Way i Was

Chapitre 1 :La reine des astres.

La vie....
Qu'est-ce que la vie ?
La vie, c'est ce bout d'existence qui peut te paraître long, mais si court. Quand on me parlait de la vie, je pensais tout savoir. On naît, on grandit, on trouve l'amour, on construit une famille, on a des enfants puis on vieillit et ensuite on meurt.
Si vous m'aviez posé une question pareille il y a un an. C'est ce que je vous aurez répondu. C'est idiot, mais tout a changé. Une rencontre a complètement bouleversé ma vision de l'existence humaine. Un homme certes, mais il n'en était plus un.
Et si continuer sa vie, différemment, en ayant vaincu la mort était possible ? C'est absurde, n'est-ce pas ? Moi aussi je n'y croyais pas.
Mais arrêtons de parler de moi !
Non, l'histoire que je vais vous conter est celle de ma meilleure amie, Swann. Ce récit commence justement quand ma vie, à moi, s'est achevée...
Swann est née par un jour d'été, dont la chaleur réchauffait le cœur si froid de sa mère. Le soleil se reflétait dans les yeux sanglotant de celle-ci. Sa mère, aux traits impénétrables, d'un visage parfait, laissait apparaitre triste mine. De ses yeux saillants, bleu ciel et de ses pousses de cheveux blonds ; l'enfant bredouillait en la fixant et en un sourire, le temps se figea. Cette petite princesse s'endormit et à son réveil, elle se retrouva seule. Le bruit de ses pleurs alerta des passants qui étaient en randonnée dans les montagnes.
Placée en orphelinat, elle trouva une famille bienveillante qui fit d'elle leur protégée. Carlyle et Noémie, un couple marié jeune, qui tenait à l'espoir de fonder une famille. Ne pouvant ni l'un ni l'autre y parvenir, ils durent recourir à l'adoption.
Quand Swann arriva chez eux, elle n'était pas le seul enfant. Nick, mon jeune frère et moi, Alice, étions des enfants aussi adoptés. C'est comme ça que nos deux chemins se sont croisés.
Tous les trois, nous nous sommes toujours considérés du même sang. Nous nous qualifions aussi des meilleures amies du monde, on se racontait tous et nous étions inséparables. Des secrets l'une pour l'autre nous n'en avions pas.
Nous avons grandi et avons fait des études .Swann est devenue mannequin professionnelle et elle m'a pris comme bras droit. J'assurais tous, ses shooting, sa popularité ainsi que tous ses déplacements. Elle croulait sous les interviews et les propositions de job. En parallèle de mes responsabilités de manager, je travaillais dans mon laboratoire en tant que scientifique et passais mon temps libre à écrire des ouvrages personnels.
Mais, tout ça dû s'arrêter, quand on apprit que mes jours étaient comptés. Les médecins m'annoncèrent que j'étais porteuse d'une maladie rare. Il n'y avait plus beaucoup d'espoir à part passer mes derniers mois de vie entouré des gens que j'aime. Ma sœur adorée, mon amie si unique, décida de mettre en suspens sa carrière de mannequinat, pour s'occuper de moi. Au fond, elle aussi espérait que mon état s'améliorerait. Mais il n'a fait que se dégrader. Vingt-deux années de bonheurs, cela a été ma dernière pensée, le jour où je me suis éteinte. Les bruits fracassant venant du couloir vinrent rompre le silence que je laissais derrière moi.
C'est un lundi matin, par un temps pluvieux, que mon corps fut enterré. C'était une belle cérémonie d'adieu, Swann portait un grand chapeau noir corbeau, vêtue d'un large manteau, elle abritait mes parents adoptifs sous son parapluie. Ma mère n'avait pas dormi depuis plusieurs jours car elle venait de perdre son enfant et n'arrivait pas à cacher sa peine. Nick mon petit frère se tenait à l'écart, attristé par l'événement. Mon père adoptif Carlyle essayait de calmer les pleurs douloureux de ma mère. A ce moment si, je ne pouvais qu'éprouver de la pitié pour tous ce mal qui leur était infligé par le destin. Ce n'était vraiment pas juste, je ne méritais vraiment pas de laisser ma vie derrière moi de cette façon. J'aurais tout donné pour pouvoir les serrer dans mes bras à cet instant.
Beaucoup de monde était à mes obsèques. Mes amies, ma famille et des connaissances. Les cloches de l'église sonnèrent et par ce froid, l'endroit se vida jusqu'à devenir désert. La seule à rester jusqu'au dernier moment, sur ma tombe, à continuer à se confier à moi, rester Swann. Elle me racontait tous ce qui avait changé. La maison lui paraissait si vide sans moi et moi aussi de là ou j'étais, elle me manquait énormément.
Quand elle quitta ma pierre tombale elle croisa une inconnue et se retourna surprise par un visage qui lui paraissait familier. A l'apparence hostile, vêtue de noir de la tête au pied et à la peau pâle comme un linge, l'individu venait à son tour se recueillir sur ma tombe. A la démarche imposante et majestueuse, l'homme se tenait, genoux à terre devant ma pierre tombale. Etant de dos, elle ne put discerner les autres traits de son physique. Swann passa vite à autre chose et oublia cet instant en rejoignant sa voiture.
Le réveil sonna d'une musique qui l'agaçait tous les matins mais qu'elle ne prenait jamais le temps de changer. Swann prit son petit déjeuner tôt, essayant tant bien que mal de se réveiller, jusqu'au moment où la sonnette de la porte retentit. Agacée, elle se leva de sa chaise, prit la direction de son couloir, s'arrêta devant son miroir pour vérifier qu'elle était à peu près présentable et ouvrit la porte. Une jeune femme d'affaire à l'allure décidée la salua.
-« Bonjour, je me présente, je m'appelle Aurélie » Dit-elle.
-« Oui, que puis-je faire pour vous ? »Demanda ma petite blonde préférée.
-« Il faut que l'on parle d'Alice » Déclara Aurélie
A peine ces mots prononcés, Swann lui claqua la porte au nez. Je la comprends, pourquoi parler de ce qui la rend triste ?
Elle tourna les talons et repartit d'où elle venait. Le temps de réfléchir, Swann, une fois calmée rouvrit sa porte. Mais il était trop tard, elle s'en était allée. Mais pour partir où ?
Aurélie était une femme forte, grande et mince qui de son visage fin lumineux, était décidée à trouver une solution.
Aurélie rejoignit sa voiture, garée sur un parking non loin de là. A cet endroit l'attendait un jeune homme, a l'air ténébreux, vêtu de noir de la tête au pied. Des yeux noisette ressortaient de la pâleur de son visage. Froid et impassible, un bonnet sur la tête cachant ses cheveux noirs et des lunettes de soleil sur le nez, il l'interpella en râlant.
-«Tu en as mis du temps ! »Lui lança notre inconnue.
Aurélie lui lança un regard de désespoir. Personnellement moi aussi je n'aurais même pas voulu répondre.
« Tu as la formule ? » Lui demanda-t-il après un instant de silence.
-«On n'a pas pu parler. »Annonça-t-elle au jeune homme qui commençait à vraiment s'impatienter.
-« Attend ! Tu rigole j'espère ! On n'a quand même pas fait tout ce chemin pour ça ! » S'exclama-t-il
-« Rudi, je n'y suis pour rien si elle ne veut pas parler d'Alice. »Annonça-t-elle.
-« Moi non plus mais on doit tous faire des efforts ! » Cria-t-il d'une voix roque.
-« Laisse tomber, on doit lui laisser le temps de faire son deuil et après on s'occupera de la formule. Rentrons à la maison Rudi. »Demanda Aurélie d'une voie déçue.
-« Si ça avait été moi ...»S'énerva-t-il.
-« Arrête ! Je t'ordonne de rentrer ! » S'exclama-t-elle.
-« Mais, si ça tombe entre de mauvaise main... »Eut-il à peine le temps de dire.
-« Obéis moi »La coupa-t-elle.
-« Partons » Annonça Rudi en ouvrant la porte de la voiture.
Il démarra le moteur, et se dirigea vers le chemin de la maison.
Swann s'étant assis sur son banc d'extérieur, pour observer le soleil faire fondre l'hiver de son grand manteau blanc, releva la tête, interpellée par le moteur d'une voiture ancienne. Aurélie demanda à Rudi pourquoi il n'allait plus en direction de leur ville. L'homme ténébreux ne prit pas le temps de lui répondre. La voiture roulait dans la rue ou était la maison de Swann. Quand tout à coup, le véhicule s'arrêta devant l'emplacement. Swann et Aurélie échangèrent un regard avant que celle-ci ne se tourne vers le conducteur.
« Mais qu'est-ce que tu fais ?»L'interrogea-t-elle.
Il réfléchit un instant, avant de lui dire froidement :-« Descend de la voiture. »
-« Quoi ? » Demanda-t-elle.
-« Je t'ai dit de descendre »Annonça-t-il froidement.
Aurélie descendit de la voiture sans vraiment comprendre à quoi cela servait. Elle eut à peine le temps de se retourner que Rudi appuya sur l'accélérateur et traça vers chez eux. Laissant la jeune femme aux cheveux longs, couleur noisette sur le trottoir. Swann ayant assisté à la scène, fut dans l'obligation de lui proposer d'entrer, elle n'allait pas la laisser seule dans le froid alors que la nuit venait à tomber.
Elles entrèrent se mettre au chaud toute les deux et Swann proposa à Aurélie de diner ensemble. Une fois à table, ma petite sœur se décida à parler de moi.
« Alors, tu connaissais Alice ? »Demanda-t-elle.
-« Oui, à vrai dire Alice et moi étions amies ».Annonça-t-elle fièrement.
-« Ah bon, Alice ne m'avait jamais parlé de toi ».Déclara Swann.
-« Par contre elle nous parlait beaucoup de toi, presque tout le temps ».Dit elle
-« Nous ? »S'interrogea Swann discrètement.
-« Oui nous somme un petit groupe qui étions très amis avec Alice ».Répondit Aurélie ayant entendu la question.
-« Alice ne m'en avait jamais fait part, pourtant on se disait tout. »Dit Swann déçue d'apprendre que sa meilleure amie lui avait caché cette information.
-«D'ailleurs, Alice ne t'aurais pas donné une formule par hasard ? Demanda Aurélie.
-« Non, Qu'est-ce-que s'est ? Demanda-t-elle
-« Si jamais tu la trouves, tu m'appelles. Tiens voici ma carte. »Lui lança Aurélie en lui tendant le bout de carton qui lui servait de carte.
Swann eut à peine le temps de lire les coordonnées du soi-disant médecin qu'elle avait en face d'elle, que la sonnette retentit pour la deuxième fois de la journée.
« Ça doit être mon taxi ! »S'exclama Aurélie.
La porte s'ouvrit et Rudi apparut pour la récupérer.
« Merci pour tout Swann, n'oublie pas de me donner des nouvelles »Rappela Aurélie d'une voie douce et aimable.
« De rien »Répondit Swann désolée de penser qu'Alice lui avait caché cette histoire de formule.
Mais qu'est-ce que c'était cette formule, pourquoi avoir fait tout ces kilomètres pour un bout de papier ? Swann se disait que si j'avais pu lui cacher ça, lui cacher autre chose était tout à fait possible.
D'un geste elle rattrapa Aurélie par le bras, et lui demanda sur un ton inquiet :
« Qu'est-ce que Alice me cachait-elle d'autre ? »
-«Elle disait que tu étais celle qui illuminait sa vie, cette formule n'est qu'une partie de son mystère. Elle t'a laissé des indices, toi seule peut les trouver. »Sur ces mots elle se retira avec Rudi.
Ils repartaient tous deux en direction de cette ville et de cette vie que je lui avais caché toutes ces années.
Swann avait toute les cartes en sa possession pour trouver ma vérité et commencer à trouver le monde auquel son destin est lié depuis le début...

Quand le soleil tapait sur la neige blanche, que les oiseaux se blottissaient dans leurs nids, que le calme dans la rue se fit bercer par le son des moteurs, Swann sortit de chez elle. Elle entra dans sa voiture et prit la route en direction de ses questions...
Toute la nuit, elle y avait pensé, repensé et ses songes là menaient tout droit à cette réponse. Elle devait y aller et voir ce qui avait pu lui échapper. Elle devait comprendre de quelle vérité j'avais bien pu l'éloigner .Qui était ces gens ? Comment les avais-je rencontrés ? Malheureusement, pour le moment, elle n'avait pour seule réponse, que des points d'interrogation.
Par la route à grande vitesse, Swann rejoignit la ville par laquelle nos visiteurs du soir s'étaient éclipsés.
Elle entra dans une ville sinistre, le soleil de l'hiver avait fait ses valises pour laisser les nuages obscurcir le ciel. Dans la pénombre elle dût allumer les phares, traverser les rues peuplées de maisons pour la plupart anciennes. Puis, sous les fines gouttes de pluie, Swann entra dans l'aller du curieux habitat. Elle s'avança vers le porche et tapa à la porte.
Aurélie, avec un sourire surpris, apparut lorsqu'elle la lui ouvrit.
« Swann, Bienvenue ! » dit-elle d'une voix tremblante.
« Je ne m'attendais pas à te voir ici. » déclara la jeune femme.
-« Nous n'avions pas fini notre conversation... » Lui lança Swann d'un ton sec.

Aurélie ouvrit la porte en grand et laissa à Swann le champ libre pour entrer.