Une ligue fantôme

CHAPITRE III - Il n'y a qu'un seul échappatoire

Mary...? Ce nom me dit vaguement quelque chose... Bon. Après tout, il y a des Mary partout, c'est impossible que ce soit quelqu'un que je connaisse. Quoi qu'il en soit, c'est pas important. Je dois m'en aller d'ici. La seule contrainte que j'ai et qui risque de tout foirer, c'est mon incapacité totale de bouger un seul de mes membres. Je suis capable de communiquer grâce à un intermédiaire, et bien évidemment de penser et de réfléchir, mais... C'est compliqué d'évoquer ses pensées quand t'es un légume.

« - Qu'est-ce que tu attends ? Tu dois t'en aller, pourquoi tu bouges pas ? Ils ont certainement remarqué ton absence, et si tu t'en vas pas maintenant, non seulement ils me tueront, mais en plus de ça, ils te tueront toi aussi ! Tu n'es pas importante à leurs yeux, alors... »

Mary avait raison. Ils avaient remarqué mon absence. Car ils ont lancé une alerte évasion. Il faut que je trouve un moyen de m'en aller, ou de dire que je suis incapable de faire quoi que ce soit à Mary, et vite, nos vies sont en jeu...!

« Bon. »

Mary prit Charlie par la taille, et l'installa sur le siège du droïde. Une fois chose faite, elle lui communiqua des données de géolocalisation, et le mit en mode pilote automatique. Le droïde se mit alors à se lever, et à fermer la vitre du capot. De l'intérieur, cette grosse machine ressemblait à un centre de pilotage d'avion. Mais vue de l'extérieur, celle-ci avait des bras, des jambes, et des pieds avec trois doigts. Sûrement pour mieux s'agripper. Ses mains quant à elles, ressemblaient plus à des pinces de torture géantes. Elle était vraiment intimidante, et l'attaquer de front serait une mauvaise idée, vu qu'il y a des lances roquettes ou quelque chose dans le genre placés sur ses « épaules ».
La machine se mit ensuite à marcher, puis à courir. Des gardes étaient déjà arrivés derrière la porte de la pièce où elles étaient, et ils avaient fait feu dès que Charlie et son « véhicule » en étaient sortis. Le droïde sauta, et défonça le plafond par la même occasion. Charlie avait réussi à s'enfuir. Mais Mary, elle, était piégée. Son collègue était derrière ces gardes, et était donc découverte...

Merde alors... Mary est toute seule avec tous ces malades mentaux... Je crois pas qu'elle fera long feu. M'enfin, je pouvais pas vraiment l'aider après tout. Qu'est-ce que j'aurai pu faire ? Me placer devant, et les fixer d'un air méchant ? Trop flippant. Qu'importe, je sais pas où est-ce que ce monstre en titane va m'emmener, mais j'espère que c'est pas manigancé... Je suis fatiguée, j'y repenserai plus tard. Au lieu de me torturer l'esprit je ferai mieux de me reposer au cas où.

Quelques heures plus tard

Le droïde avait terminé son voyage depuis quelques minutes déjà. Charlie venait à peine de se réveiller, et cette sieste lui a permit de retrouver assez de force pour bouger d'elle-même. Peut-être que Mary avait calculé tout ça, au final. Charlie descendit donc du droïde avec difficulté, puis se mit à marcher. A son grand étonnement, il la suivait. Ça lui importait peu. Si cette machine grossière pouvait la défendre en cas de danger, ça l'arrangeait.
Après quelques longues minutes passées à marcher, elle finit enfin par tomber sur une auberge. Elle décida donc d'y frapper. Personne ne répondit. Alors elle attendit, puis une jeune femme lui ouvrit la porte. Elle était de petite taille, métisse avec de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval, une mèche avec une petite partie de celle-ci teinte en blanc, lui retombait sur l'œil droit uniquement, laissant son œil gauche découvert. Il était de couleur lavande, brillant et elle semblait être heureuse à l'arrivée de Charlie. Après quelques secondes gênantes passées à s'observer dans le blanc des yeux, elle décida donc de parler :

« - Bonjour et bienvenue à notre auberge ! Je me présente : Je m'appelle Luna, et je vis ici en compagnie de trois de mes amies. Entre donc ! Je vais te les présenter. »