CHAPITRE II - L'opération

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...

Mon bras me fait atrocement mal... Mes oreilles bourdonnent... Mon corps est si lourd... Je ne peux pas bouger du tout... Qu'est-ce qu'ils m'ont fait ? ...

« - Elle est réveillée ?
- Je ne sais pas. C'est inquiétant à ce stade. Elle devrait être réveillée depuis un bon bout de temps déjà.
- Quel genre d'anesthésie tu as utilisé pour cette opération ?
- C'est une opération lourde. J'ai préféré rien risquer.
- ... J'espère que tu ne l'as pas tuée. On a des centaines de tests ratés. On ne peut pas se permettre d'en avoir un de plus. Alors je m'en fiche de comment tu dois te débrouiller, mais tu vas sauver cette gamine, et je la veux en bon état !
- C'est facile pour toi de dire de la sauver. Je te signale que tu ne te charges uniquement que de la technologie. Moi de la chirurgie. C'est bien plus complexe que tes séries de 0 et de 1.
- ... Tu sais très bien que je ne répondrai jamais à tes provocations... Et non, ce n'est pas parce que je suis une « femme » comme tu dis si bien, que je me tais. C'est parce que je n'ai pas de temps à perdre avec ces âneries. Et tu devrais prendre exemple sur moi, mon cher. »

C'est quoi cette histoire ? ... Une série de tests ratés... ? Il se passe quoi la ? Ils ont fait quoi avec mon corps ?!

« - Tiens, tu te réveilles enfin. Tu as bien dormi ?
- ...
- Je vois. Tu n'arrives pas à parler. Ne t'en fais pas, c'est tout à fait normal. Tu t'en remettras dans très peu de temps. Mais tu devrais normalement être maître de tes mouvements. En tout cas de certains. Alors je vais te poser une question, et tu vas cligner des yeux deux fois si tu veux répondre négativement, et une fois si tu veux répondre positivement. Si tu veux plus d'informations, ferme les yeux. Sinon, gardes les ouverts. Ça te va ?

La jeune fille cligna des yeux une fois

- Bien. Veux-tu savoir quel type d'opération tu as subi ?

La jeune fille cligna des yeux une fois

- ... Lorsque nous t'avons récupéré, tu étais dans un sale état. Alors j'ai prit la décision de « t'améliorer ». Tu es donc une sorte de « cyborg ». Ton bras gauche est entièrement métallique. Mais attention, c'est de l'acier inoxydable. Un acier très solide. Il a des résidus d'obsidienne et de diamant aussi, pour le rendre bien plus solide. Mais il peut aussi matérialiser la lumière afin de tirer des rayons lumineux puissants. Tu possèdes aussi une force sur-humaine et une espérance de vie plus élevée. Tu auras toujours des besoin humains, par contre. Ton organisme reste le même. Cela te convient il ?

La jeune fille cligna des yeux deux  fois

L'homme perdit le peu d'expression dans son regard suite à cette réponse déplaisante. Cela se changeait petit à petit en un regard vide, pour ensuite tourner à un regard de haine. Puis il enchaîna d'un ton sinistre et terne :

« - Cela ne te convient pas, donc ? Je vois quel genre de personne tu es... Tu es une véritable effrontée. Incapable d'apprécier le travail d'autrui. Finalement, j'aurai peut-être dû te laisser à ton lycée, au lieu de te piocher parmi tant d'autres. Dit-il en se retournant et en se dirigeant vers la sortie. »

Parmi tant d'autres ? ... Ça veut dire que je n'ai pas été sauvée... Mais kidnappée !? Pour devenir un véritable monstre !? Je ne sais même plus qui je suis, ni même d'où je viens... Et je n'arrive pas à voir correctement ce qu'il se trouve autour de moi... Qu'est-ce qu'ils m'ont fait...

« - ... Ne t'en fais pas. tu auras très vite oublié ce moment. Comme tous les autres de ton ancienne vie, qui pouvaient nuire à mon travail. Alors reposes toi bien, gamine. Dit-il en tournant les talons, un sourire sadique aux lèvres, tout en quittant la pièce. »

C'est pour ça que je ne me souviens de rien, c'est parce qu'il m'a effacé la mémoire ! Mais sur quel genre de type je suis tombée !? Il faut absolument que je m'en aille d'ici, et au plus vite !

La patiente réunissait donc toutes ses forces pour pouvoir bouger de ce lit d'hôpital, voyant qu'elle bougeait avec bien trop de difficultés, elle décida d'appeler sa domestique, afin que celle-ci lui vienne en aide.

...

Troisième appel, et toujours rien. Henrietta ne venait pas. Elle se posait beaucoup de questions. Soit elle était au courant de tout et en était complice, soit quelque chose de grave lui était arrivé. Ne la connaissant pas assez pour pouvoir définir la situation, elle était en panique totale. Sans aide, comment pouvait-elle s'échapper et s'en sortir vivante ?

...

Elle attendit, encore et encore. Mais rien. Personne ne venait dans sa chambre. Par « réinitialiser » sa mémoire, est-ce qu'il ne voulait pas plutôt dire « la laisser mourir dans cette prison blanche » ? Elle n'en savait rien, et trop réfléchir lui donnait mal à la tête. Elle était impuissante face à cette situation critique. Pourtant, elle savait qu'elle devait s'en aller.

... Finalement, au bout de quelques heures d'attente, la porte s'ouvrît enfin. Mais à son grand étonnement, il ne s'agissait ni du scientifique sadique, ni de sa domestique. Mais plutôt d'une femme, à la chevelure blonde, et à l'allure fine. Elle portait une frange, mais il lui était impossible de voir son visage clairement, la lumière était trop forte pour y percevoir les détails de celui-ci.
La scientifique s'avança d'un pas vif vers la jeune fille, puis la prit dans ses bras pour ainsi la poser dans un fauteuil roulant. Ensuite, d'un ton apeuré et pressé, elle engagea la conversation :

« - Tu ne me connais pas, et moi non plus je te connais pas. Mais je sais une chose : Tu dois partir, je suppose que tu es au courant de certaines choses, quand mon collègue s'énerve, il parle trop. Et tu l'as énervée en lui disant la vérité. Ouais parce que je sais que ça fait pas plaisir de se faire opérer à son insu pour des modifications qui n'ont pas lieues d'exister. Je t'expliquerai tout ça en détail plus tard, parce que pour l'instant, la situation est critique. Je dois te trouver un lieu où te cacher, et une identité pour te camoufler. »

La scientifique couru jusqu'à une pièce placée au sous-sol. Elle était bien plus sombre que celles au-dessus.

«  - Désormais, tu t'appelleras Charlie Martinez. Et tiens, je te donne ça. C'est un droïde. Avec ça, tu peux défendre un tas de choses. A l'intérieur il y a un coffre fort avec assez d'argent pour te payer trois mois de loyer assez haut placé, un billet d'avion et des vivres. Donc prends ça, et vas t'en. Je te couvrirai, et quand je le pourrai, je reviendrai t'aider. Au fait... Je m'appelle Mary. Enchantée. »

Mary ... ?

Une ligue fantôme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant