Chapitre 6

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Avant de retourner à l'intérieur du local où ils s'étaient avoué leurs sentiments et, surtout, où ils avaient découvert leurs identités secrètes, Ladybug et Chat Noir jetèrent prudemment un œil par la fenêtre, afin de vérifier que leurs amis ne soient pas présents dans la pièce. Ce n'était fort heureusement pas le cas, et ils s'y glissèrent avec un soulagement manifeste, se détransformant d'un même mouvement dans la foulée.

Impulsivement, Adrien prit Marinette dans ses bras tout en lui glissant à l'oreille un jeu de mots sur le fait qu'ils l'avaient échappé belle. À sa grande surprise, elle se blottit contre lui et rit de bon cœur. Heureux comme il ne l'avait jamais été, il la serra davantage encore contre lui.

Si être avec elle était aussi merveilleux à chaque instant, il avait vraiment bien fait de renoncer à Ladybug. Même si, par un curieux effet du sort, c'était exactement ce qui avait amené sa partenaire à devenir sa petite amie. En réalité, le fait qu'il s'agisse d'une seule et même personne expliquait d'ailleurs sûrement la force de ses sentiments pour l'une et pour l'autre.

— Bien, donc c'est officiel, tu es ma petite amie, hein ? vérifia-t-il d'une voix prudente.
— Oui... souffla-t-elle avec émotion, toujours blottie contre lui. J'y compte bien.
— Ça tombe bien, moi aussi, reconnut-il d'une voix joyeuse juste avant de lui embrasser le sommet de la tête. Donc je peux dire à Alya et Nino que tu m'as dit oui, hein ?
— Je ne vois pas de raison de le leur cacher.
— Cool ! s'écria Adrien tout en serrant Marinette un peu plus fort dans ses bras.
— Les copains vont être surpris de mon changement... souffla-t-elle pour elle-même.
— Hein ?
— Oh, euh... Ça va les changer de la timide Marinette qui s'emmêlait régulièrement les pinceaux devant toi.
— Tiens, oui, au fait, Buguinette... comment ça se fait, justement, que tu étais aussi timide avec moi sans nos masques ? Sans Plagg, je n'aurais jamais réalisé que tu es la même personne, je crois, parce que tu ne te comportes pas du tout de la même manière, à ce niveau-là...

Marinette enfouit complètement sa tête contre le torse de son petit ami sans rien dire.

— Tu n'es pas obligée de me répondre, ajouta-t-il sur un ton honnête.
— Je... euh... Oh, de toute façon, ça ne changera rien... souffla-t-elle en relevant la tête vers lui. Je t'ai déjà dit que c'était toi, le garçon que j'aime.

Il opina avec un sourire béat qui fit chaud au cœur de sa toute nouvelle petite amie. Elle inspira et se redressa pour se donner du courage.

— Adrien... je suis tombée amoureuse de toi le premier jour.
— Quoi ? s'écria-t-il, éberlué.
— Pas sur le moment où je t'ai rencontré. Avec cette histoire de chewing gum, je t'ai pris pour un Chloé bis, et bon, comme tu le sais, entre elle et moi, hein...
— Ouais, reconnut-il en se frottant la nuque, je comprends.
— Et puis à la sortie des cours, alors que je te faisais toujours la tête, tu es venu me voir pour en parler et tu m'as donné ton parapluie.
— Ben... ouais. Ça m'embêtait vraiment de partir sur d'aussi mauvaises bases avec toi. Je suis venu au collège pour me faire des amis, surtout pas pour me faire une ennemie dès le premier jour, se justifia-t-il tandis qu'elle souriait à son explication, attendrie.
— Ce jour-là, reprit-elle d'une voix émue, tu m'as montré qui tu es vraiment avec une franchise que je n'avais jamais vue jusque-là. Tu as été sincère et honnête avec moi, tu m'as raconté des choses sur toi avec une confiance qui m'a vraiment touchée, alors qu'on ne se connaissait pas et que j'avais été désagréable avec toi, même méchante puisque tu étais innocent et que je ne voulais pas t'écouter.

Le jeune homme se frotta la nuque, un air gêné sur le visage.

— Tu ne t'es pas montrée méchante, Marinette ! contra-t-il avec conviction. Je t'assure, je n'ai rien ressenti de tel de ta part, ni ce jour-là, ni par la suite. Au contraire ! Je ne comprends pas pourquoi tu m'évitais parfois, ou si tu voulais autant que moi qu'on soit amis, mais...
— Mais justement, je ne voulais pas être ton amie, Adrien ! s'écria-t-elle impulsivement tandis que les traits du jeune homme s'affaissaient avec un air peiné. Attends ! Attends ! C'est pas ça que j'ai voulu dire ! rajouta-t-elle sur un ton affolé en remarquant sa réaction. C'est juste que... C'est juste que je rêvais de devenir ta petite amie, depuis ce moment sous la pluie...
— Oh. Oh waouh. J'ai... j'ai conquis le cœur de ma Lady avec un parapluie ?

Marinette plongea la tête entre les mains.

— D'accord, c'est complètement ridicule, dit comme ça... souffla-t-elle sur un ton mortifié.
— Non ! Non, ce n'est pas ridicule du tout, Marinette ! assura-t-il avec conviction. C'est juste que... je suis... Tout ce temps où j'ai essayé de gagner ton cœur... Dire que je l'avais déjà... et que c'est en te parlant à cœur ouvert comme ça... Waouh... Punaise, j'étais vraiment complètement à la ramasse avec mon flirt sous le masque, en fait...
— Ben... Déjà, vu que je croyais en aimer un autre que toi, Chaton, tu n'avais aucune chance. Ensuite... Ton flirt n'était pas gênant quand c'était de l'ordre de la plaisanterie réciproque, mais il y a d'autres fois où... où tu ne savais pas choisir ton moment, je dirais. Il y a tellement de choses à penser et à faire, en plein milieu d'une bataille ! Tu trouves vraiment que c'est le moment idéal pour essayer de me déstabiliser ?
— Te déstabiliser ? Ça te déstabilise ?
— Quand tu flirtes ou que tu fais de l'humour dans ces moments-là, oui ça peut me déstabiliser, en tout cas au moins me déconcentrer.
— Oh... Je suis désolé, ma Lady, ce n'est vraiment pas le but. Je veux juste dédramatiser... Si on laisse le Papillon influer sur notre humeur, il a déjà gagné, d'une certaine manière, non ?
— Mmh... je n'avais jamais vu les choses sous cet angle-là...
— Mais ça n'excuse pas mon comportement pour autant, hein. J'aurais dû en rester aux taquineries amicales et à l'humour.
— Ça se serait sûrement passé différemment si nous avions su qui nous étions dès le début... reconnut Marinette dans un gros soupir. Là, au final, j'étais super mal à l'aise avec Adrien à cause de mes sentiments hyper forts, tandis que j'étais totalement à l'aise avec Chat Noir que je ne voulais voir que comme un ami...
— Oui, je vois ce que tu veux dire... Bon, sinon, et si tu es d'accord, je te propose qu'on fasse très souvent des sorties ensemble. Au cinéma, à la tour Eiffel, chez le glacier, à la patinoire... euh, enfin si ça te va, bien sûr.
— C'est d'accord pour moi, confirma-t-elle en hochant la tête mais... et ton père ?
— Mon père ?
— Il ne risque pas de... de s'en mêler, de vouloir t'empêcher de me voir, ce genre de choses ?
— Il n'a pas intérêt ! se révolta Adrien. Je t'aime beaucoup trop pour me laisser mettre des bâtons dans les roues, ma Ladynette ! Il n'est pas question qu'on ne puisse se voir qu'au collège ou dans nos uniformes de super héros. Mais tu sais, je crois qu'il t'aime bien, termina-t-il en embrassant la main de sa petite amie avec un clin d'œil.

En rougissant, Marinette se détourna légèrement de lui et désigna la porte. Adrien lui tendit la main en souriant. Elle l'attrapa et ils se dirigèrent vers la porte pour l'ouvrir.

Satané PlaggOù les histoires vivent. Découvrez maintenant