Chapitre 1

164 6 0
                                    

Et bien ça y est, nous étions en 2019. Je venais de passer la nouvelle année avec quelques amis, sûrement de passage comme tous les précédents. Excepté mon petit Liam que je connaissais depuis mes trois ans et que je n'avais jamais quitté.
Rien à dire, je m'amusais réellement mais je me disais que tout cela était éphémère. Comme tout à vrai dire. Tous ensemble nous avions fait le décompte et avions crié dans la joie et la bonne humeur :

- BONNE ANNEE !

J'ai sauté dans les bras de Liam et je l'ai serré fort parce que j'avais peur de le perdre lui aussi. J'ai alors enfoui ma tête dans son cou et je me suis mise à pleurer. Il savait. Il resserre son étreinte et me chuchote à l'oreille les mots qu'il fallait pour que je puisse me sentir mieux. Je pense à Gab. Après environ trois mois de séparation, il est constamment dans mes pensées et je souffre énormément. Malgré qu'il m'ait dit des choses horribles, qu'il se soit mis en couple juste après notre rupture, je n'arrive pas à passer à autre chose même avec toute la bonne volonté que j'y mets .
Nous sommes restés dans cette position plusieurs minutes. Il me relâche, prend ma tête entre ses mains et me dit :

- Je sais que c'est dur Emy mais je suis là.

Il essuie mes larmes avec ses pouces et je lui fais un sourire pour lui gratifier de ma reconnaissance, en silence.
La soirée se déroule plutôt bien, mieux que ce que je l'avais espéré. À deux heures du matin, j'estime avoir eu mon compte de festivités et décide de rentrer chez moi à pied histoire de prendre l'air. J'habite à l'autre bout de la rue. En chemin, j'écris un message a Liam pour lui dire de ne pas s'inquiéter et que je suis simplement rentrée.

Allongée sur mon lit, je regarde le plafond et réfléchis. Il est quatre heures du matin maintenant et je ne suis toujours pas parvenue à m'endormir. Il faut que je trouve un moyen de fuir, il faut que je change d'air pour effacer tous les souvenirs que je croise lorsque je me promène dans les rues de ma ville, dans les couloirs de ma maison. Il me hante. Devrais-je lui envoyer un message pour tout lui dire? Lui dire que je ne l'ai pas oublié et que chaque seconde de ma vie je souhaite qu'il soit à mes côtés, que je suis prête à tout oublier tant qu'il est avec moi. Alors je prends mon téléphone décidée, je vais dans les contacts et cherche son nom. Je commence à écrire tout ce que j'ai sur le coeur. Tout à coup, quelqu'un toque à ma fenêtre. Je me lève puis vois Liam complètement bourré. Quel boulet celui là. Je lui ouvre ma fenêtre et lui signale de se taire. Il essaye de grimper le petit mètre de hauteur à franchir pour rentrer dans ma chambre. Il tombe à plusieurs reprises à cause de la forte dose d'alcool qu'il a ingurgité ce qui m'arrache un petit rire tellement il est ridicule. Une fois entré, il s'assoit sur le lit comme si c'était tout à fait normal qu'il se trouve ici. Puisqu'il ne dit rien, je l'interroge du regard. Il lève les yeux au ciel puis répond :

- C'est pas parce que j'suis légèrement bourré que j'suis devenu bête pour autant non mais oh !

- Mais parle moins fort ! Tu vas réveiller mes parents idiot ! De quoi tu parles?

- Fais pas semblant de pas comprendre, j'te connais comme si je t'avais faite.

En effet, je suis sûre qu'il sait, comme toutes les fois où j'étais sur le point de le faire. Il se dirige vers mon téléphone et efface le message que j'étais entrain d'écrire à Gab. Je sais que cela ne servirait à rien de lutter, à quoi bon, il gagnait toujours.

- Tu peux retourner à ta fête maintenant, lui dis-je d'un ton lasse.

- Nooooon j'suis bien ici, répondit-il en se laissant tomber sur le dos.

- Mais tu as perdu la tête ou quoi? Tu crois qu'ils vont dire quoi mes parents demain en te trouvant dans mon lit?

- On s'debrouillera Em's.

Quelques secondes plus tard il est endormi jambes et bras écartés, évidemment. Je lui enlève ses chaussures, mets un réveil pour être sûre qu'il soit parti avant que mes parents se lèvent, puis tout en le poussant je m'introduis sous la couette. Je le regarde pendant qu'il dort paisiblement, sur son visage se lit la tranquillité et l'innocence d'un enfant. C'était un enfant. Je me sens en sécurité avec lui alors je ferme les yeux et m'endors sereinement.

Mon ÉchappatoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant