▶Réveillon avec un malade◀

Il s'était endormi devant ses devoirs, remarqua-t-il en se relevant. Il avait mal à la tête. Il resta quelque instant ainsi, le regard dans le vague. Sa joue le picotait légèrement. Il avait la sensation qu'elle était quelque peu anesthésiée. Il frotta sans grande conviction celle-ci dans l'espoir d'effacer cette désagréable sensation. Ses yeux peinaient à rester ouvert. Son plus grand souhait était de retourner dans son lit et de s'enfouir sous une montagne de couvertures. Il voudrait se noyer sous la chaleur et la douceur qui pourrait l'entourer.

Il n'attendit pas plus pour se lever. À peine s'était-il mit debout que son mal de crâne s'intensifia, suivit de sa chambre vacillante. À moins que c'était lui qui, en réalité, tanguait ? Il s'appuya contre le dossier de sa chaise, attendant calmement que l'horrible sensation cesse.
Il avança prudemment jusqu'à son lit et s'y assit. Maintenant qu'il faisait un peu plus attention à son état, il avait l'impression que son visage était en feu. Si tel était le cas, son front devait être la source de cet incendie. Le dos de sa main se souleva jusqu'à son font d'une lenteur que son possesseur ne percevait pas.
Comme il s'en doutait, il avait de la fièvre. Son entraînement de la veille lui revenait en mémoire. Malgré le froid et la neige qui tombaient une fois de plus, il avait continué son jogging tardif, voulant à tout prix compenser avec sa grasse matinée. À présent, il avait la certitude que le prix à payer avait l'air d'être sa santé. Il inspira plus fortement par le nez, pensant qu'il devrait faire plus attention. Il pouvait déjà entendre sa mère s'inquiéter lorsqu'il descendrait.

Quelle heure était-il ? D'après la fenêtre, il devait être encore tôt. Il avait du passé toute la nuit la tête sur son bureau. Cela expliquait ses petites courbatures qui devenaient de plus en plus importantes tandis que le temps avançait. 17h58. Son regard resta focalisé sur son radio réveil, essayant de déchiffrer ce que ses nombres pouvaient bien signifier. Un frison le sorti de sa léthargie.

- J'ai dormi toute la journée..?

Tout se passait lentement. Il se leva, mit un pull et descendit les marches les unes après les autres. Il se tenait à la rambarde, ne voulant pas dévaler les escaliers. Il se sentait vraisemblablement mal. Descendre ses marches étaient une épreuve. Son mal de tête, sans oublier la sensation de basculement, ajouté au poids invisible qui s'ajoutait au fils des minutes sur ses épaules, étaient affreux. Il aurait finalement dû rester dans sa chambre entre ses couettes chaudes.
Il ne restait que quelques marches. Il pouvait le faire !

- Ma-... Maman..?
- Izuku, tu viens m'aider ? Nos invités vont bientôt arriver, si tu pouvais mettre la table- Izuku !

En se retournant vers son fils, son sang ne fit qu'un tour en voyant son visage rouge. Il peinait à tenir debout, se maintenant immobile à l'aide de l'encadrement de la porte. La mère laissa sa cuisine en suspens, préférant se précipiter vers son enfant. Elle déblatéra à toute vitesse des mots plus incompréhensibles les uns que les autres. Izuku n'arrivait vraiment pas à suivre. Il ne remarqua la main froide sur son front qu'une demi-seconde plus tard.

- Je.. Ça va.. Quels invités..?
- Non ! Ça ne va pas, Izuku ! Tu es malade ! Retourne te coucher, je vais te préparer un bon petit plat et j'appellerais le médecin. Je vais appeler Mitsuki et annuler-
- Non, je t'assure, maman.. Je peux tenir une soirée, je ne suis pas si malade, souria-t-il.
- À qui penses-tu pouvoir faire croire ça ? Tu tiens à peine debout !
- Maman, je t'assure ! Regarde !

Il se remit droit sur ses deux pieds, tendit les bras. Inko ne comprenait pas ce que comptait faire l'adolescent, mais était prête à le rattraper à tout moment. Izuku sauta sur place et en voulant tourner sur lui-même, sa main percuta un objet non identifié. Il se précipita pour le rattraper. Il ne réussit qu'à se prendre le mur en pleine tête. Sa mère avait eu le réflexe d'utiliser son alter pour rattraper le cadre au détriment de son pauvre fils.