Entre courage et lâcheté

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Premier thème : Au sujet d'un personnage qui se ment à lui-même



Drago Malefoy n'était pas un héros.
Il ne se faisait guère d'illusions sur lui-même. Il était un lâche, ça il en avait conscience.
Lâche et orgueilleux.

Ainsi, par lâcheté, il s'était retrouvé marqué contre sa volonté. Parce qu'il n'adhérait pas réellement aux idéaux de Voldemort.
Oh bien sûr, il ne prenait pas position contre le mage noir. A dire vrai, il s'en moquait. Tant qu'il n'y avait pas de conséquences sur sa petite vie, il se fichait de qui prenait le pouvoir du monde magique.
Il voulait juste vivre tranquillement, profiter de la fortune familiale. S'amuser.

C'est pourquoi, de retour à Poudlard, il se sentait démoralisé d'avoir à obéir à Voldemort.
Tuer Dumbledore. Voilà une partie de sa mission. Il n'était pas un assassin. Il était bien trop lâche.
Il n'aimait pas le vieux sorcier. Son père lui avait suffisamment parlé de ses idées révolutionnaires qui mettaient en péril le statut des sangs-pur. Son statut donc. Sa tranquillité.
Pourtant, devoir mettre fin à la vie du vieil homme ne lui plaisait pas. Non. Il s'y refusait.

Il devait également faire entrer les Mangemorts dans Poudlard. Sa seconde maison. Il devait ouvrir ce sanctuaire à des brutes sans cœur. Chaque nuit, il voyait dans ses rêves les Mangemorts entrer dans le château et mettre l'école à feu et à sang. Chaque élève qu'il croisait le matin venu devenait une victime dans sa tête...

Il savait qu'il n'avait pas vraiment le choix. Il devait le faire sans quoi ses parents seraient exécutés.
Sa conscience se rebellait, hurlant que c'était mal, et qu'il ne devait pas le faire.
Son corps se rebellait, le rendant malade. Il ne mangeait plus, ne dormait plus. La moindre contrariété et il commençait à vomir.

Il voyait Saint Potter l'observer. Le regarder de façon étrange. Comme s'il savait ce qu'il avait à faire.
Rogue aussi l'observait. LUI savait. Il était l'un des leurs. Pourtant, il semblait être désolé pour lui.

Au bout d'une semaine de stress intense, il avait craqué. Il s'était réfugié dans les toilettes des filles, hantées par Mimi geignarde. Et il s'était mis à pleurer en voyant son reflet dans le miroir.

Il pleurait sur son enfance perdue, sur son avenir sombre, esclave d'un fou. Il pleurait sur ce qu'il allait devoir faire pour sauver ses parents, contre sa volonté. Il pleurait sur ses rêves qu'il voyait disparaître les uns après les autres.

Alors qu'il était là, sanglotant, accoudé à un évier, il sentit soudainement une main se poser sur son épaule. Instinctivement, il se raidit, mais la main n'était pas hostile. Il sentait une chaleur réconfortante sur son épaule et se détendit légèrement n'osant pas lever la tête.

La main resta sur son épaule le temps que ses sanglots s'apaisent.
Puis une voix s'éleva. Une voix qu'il connaissait et qu'il n'aurait jamais imaginé lui parler avec autant de douceur.
- Je peux t'aider.

Potter. Maudit Saint Potter et sa manie de vouloir sauver tout le monde. Y compris lui.

Il se redressa, croisant le regard émeraude dans le miroir.
- M'aider ? M'aider à quoi ?
- A te sortir de la situation dans laquelle tu es.
- Personne ne le peut, Potter !

Il avait presque craché ses derniers mots, furieux. Potter n'avait rien à perdre lui. Ses parents étaient morts. Il n'avait plus de famille. Il ne pouvait pas comprendre.
Pire encore, ce foutu Gryffondor était un putain de héros, du genre à se sacrifier sans hésiter.

- Malefoy, il suffit que tu me dises tout. Tu es en sécurité ici.
- Pas mes parents.

Potter face à lui plissa les yeux. Drago se sentait nauséeux. Il savait que, quoi qu'en dise le balafré, il n'avait plus le choix. Dumbledore devait mourir et de sa main, sans quoi sa mère serait torturée et tuée.

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