Il pleuvait. Pas une pluie diluvienne et froide, juste quelques gouttes qui tombaient au hasard sur les pavés et qui s'écrasaient sur nos cheveux déjà trempés. On marchait doucement alors que les parisiens s'abritaient et les touristes s'affolaient.
Si seulement ils savaient tous que nous, on en avait besoin de cette pluie mon amour.On brûlait comme Notre-Dame l'avait fait.
Et puis on a couru.
On allait tellement vite qu'on caressait tout juste les pavés. On courait à travers les rues, on enjambait les marches, on zigzaguait entre les tables des terrasses et on bousculait les passants. Il faisait nuit et les lumières de la ville dansaient sur ton visage. Tu étais magnifique. Tu étais comme une statue, splendide. Celles du Louvre étaient laides à côté de toi mon cœur.
Paris est belle. La vie un peu moins, pourtant, tu la rendais un peu plus joyeuse.On a échangé un baiser sous ce porche où on a arrêté de marcher.
Et puis j'ai relevé la tête.
J'ai vu les voitures, les grands immeubles gris, le ciel sans étoiles et les déchets qui jonchaient le bitume.
La ville n'est que poussière, goudron et illusions.Paris est sale, bébé.
Et notre amour n'a rien a lui envier.Je t'aimerais toujours, je ne peux me séparer vraiment de toi, alors je l'ai accepté.
Je mourrais, et ma dernière pensée fut pour toi.T'as pris mon cœur, j'ai été ta vie et toi la mienne, puis on a joué aux cons, on s'est cru rois, on s'est cru invincibles, j'ai touché le paradis du bout des doigts, mais y'a que Satan qui voulait de moi. J'ai passé une saison en enfer, et j'ai eu une illumination ; on a jamais joué, on était dans la réalité, on n'était pas rois, on était Dieu et le reste du monde.
Le paradis est à Paname.Alors on a squatté Paris à deux.