Forever Love - Tome 3 [h.s]

Chapitre 17 : 2020

Point de vue d'Harry :

Coralie vient de sortir de la pièce, pour moi, seuls quelques jours se sont écoulés et je dois me faire à l'idée que j'ai loupé quatre années dans la vie de ma femme et de mes filles. Comment vais-je rattraper ces quatre années? Je touche la reliure du journal intime de Coralie. Je passe mes doigts sur le 2020 qui est écrit en haut à droite. J'avale ma salive tout en l'ouvrant. J'attrape les feuilles, légèrement froissées. Je reconnais son écriture entre mille, des taches ont abîmé les pages, des larmes. Je commence à lire avec la gorge serrée..

" C'est tellement dur.. Dormir seule, élever les filles seule.. Je dois tout faire toute seule maintenant.. C'est comme si tu étais mort et cette pensée m'est insupportable..

Ça fait déjà une semaine et je n'en peux plus.. Je trouve que les filles sont insupportables, alors qu'elles ne font rien de mal.. C'est juste moi.. Je ressens tellement de colère en moi.. je ne sais même pas comment c'est possible de garder tout ça à l'intérieur.."

La porte s'ouvre sur l'infirmière, me sortant de ma douloureuse lecture, je ferme le journal d'un coup pour qu'elle puisse m'enlever mes perfusions, sans jeter de coup d'œil. Elle reste en silence, visiblement impressionnée. Je reprends rapidement la lecture et chaque page est plus dur que la précédente.

" Ça fait deux semaines que je vis seule avec les filles, je viens te voir le plus souvent possible, mais ça devient de plus en plus dur de venir.. Le Docteur Hunt m'a rendu ton alliance et j'ai l'impression d'avoir coupé tous les liens avec toi.. Comme si, plus rien ne nous reliais.. "

Je regarde mon alliance, elle me la rendue et elle n'a jamais enlevé la sienne, ou alors elle la remit? Non, je la crois quand elle me dit qu'elle n'a eu personne d'autre. La pensée avec un autre homme m'écœure, mais ça me semblerait normal qu'elle ait eut envie de refaire sa vie comme je lui ai dit avant de sombrer.

Je continue ma lecture, chaque souvenir, chaque moment y sont décrits. Ils me traversent comme un ouragan qui me noie.

" Je dois partir, rester à Londres, c'est trop dur.. Tout me rappelle toi et je ne peux pas.. je ne peux plus rester auprès de toi, en te voyant dans cette état.."

*******

Chaque mot est une souffrance. Savoir l'enfer qu'elle a vécu pendant mon absence me tue à petit feu. Je ne pensais pas que savoir chaque souvenir de ma femme et de mes filles serait aussi douloureux. J'ai loupé tellement de choses, de souvenirs qui devaient être heureux et qu'à cause de moi, ça ne l'était pas.

Après avoir fini le premier journal en quelques heures, je me rends compte que ce qu'elle a vécu, c'est ce que j'aurais dû vivre si elle n'avait pas survécu à la naissance de notre fille.

À travers ces mots, je ressens toute la douleur qu'elle a endurée et elle me submerge, me coupant la respiration, me brisant le cœur. S'habituer sans moi, reprendre la marque en même temps que de s'occuper des filles, essayer d'être heureuse..

Plusieurs questions me viennent à l'esprit qu'il faudra absolument que je lui pose. Je remarque qu'elle a laissé la boîte, ma curiosité s'attise et si je pouvais me lever pour regarder l'intérieur de cette boîte, je le ferais, seulement, je n'ai pas marché depuis quatre ans et le Docteur Grey ne veut pas que je me lève pour le moment. J'ai tellement envie de voir à quoi ressemblent les filles. Je n'arrive pas à croire qu'elles ont cinq et six ans. Ce ne sont plus des bébés, mais des petites filles. Et moi, à quoi je ressemble? J'ai dû beaucoup changer en quatre ans.