Akiro

Une étrange rencontre.

Akiro Toyoda était un adolescent de seize ans scolarisé dans un lycée de la préfecture de Kanagawa au Japon. Il avait les cheveux bruns, les yeux noirs en amandes (caractéristiques de la plupart des japonais) et était de taille moyenne pour un adolescent de son âge. Il était un petit peu timide, sportif et plutôt bon élève (sauf en Histoire. Il avait pour excuse que son professeur ne lui donnait absolument pas envie de travailler). Il vivait seul avec sa mère, Mistuko.

Il dormait paisiblement quand son téléphone sonna. Il regarda l'heure affiché sur son réveil et beugla :

- Qui est le con qui m'envoie un message à cette heure-là ?

Il alluma l'appareil et remarqua sur l'écran verrouillé un message de sa petite amie, Haru.

« Il s'est passé un truc trop bizarre ! Viens vite voir à la maison !»

- Ma mère dort juste à côté et si je sors de ma chambre elle va me défoncer. Pensa t-il tout haut.

Il avait très envie de lui dire que ce n'était pas possible mais l'amour le rattrapa et lui fit sauter le pas. Il réfléchit et décida de passer par sa fenêtre de chambre qui donnait sur le toit côté rue. Il arriva sur le trottoir et fonça en direction de la maison de sa copine.

Elle habitait trois rues plus loin, mais, à minuit tous les éclairages étaient éteints et seules les canettes abandonnées sur le bord de la route masquaient le lourd silence de la nuit d'un cliquetis métallique.

Il arriva enfin sous le porche de la demeure de sa copine et alors qu'il s'apprêtait à sonner, il entendit la voix d'Haru qui lui cria de ne surtout pas appuyer sur le bouton.

- Tu es bête ou quoi ? Si tu sonnes tu vas réveiller tout le monde. Chuchota t-elle.

Et il est vrai qu'il n'avait pas pensé à ça. Il recula de quelques pas pour pouvoir l'apercevoir à la fenêtre de sa chambre.

- Tu viens m'ouvrir ? demanda Akiro.

- Non non ! Passe par là ça fera moins de bruit !

Akiro marmonna avant de s'exécuter et commença à penser que ce n'était pas une bonne idée du tout. Il escalada la gouttière, grimpa sur le toit et enjamba la fenêtre pour arriver dans la chambre.

D'habitude, les murs étaient d'un rose pâle et d'un blanc cassé qui se mariaient plutôt bien. Dans un coin de la pièce, un lit et la table de chevet. À gauche, le bureau avec l'ordinateur de la jeune fille et, au centre, un tapis gris sur lequel Akiro adorait se poser lorsqu'il allait chez sa copine. Mais cette fois, il remarqua que la pièce et le sol entier étaient recouverts de feuilles blanches. Sur les faces des feuilles, il y avait des lettres écrites en majuscules. Akiro resta là, bouche bée.

- Mais qu'est-ce que tu as fait ? interrogea-t-il.

- Je n'en sais rien ! renchérit Haru. Peut-être une crise de somnambulisme ?

Elle haussa les épaules.

- Mais n'importe quoi ! Tu n'as jamais été somnambule !

- Je sais mais je ne vois que ça... Dit-elle désespérée. Après tout, que veux-tu que ce soit d'autre ?

Akiro se dit qu'elle avait peut-être raison. De toute façon, ça ne l'alertait pas plus que ça, et il n'avait nullement envie de se casser la tête à une telle heure. Il s'assit donc sur le lit et engagea la discussion. Elle le rejoignit, ils abordèrent très rapidement le sujet des feuilles qui se trouvaient encore à terre puis se mirent à parler de tout et de rien. Quand le jeune homme regarda sa montre, il fut surpris de voir qu'il était déjà 2 heures et demi.