Le réveil sonne. Il est 6h05. Je me lève avec un mal de tête horrible. Il me faut ma dose de morphée. Je vais à ma cachette pour prendre quelques cachets. Il faut que je monte un peu ma dose aujourd'hui, hier je n'ai presque rien senti, enfin, ce qu'il serait plus correct de dire c'est que j'ai senti trop de choses, trop d'émotions. Je met les comprimés dans ma bouche, je prend un verre d'eau, puis, je les avales un par un. Plus qu'à attendre une petite heure ou deux. En attendant, je vais me prendre du paracétamol pour le mal de tête.
A 6h54, je suis prête à partir au lycée. Quand j'arrive là-bas, vers 7h46, les effets commencent enfin. Une sensation de bien-être s'empare de moi, mon mal de tête à totalement disparu, le bruit qui normalement me compresse n'est plus qu'un murmure réconfortant. Je vois le monde à travers de nouveaux yeux, je peux enfin respirer, je peux enfin vivre.
Mes amis m'aperçoivent, ils se retrouvent à côté de moi en un instant.
-Ça va? Me demande l'un d'entre eux
-Ou.. euh... Oui super je pourrait pas aller mieux! répondis-je
-T'es sûr? T'as encore l'air... bizarre...
Ils continuent à me demander comment ça va jusqu'à ce que je parte car ils m'énervent avec leurs questions. Oui je vais bien! Ça n'est pas si compliqué à comprendre! Ma colère redescend très vite. Je me rend en cours. La matinée passe vite. Ou peut-être lentement? Je ne sais pas, j'ai perdu la notion du temps et en plus j'étais plongé dans mes pensées donc je n'ai pas vraiment fais attention au temps. Enfin bref, c'est l'heure de manger... Je n'ai pas faim... Un des effets de morphée : coupe-faim. Je laisse donc mes amis aller manger sans moi et je vais m'affaler sur une chaises et avant de poser ma tête sur la table et de me reposer jusqu'à ce que une voix vienne me tirer de ma somnolence.
Pourquoi y a-t-il tant de bruits dans ce monde ? Tout le monde cris, parle, tout le monde fait du bruit à longueur de temps. Certains sons sont acceptables comme le bruit de la pluie, mais d'autres sont invivables, ils arrivent sournoisement à tes oreilles et t'empêchent de te sentir bien, ils t'envahissent. Il faut que je fasse taire ces bruits. Et ces lumières aussi. Cette lumière trop vive pour mes yeux, trop éclatante pour moi. Mon cerveau surchauffe. Il faut que ça s'arrête! Il me faut...
- Laura ! Tu m'entends quand je te parle ?
- Non, répondis-je.
Qui me parle ? Qui ose m'empêcher de penser ?
- Tu peux aider à mettre la table ou dois-je te le demander encore une fois?
Je suis à la maison ? Mais... Que fais-je ici ? Je n'étais pas au self il y a cinq minutes?
-Eh oh ! On se réveille !
-Je... Oui... euh... j'arrive.
J'avais un mal de tête indescriptible, des frissons parcouraient tout mon corps. J'aidais à mettre la table et prétextais que j'allais me chercher une veste dans ma chambre. Je pris une morphée. Puis je reparti à table. Je fus prise de vertige et à plusieurs reprises, je dus me tenir fermement à la table pour ne pas vaciller. Je n'en pouvais plus. J'étais bien trop fatigué, je devais aller me coucher.
- Hop hop hop, pas si vite jeune fille, dit mon père.
Maria enchaîna :
- Tu te crois où là ? C'est pas un hôtel ici ? Tu es censée nous aider et communiquer avec nous pas faire le zombie !
Je n'entendis pas le reste, tout était devenu flou. Je ne voyais que des formes et des couleurs et n'entendais qu'un léger murmure. Toutefois, pour ne pas éveiller les soupçons, je hochais la tête et demandais pardon. Puis je reparti dans ma chambre. Pourquoi fallait-il que j'échoue tout le temps ? J'échoue avec mes amis, avec ma famille, avec mes cours, avec moi-même... Une vague m'envahit et me fit perdre mes craintes. Je respirais de nouveau.
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Éprise: La voix du silence
Teen FictionLaura est une élève brillante, parfaite en tout point, enfin, c'est ce que l'on raconte. Au fond d'elle, elle est perdue, brisée. Elle a trouvé un moyen d'échapper à son quotidien, quelque chose qui la rend heureuse le temps d'un instant, c'est une...