Chapitre 1

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Raph et Dari sont inséparables. Depuis toujours. Amies de longue date, leur mère avait chacune donné naissance à quelques jours d'intervalle à un petit garçon. Les deux s'étaient vraiment rencontré à l'âge de trois ans, et la rencontre avait été évidente pour les deux. Quelques minutes seuls, un paquet de gâteaux et le Roi Lion en cassette, on les avait retrouvés tous les deux endormis sous la couverture, serrés l'un contre l'autre. De ses petits bras potelets de bambin, Raph le serrait fort contre son cœur. Il ne le lâcha plus.

On n'avait pourtant longtemps pas cru à cette amitié improbable. Raph était téméraire, théâtrale, il aimait le sport, le foot et le rugby, la boxe, les guitares électriques et manger de la viande. Dari était timide, il aimait la musique classique, le calme et s'occuper des animaux. Mais quiconque les connaissait savait que l'un, n'allait pas sans l'autre. Leur amitié, fusionnelle, inclusive et incroyable était devenue la norme pour leur entourage. Les voir se serrer dans les bras dès qu'ils se voyaient le matin ? Normal. Voir Raph embrasser Dari sur le sommet du crâne dans la file d'attente du self ? Normal. Voir Dari embrasser la joue de Raph quand ils se séparaient ? Normal. Voir Raph éclater quelqu'un qui avait insulté Dari ? Normal. Seul eux avaient le droit de s'appeler par leur prénom entier, ce qu'ils refusaient catégoriquement de quelqu'un d'autre. Il y avait eu des questions, bien sûr, à une époque. Quand dans leur bande d'amis, on avait commencé à parler copines, relations et sentiments. Quand on avait vu qu'eux deux se suffisaient à eux-mêmes, qu'ils ne cherchaient personne d'autre qu'eux-mêmes. Puis les questions s'en étaient allées quand Raph les avait faire taire, à force de violence parfois.

Raph avait le sang chaud. Son tempérament italien qui explosait si facilement. Un souffle d'air brûlant qui dévastait tout sur son passage. Seul Dari le calmait. Il suffisait qu'il soit là, tout simplement. Une camisole d'amour qui faisait que Raph ne voyait que lui, n'entendait que lui, ne respirait que pour lui.

Et pourtant. Cet été-là, cet été où ils ne furent jamais aussi proches, tout bascula. Une semaine avant leur entrée à l'université -la même, évidement – la rupture se fit. On vit Dari airer seul dans le square et Raph refusait de sortir de chez lui. Détruits, pâles comme la mort et les yeux rouges à ne plus rien voir, ils ne se parlaient plus et tout le monde ignorait pourquoi. 

Always together [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant