Chapitre 9

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Nous sommes le jeudi 19 décembre. J'ai raté plusieurs jours de cours car je suis subitement tombée malade. J'ai attrapé un bronchite et une angine en même temps. Je suis allée chez le médecin, et il m'a dit que je n'ai un poids pas suffisamment important pour mon âge, qu'il fallait que je grossisse. Et ma mère était avec moi. Donc pendant plusieurs jours je n'ai pas arrêté de manger. Je n'en peux plus, je suis lourde, grosse, j'ai pris 8 kilos, je fais 36 kilos, je suis énorme, ballonnée. Et le problème, c'est que je n'ai pas pu aller me purifier parce que j'étais trop faible. Je n'arrivais pas à me déplacer, j'étais clouée au lit.

Aujourd'hui, heureusement, je retourne à l'École. Enfin, je fais ma routine habituelle, en évitant de manger le petit-déjeuner. Comme d'habitude, quoi. Il faut vraiment que je maigrisse sinon, je vais être exclue du spectacle !

Rien qu'en pensant à ça, ma gorge se serre.

Non, je vais l'avoir ! Mais avant je dois maigrir comme je n'ai jamais maigri ! Mais il ne fallait pas tomber malade aussi ! Incapable ! Une grosse comme toi ! Ah ! Vite bouge ton gros corps ! Tu vas être en retard !

Sans demander mon reste, je cours dans la voiture avec ma mère et nous partons de la maison.

Une fois arrivée à l'École, mes amies me serrent contre-elles, elles semblent anxieuses et exténuées.

- Tu nous as fait peur Léonie ! Dit Stella en un souffle.

- Tu nous fait plus jamais ça ! Renchérit Lucie.

Je ne peux retenir une larme.

- Oui, promis. Chuchote-ai-je.

Nous sortons de la chambre en silence. Pour nous diriger vers nos cours de la matinée.

3 heures plus tard...

- Bon, les filles, nous devons au dernier étage, dans la salle C17. C'est là que Caroline nous attends. Dit Stella.

- Ca...Ro...Line, nous attends pour avoir un cours avec nous ? Dis-je inquiète.

- Oui, regarde sur notre emploi du temps. Dit Lucie.

Effectivement, elle a raison.

Je n'aurais jamais dû me forcer à manger ! Que je suis bête ! Caroline va me trouver grosse !

Je me maudis moi-même.

- Je vous suis. Dis-je.

- On dois prendre les escaliers car l'ascenseur est en panne.

- Et...Et... Il y a combien d'étages ?

- C'est au sixième étage. Réponds Lucie.

Beaucoup d'efforts d'un coup. ALLEZ MAIS C'EST PAS POSSIBLE ! TU ES FAIBLE.

Je ne suis pas faible. Je vois le premier escalier... Courage, ça va allez...

Je commence à monter les escaliers, en espérant que je n'aurais pas de vertiges.

- Oulah... Ma tête tourne. Dis-je.

Lucie se retourne.

- Ça va ? Tu veux qu'on se pose ?

- Non, non, il nous reste 5 marches.

Je continue d'avancer. Au moment où les six étages sont montés, je m'écrase au sol. Je suis épuisée.

- Léonie ? Tu vas bien ? Dit une voix que je connais trop bien.

C'est la voix de Caroline Ledru.

Je me relève d'un coup.

- Oui,oui, tout va bien. Dis-je en rougissant.

- Tu en es sûre ? Insiste-elle.

Je rougis encore plus.

Oui, oui, j'en suis sûre.

- Oui, oui, j'en suis sûre.

Elle ne semble pas convaincue, mais ne rajoute rien.

- Entrons.

Nous entrons dans l'immense salle de danse.

- Installez- vous sur les barres s'il vous plaît.

Je m'installe sur la barre.

- Maintenant suivez mes mouvements.

Je suis ses mouvements, comme je n'ai jamais suivi personne, je place mes doigts comme elle, l'angle d'écartement de mes pieds comme elle, ma tête placée comme elle. Bref, je la copie.

Mais au bout de trois exercices je commence à avoir mal à la tête, tout commence à tourner autour de moi, j'ai tellement mal que je suis obligée de me mettre à terre. En plein cours, devant Caroline Ledru, mon idole.

Tu es faible Léonie. Tu n'es qu'une incapable.

- Léonie je crois qu'il faut que tu aille t'assoir. Ordonne Caroline.

- Oui, je crois que c'est mieux. Dit Lucie.

Je veux protester mais j'en suis incapable. Je suis tellement fatiguée que je ne peux plus parler. Je dois rouler par terre pour enfin m'assoir.

Le cours continue, jusqu'à que les filles dansent la chorégraphie apprise avec Mademoiselle ALMAVIVA. J'ai une boule au ventre, ma gorge se serre, je ne peux retenir un sanglot.

Tu es faible et grosse Léonie. Tu ne mérite pas de danser pour Caroline Ledru. Tu n'es qu'une moins que rien.

C'en est trop je pars à l'infirmerie, sans demander mon reste. Je sanglote.

Tu es nulle Léonie, nulle et grosse.

Je reste à l'infirmerie jusqu'à la fin de l'après-midi, toujours en sanglotant.

À partir de maintenant Léonie, tu ne manges plus rien. Jusqu'à Noël.

𝐸𝑛𝑔𝑟𝑒𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant