Mirabelle

24 0 0
                                    

Dan était revenu l'année suivante et n'avait pas réussi à l'accepter... ne m'avait pas cru et avait ses valises le soir même... D'un côté je le comprenais, mais de l'autre...j'avais envie de crier.

Mon fils a cinq ans aujourd'hui et tout ce que j'aurais dû lui apprendre en dix, il le savait déjà. Son comportement m'inquiètait, d'autant plus que tous les enfants lui étaient similaires, et j'avais beau faire des efforts et l'entourer d'amour, j'avais l'impression que sa vie n'avait que pour but que de méloigner de lui.

Jour après jour, nous nous réunissions avec les mères du village pour essayer de résoudre ce problème, mais... jour après jour ces enfants blonds causaient de plus en plus de tords.

Il arriva un jour, l'année de leur sept ans, qu'ils en vinrent aux mains avec leurs pères adoptifs.

Mon fils que j'avais appelé Jaden, lui qui n'avait pas de père cassa le soir même tous les vases de ma maison. J'étais consternée, en colère contre ce qui m'arrivait et furieuse pour tout ça.

- Jaden, déhors ! Et tout de suite ! criai-je pour le punir.

Il se tourna vers moi et c'était comme si ses yeux noirs roulaient dans ses orbites, comme s'il lisait dans mon esprit. Il resta de marbre, un air malsain sur le visage et la bouche déformée par un rictus qui ne venait pas.

- Non ! répondit-il méchament.

J'accusai le coup, choquée, mais n'eu pas le temps d'intervenir. Parce que ma mère qui observait depuis une heure entra brusquement dans la pièce et attrapant Jaden par le bras, le mit dehors sans aucune autre forme de procès.

- Comme ça, il aura le temps de se calmer.

Je n'en avais pas été si sûre...

Et j'avais eu raison car en l'obervant par la fenêtre je l'avais bien vu s'éloigner de la porte. Alors je l'avais suivi, discrètement. Il faisait nuit noire et les seuls lumières étaient les quelques lampadaires âgés qui trainaient dans les rues.

Jaden alla droit à un ancien entrepôt, ne se retournant pas un seul instant, mais étant suivi pas les autres enfants blonds. Et tous étaient comme lui, concentrés par la ferraille et les outils qu'ils y trouvaient. Je m'étais cachée derrière une ancienne carrosserie rouillée, encore incertaine de ce pourquoi je m'en sentais obligée. J'avais peur... oui, peur... peur de ces quelques enfants, peur de mon propre fils. Mais j'étais restée ici et je les avais observés.

J'aurais dû partir.

Parce que bien plus tard, lorsque de lourds nuages de pluies sont arrivés en même temps qu'une nouvelle journée, j'avais vu ce qu'ils avaient fabriqués cette nuit...

Et l'avais regretté amèrement.

Les yeux closOù les histoires vivent. Découvrez maintenant