Mon mec, c'est toi {BxB}

25 décembre

12:35

On vient tout juste de se mettre à table. Maman a mis la robe Versace que je lui ai offerte, Daddy porte fièrement sa chevalière sur son index droit, et Ariel brandit à tout bout de champs son tout nouvel iPhone rutilant. Et moi je n'arrête pas de penser à Elias et cet après-midi.

-Li', you okay? me demande mon père.

Je lui sourit pour le rassurer.

-Of course, Daddy.

Il ne répond rien mais me sourit quand même.

Daddy nous serre quatre coupes de champagnes, et du foie gras en entrée, puis l'on trinque ensemble.

-Merry Christmas! souhaite-t-on d'une même voix en faisant tinter nos coupes.

On prend une gorgée de champagne. À l'unisson, on laisse échapper un petit bruit d'appréciation. Puis Daddy s'adresse à nous trois.

-God bless you all. God bless this family.

[NB: Les USA sont un pays protestant très religieux. Je ne fait en aucun cas de la propagande religieuse.]

Le reste de notre déjeuner se passe dans la convivialité et se termine un peu après 14:30. Notre repas est léger mais exquis, le vin est excellent et nos desserts succulents. Et je suis plein. Merci les traiteurs.

Vers 15:00, alors que l'on prend un thé pour digérer, l'interphone se met à sonner. Aaah, je sais qui c'eeeesssstttt. Je me tourne vers le reste de ma famille. Ils comprennent immédiatement de qui il s'agit. Un ange passe. Puis tout le monde se précipite vers l'entrée.

-Non ! je crie. Dégagez de là !

-I wanna open! s'exclame mon père.

-Moi aussi ! crie ma mère.

-Moi d'abord ! réclame Ariel.

Je finis, thank God, par arriver le premier à l'interphone, et crie presque dedans.

-Reste en bas, je descends !

Je ne le lui laisse pas le temps de répliquer car je coupe l'interphone, et cours dans le vestiaire enfiler mon bomber matelassé, et une paire de bottines.

-Love you guys! je lance en sortant.

-But... je voulais voir Elias ! se plaint mon père.

-Tomorrow!

Je claque la porte et descend. Lorsque je sors de l'immeuble, et qu'Elias me voie, il se précipite vers moi, et me serre fort dans ses bras. Je suis un peu (très) surpris, mais répond à son étreinte.

-Joyeux Noël, me murmure-t-il à l'oreille.

-Je... Joyeux Noël, je réponds.

Il me lâche avec un sourire éclatant et m'indique qu'on peut y aller. On va chez lui à pied, m'informe-t-il. On commence à parler de tout et de rien, et au bout de dix minutes, contre toute attente, Elias prend ma main et noue mes doigts aux siens. Je fais de mon mieux pour ne pas le regarder, mais je resserre ma prise autour de sa main. Je me sens sourire. J'aime bien quand il est impulsif comme ça. Et tout devient silencieux. Et inconfortable. Puis Elias s'arrête soudainement et me lâche la main. Je m'arrête aussi, et le regarde, inquiet. Quelque chose le rend nerveux, cela se voit comme le nez au milieu de la figure.

-Eli', ça va ?

-...

-Elias.

-Um... oui ?

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Um... rien ?

J'arque un sourcil. Il soupire, et se passe une main sur le visage.

-Liam... faut que je t'avoue quelque chose.

Mon sourcil arqué forme maintenant un accent circonflexe.

-Je t'écoute.

-... Tu te rappelles quand je t'ai dit que j'avais parié avec ma sœur que j'avais un mec ?

-Bah, oui !

- Ben... en fait... c'était pas vrai. J'ai menti...

-Comment ça, t'as menti ? je le coupe.

- Je... fin, je... c'est juste que...

-C'est juste que quoi ?

Il fuit mon regard depuis tout à l'heure. Il joue avec ses doigts nerveusement. Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

-Liam, je t'aime.

... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
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... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ???????????????????????????????

-Quoi ?

Est-ce que j'ai bien entendu ? Est-ce que... attendez, quoi ? Elias, le garçon dont je suis tombé amoureux, m'aime ? C'est une blague ! Nan ? Attendez... il m'aime ???!!! Mais... mais c'est le plus beau jour de ma vie ! THANK YOU JESUS !

-Liam ? Oh putain, je savais que... commence à paniquer Elias.

Sans réfléchir, je le coupe en posant mes lèvres sur les siennes. Et là, le monde s'arrête de tourner autour de nous. Il n'y a que lui et moi. Et ses bras autour de ma taille. Et mes lèvres sur les siennes. Et nous deux. Tout mon corps semble trembler d'excitation. Une excitation que je n'ai jamais auparavant connu. Tout est pur, brut, sincère. Je me sens tellement... bien. Tellement bien dans ses bras, avec lui. Tout semble juste.

On finit par se détacher de l'autre, tous deux en souriant bêtement. Enfin, il me regarde comme j'avais espéré qu'il me regarde un jour.

-Toi aussi ? me demande-t-il.

-Moi aussi.

-Mais je pensais que t'étais pas intéressé ? Au début, t'avais l'air complètement... fin t'avais mal réagi quand je t'ai demandé de jouer mon mec...

-Alors, déjà, tu m'as pas demandé, tu m'a annoncé que j'étais ton mec, puis j'ai réagi comme ça, parce que je n'aime pas qu'on me prenne pour acquis, je le corrige en souriant.

-Okay, mais...

-Mais rien. Je t'aime depuis le début. Moi, je croyais que toi, tu n'étais pas intéressé.

-Tu rigoles ? Pourquoi tu crois que j'suis venu te parler au Café de Flore ? J'voulais qu'on se rapproche !

Au moins il est honnête. Je souris. Il est con quand même.

-Tu sais que t'avais pas besoin d'inventer un pari pour te rapprocher de moi.

-Mais...

Je le devance et l'embrasse une deuxième fois.

-Je pourrais m'habituer à ça, minaude Elias quand on se sépare.

Je souris et prend sa main pour nouer nos doigts une nouvelle fois.

-Allez, tes parents nous attendent.

Et l'on continue notre chemin, main dans la main. Chez Elias, je ne sais plus exactement ce qui s'est passé. Nathalie et Emmanuel, ses parents sont adorables. Ses frères, Marc et Antoine (des jumeaux, quelle ironie sur le choix des prénoms) sont aussi adorables et me rappellent un peu Ariel. Tout ce dont je me souviens clairement, c'est les endroits où il a passé sa main sur mon corps, et où ses lèvres se sont posées sur mon visage.

Best. Christmas. Ever.