Love: Touch

When you see me

Deux silhouettes amoureusement enlacées observaient paisiblement le feu crépiter au fond de la cheminée, les sons des bûches qui se consumaient comblant le silence qui demeurait présent depuis que les deux amoureux ne faisaient rien d'autre que de s'étreindre.

Dans le petit séjour du chalet de montagne loué pour la période de Noël se trouvait un joli sapin fraîchement coupé, sélectionné soigneusement par le petit couple et décoré avec attention, avec prudence mêlant minimalisme et minutie.

Les flammes faisaient danser les ombres sur les murs, rendant cette pièce aussi vivante que les deux êtres qui la réchauffaient de par leur présence. L'amour qui les liait était aussi ardent que le feu qui dominait de par sa chaleur et sa prestance. Il engloutissait tout autour de lui, tandis que tout disparaissait autour d'eux. Rien de plus que leur bulle n'existait, il n'y avait qu'eux.

Les mains de Yoongi- le plus âgé- remontèrent avec lenteur le long du corps généreusement courbé de Jimin, détaillant à l'aveugle ses délicieuses cuisses charnues, son ventre potelé et ses seins. Il avait parcouru ce corps sans relâches des années durant sans jamais s'en lasser. Tout était beaucoup trop agréable pour que son envie ne se raréfie, il était toujours aussi envieux, de découvrir de tout vêtement cette délicieuse enveloppe corporelle qui abritait l'âme à laquelle la sienne était probablement destinée depuis toujours et pour toujours.

Dans cette danse contemporaine s'ajoutèrent ses lèvres, qui commencèrent à doucement torturer la peau du cou de Jimin, sans jamais se lasser de ce même parfum et de cette douceur qui, de façon si singulière, accordaient à l'épiderme de Jimin une identité qui lui était propre. Des soupirs accompagnèrent les siens, des soupirs plus prononcés qui laissaient entendre un désir grandissant dans ce corps si chaud qui ne faisait que brûler de désir, un peu plus chaque seconde.

Le visage envoûtant du plus jeune se tourna vers celui plus fin de Yoongi, faisant se frotter leurs petits nez dans un geste infiniment plus délicat que celui qu'effectuaient désormais les mains de l'aîné contre le corps chaud et épais du plus jeune. Leurs lèvres se caressèrent à la suite de ce mouvement, se cherchant pour peut-être la millième fois, bien plus même, pour se complaire de la présence de l'autre alors qu'enfin les jumelles semblaient réunies. L'air, pris d'une rare fougue, s'écrasait en un vent puissant sur leurs lèvres avides, leurs lèvres qui bien avant leurs corps avaient décidé de mener cet échange vers un tout autre objectif. Leurs lèvres à elles seules se faisaient déjà passionnément l'amour, n'étant que frottement, embrassades, se moulant à l'autre et s'écrasant tantôt comme une vague houleuse l'aurait fait sur le banc de sable fin. C'était tellement incroyable, cette sensation d'être aimé rien qu'en embrassant, cette sensation qui les possédait tous les deux. C'était habituel, mais c'était toujours aussi bon, à chaque fois. C'était délicieux. Absolument délicieux et divin.

Les mains de l'aîné ne furent bientôt plus les seules à assouvir leur soif de contact et leur curiosité, Jimin aussi eut bientôt besoin de sentir les courbes du corps aimé qu'il chercha du bout de ses doigts potelés, les redessinant avec cette même admiration que l'aîné lui vouait corps et âme. Ils se perdaient dans les méandres de leur amour réciproque, parce que rien de plus n'existait dans cette pièce que l'autre. Ils s'aimaient à s'en damner, ils s'aimaient au stade où l'un sans l'autre ils n'était rien, Jimin était à Yoongi ce que Juliette était à Roméo. Sans l'autre il ne resterait d'eux qu'une âme brisée.

Jimin, dont les cheveux étaient teints d'un rose aussi doux que sa personne, fut allongé auprès de son aîné, caressant encore le torse imberbe de ce dernier par-dessous la chemise mauve qu'il portait pour cette occasion. Jimin accordait beaucoup d'importance aux fêtes, Noël, Pâques, tout était important, même si le noiraud savait secrètement que si Jimin aimait autant Pâques, c'était parce qu'il pouvait manger du chocolat sans culpabiliser à aucun instant. De toutes manières Jimin ne culpabilisait plus en présence de Yoongi depuis bien longtemps, parce que Yoongi était de ceux qui savaient user des mots et des gestes pour rassurer et sécuriser les âmes les plus tourmentées. L'aîné avait toujours été de ceux qui faisaient se taire les larmes de Jimin, qui les essuyait pour les remplacer par un magnifique sourire délicat.