Poèmes et Haïkus

Les hommes pleurent à la salle de sport

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Les hommes pleurent à la salle de sport
Déclenchent le sèche-mains pour couvrir leurs sanglots
Leurs coeurs sont devenus trop lourds pour leurs torses
Leurs torses sont devenus trop large pour leurs tee-shirts
Ils s'habillent comme des gamins qui auraient oublié d'apporter leur tenue pour l'entrainement
Ils pleurent dans les toilettes et puisqu'il ont bâti leurs carrures sur les modèles des statues cela doit vouloir dire que Dieu est entré en eux
Ils sèchent leurs visages comme on essore une serviette humide au-dessus d'un lavabo, leurs veines sont sur le point de sortir de leur lit
Le sang de se répandre sur le carrelage
Ils ont changé l'eau en milkshakes protéinés
Ils se sont approchés trop près des miroirs
Ils se sont approchés trop près du verre et maintenant ils gisent dans les flaques troubles de leur propre visage leurs rides !
Alternant développé couché et flexion des biceps
Regardant
Fixant droit devant
Jurant que les larmes sur leurs joues ne sont que de la sueur
Que les paroles murmurés quand ils soulèvent la fonte ne signifient rien
Qu'ils ne ressentent rien quand leurs muscles se déchirent
Qu'ils n'entendent pas les milliers de petites fractures nécessaires pour devenir plus forts

Andrew Mcmillan