c'est court, c'est pas fou fou mais c'était une inspiration de dernière minute par poche (HQTBLQQD), parce que c'est une artiste qui m'inspire beaucoup trop voilà bisous (j'vais pas la taguer parce que elle a sûrement d'autres choses à faire)
c'est l'histoire de laink (c'est un prêtre) et terracid (c'est un démon)
La mission de Laink était simple : écrire sa messe pour dimanche, comme il avait l'habitude de le faire tous les vendredis soirs.
Pourtant, assis derrière son bureau un samedi soir, rien ne lui vient à l'esprit pour la messe de demain, s'approchant dangereusement au fil des minutes qui passent. Elles s'affichent sur sa montre. Elles le narguent. Elles dansent vite, au rythme d'une musique qu'il est incapable d'entendre et ça le frustre. Ça le frustre tellement qu'il serait prêt à arracher les pages saintes de la bible ouverte devant lui, qui attend patiemment d'être consultée depuis plusieurs heures.
Thomas fronce les sourcils.
Jamais cette pensée aurait pu lui traverser l'esprit, même dans la pire des situations. Il lève doucement sa main à sa poitrine, il attrape le chapelet qui y pend depuis aussi longtemps qu'il s'en souvient, et s'y accroche fort. Les yeux fermés, il implore son Dieu qui l'a toujours guidé. Toujours.
Thomas se lève, il est prit d'un violent vertige et commence à se sentir inquiet, envers lui même, et méfiant de ce qui l'entoure. Tout ce qu'il se trame ce soir n'est pas vraiment bon signe. C'est inhabituel.
La paroisse est ouverte, comme toutes les nuits, les lumières des chandelles l'éclairent tandis qu'il descend les escaliers froids, ceux en colimaçon de pierre qui mènent vers l'entrée principale de la petite église. Laink arrive à l'autel, et se décide à allumer un cierge. Ses yeux sautent constamment de coins en coins, de bancs en bancs, et de portes en portes. Son cœur bat vite et il commence à avoir des sueurs froides. Pourtant, il fait plutôt chaud à cette période de l'année. Tout ce qui se passe est insensé. Laink va pour se tremper les mains dans l'eau bénite. Il signe. Il entend des choses. Il s'accroche à son chapelet, qu'il amène à sa bouche pour y murmurer des prières. Des prières spécifiques. Il sait ce qu'il se passe. Il devrait appeler un doyen. Ou même le vicaire, quelqu'un d'important. Il devrait quitter cet endroit le plus vite possible. Thomas commence à avoir de frissons, il se sent mal dans son costume. Il tire sur son col romain, par réflexe. Il combat la partie de lui qui l'implore de le retirer, de le jeter dans le feu.
Plus les sons se rapprochent, plus les tremblements de Laink s'accentuent. Il a de moins en moins envie de combattre ces pensées impures d'impiété et ces envies hérétiques qui le harcèlent. Thomas entend des pas. Il se place droit devant l'autel, bien ferme sur ses appuis. Il avait été formé pour ça, mais pas assez pour pouvoir se défendre. Ce genre d'événement était si peu commun dans des petites églises comme la sienne. Personne n'avait vu l'utilité à gâcher du temps et de l'argent sur des formations et des apprentissages qui ne serviraient probablement pas. Thomas s'en veut de ne pas avoir protesté.
Laink sut qu'il était trop tard pour regretter lorsqu'il entendit les portes lourdes et richement boisées du sanctuaire s'ouvrir, il tourne alors là tête et il est juste là, à quelques mètres de lui.
Il entre, ses talons claquant trop bruyamment le sol dans le silence assourdissant qui régnait. Il est habillé à l'exact inverse de Thomas. Son costume est blanc immaculé, son col romain est noir. Laink peut apercevoir ses chaussettes rouges dépasser légèrement au fil de ses longues enjambées sur le sol marbré. Ils sont des exact inverses. Thomas a peur.
Thomas a peur, parce qu'il le reconnait et qu'il ressent de la joie face à la seule chose pour laquelle il aurait dû ressentir du dégoût. Il n'était pas sensé revenir. Ils avaient eu un accord : Thomas lui donnait son âme, et en échange, il arrêterait de le solliciter et de le hanter. C'était tout ce que Thomas avait demandé. Après tout, Damien était un démon, les affaires et les accords étaient sa seule raison d'exister. Laink se maudit intérieurement, puis s'insulte. Il est déjà maudit.