On a ouvert les yeux cette nuit là, juste un peu plus tôt pour toi. Tu étais au balcon, une cigarette en équilibre un peu comme mon cœur à cet instant précis entre tes doigts. Ces mains que je vénérais quand elles survolaient chaque parcelle de ma peau.

Et moi, j'étais comme cette cigarette. Une petite chose insignifiante que tu allumais régulièrement, et que tu avais l'honneur et le bonheur de goutter du coin des lèvres.
Mais une fois que tu avais eu ta dose, tu la jetais par la fenêtre.

Pourtant, tu ravivais mon âme et je te rendais accro.
Suis-je malade ? Sans doute. Mais je préfère dire que j'aime quelqu'un. 

Et puis, tu as tourné la tête et nos regards se sont croisés. C'était un peu comme un duel de mousquetaires, le premier qui lâche est transpercé. On a croisé le fer à coup de pupilles et de cils, et j'ai craqué. J'ai détourné mes yeux vers ton corps, et comme pour me donner ma revanche, tu as ouvert tes lèvres et j'ai posé les miennes contre ta bouche.
Ton bâton de nicotine a valsé par-dessus la rambarde.

J'ai embrassé le sol comme on tombe amoureux.

On était aux alentours de quatre heures du matin, l'instant où les flammes de la ville étaient à leur apogée. L'instant où nous sommes retournés dans la chambre de l'hôtel pour ne faire qu'une seule et même ombre. Et ces lumières étaient encore plus belles lorsqu'elles valsaient sur ton profil exquis.

On a aimé en une nuit, le temps d'une virée dans Paris. Mais ce que je ne savais pas, c'est que Paris est altesse.
Personne ne sait sa majestueuse grandeur.





on a squatté Paris à deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant