconde à réussir, c'est très dur de combiner les deux. Mais voilà, je suis de retour, avec 1 mois de retard, mais je suis là !

Trêve de racontage de vie, J'éspère que ce nouveau chapitre vous plaît, bon certes y a des fautes sans aucun doute, mais j'essaye d'en faire le moins possible. Au fil des chapitres je tente de tenir compte de vos conseils, niveau description, détails, actions, alors j'éspère que c'est de mieux en mieux. En tout cas, merci beaucoup pour ces 6.5k de lectures, c'est fantastiques, ainsi que vos nombreux commentaires et votes. C'est adorable, merci beaucoup.

N'hésitez pas à continuer les votes, à commenter vos impressions, avis, conseils et autres. C'est comme ça que je m'améliorerais !

A bientôt !

La furie des élémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant