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« Le pacte autobiographique :

Selon Lejeune, les auteurs d'autobiographie nouent un pacte — explicite ou non — avec leur lecteur, qui consiste pour l'auteur à se montrer tel qu'il est, dans « toute la vérité de la nature de leur récit autobiographique », quitte à se ridiculiser ou à montrer ses défauts. C'est un engagement que prend l'auteur à raconter directement sa vie, ou en partie dans un esprit de vérité. Seul le problème de la mémoire peut corrompre ce pacte. En contrepartie de cette mise à nu parfois difficile (qui distingue fondamentalement l' autobiographie de la fiction), l'auteur est en droit d'attendre de son lecteur un jugement loyal et équitable où il s'engage à ne dire que la vérité. » (merci Wikipedia)

Ce qui m'amène à me poser deux question : 

-Suis-je légitime à poser sur ce magma confus d'émotions et de larmes le mot pompeux qu'est « Autobiographie » ?

Je ne pense pas. Mais quoi d'autre ? 

Ça fera l'affaire pour l'instant. 

-Pourquoi cette notion de vérité et de sincérité m'importe tellement ? 

Je n'écris pas principalement pour être lue.

J'écris pour moi.

 Alors ? 

Face à moi, je sais que ce que je dis est la vérité. Ma vérité. Non ?

Et si je me mens à moi même, est-ce que je brise le pacte ? 

Ici, je pourrais être qui je veux. Mais ça me fait bien plus de bien d'être moi. Si tant est que ce moi et conforme à ce que j'en écris. J'ai l'impression. Mais je ne peux pas être sûr.

Peut-on écrire une autobiographie quand on ne sais pas qui on est ?

Et pourquoi c'est si important de savoir ?

Je ne sais pas qui je suis.

Je ne sais pas si je suis.

Ai-je jamais été ? 

Est-ce que je m'effondre parce que je suis trop ?

A force de trop sentir, je veux mourrir. 

Est-ce que sentir est un verbe d'état ?

Au même titre que sembler ?

Au même titre qu'être ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je pour vous ?

Qui suis-je pour moi ?

Est-ce que j'existe ici ? 

C'est ironique, pour quelqu'un qui veux juste la fin, de se demander si on existe .

Ici, je suis un pseudo. 

Un certain nombre de mots. Analyser par un algorithme. 

Je pourrais être fictive. 

Complètement.

Vous ne savez pas si j'existe.

Vous n'avez que ma parole.

Et moi, je n'ai que vous, pour exister ici.

C'est étrange.

J'existe peut-être dans la tête de gens à qui je n'ai jamais parlé.

Au fait, vous êtes touchants. Je suis désolée de rester muette à vos commentaires. Peut-être qu'un jour je ferais mieux. 

Je suis désolée de rester sans voix face à votre soutien. Face à vos remarques. 

Je suis désolée de vous noyer sous de nouveau mots, aléatoires, violents, dévasté, il fut un temps amoureux, aujourd'hui perdu...

Je suis perdue. 

Qui suis-je ?

Qui suis ici ?

Qui suis je ailleurs ?

La plupart d'entre vous n'ont même pas mon prénoms. 

Vous savez... quoi ? Mon âge ? Mon genre ? Mon orientation sexuelle ? 

Est-ce que c'est ça qui fait qui on est ? Un prénom, un genre, et un âge ?

Je ne crois pas. 

Ce serait trop simple. Trop moche. Ça sonne faux. Oui, le simple sonne faux. 

Alors, qu'est-ce qui fait qui on est ? 

Est-ce qu'on le choisit ?

Si oui, qu'est-ce que je choisis ?

C'est parfait, je viens de me coller l'étiquette «  adolescente en pleine crise identitaire ». Ça va faire bien à côté de « naïve », « écervelée », « romantique », « trop susceptible », « est comme ça à cause de ses hormones », et j'en passe...

Je crois

Je crois que

Je crois que je peux dire que je suis

Perdue

Tremblante

Glacée

Douleur

Endolorie

Évanescente

Fade

Peur

Apeurée 

Terrorisée 

Étouffée 

Toxique

Je crois que je suis 

Flou


J'ai peur.

J'essaye.

J'...

Échec 

Et mat 

?

Extraits de vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant