Tragédie.

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Peu de temps après cette tentative d'appel, Akiro se reprit et décida de parler sérieusement de toute cette histoire à Shiro et Haru. Ils n'étaient pas au courant de tout ce qu'il se passait et peut-être qu'ils pouvaient devenir une aide précieuse pour le garçon.

Il était du genre à abandonner rapidement et tout cela commençait déjà à le lasser, malgré le fait que ça ne faisait que quelques jours que toute cette mascarade durait. Et il était d'ailleurs de plus en plus certain que c'était juste une mauvaise blague de quelqu'un qui aurait retrouvé son numéro par hasard.

Mais, si c'était vraiment quelqu'un qui lui faisait une farce, il ne serait quand même pas rentré jusque chez Akiro pour y déposer le cahier ? Non, ce doit être sa mère qui lui a mit là pour les cours. Mais, et ce ressenti qu'il a eu lorsqu'il l'a touché pour la première fois, c'était juste une impression ? Et s'il demandait tout simplement à sa génitrice ? Simple, efficace, il s'exécuta. Il avança de quelques pas vers les escaliers, haussa le ton pour que sa voix devienne audible et lança à sa mère :

Maman ? C'est toi qui as mit un petit cahier sur mon bureau ? C'est toi qui l'as acheté ?

De quoi parles-tu encore ? Elle aussi visiblement était lassée. Mais pas lassée par une histoire complètement tirée par les cheveux. Non. Lassée par le comportement de son fils.

Il se tourna vers son bureau et regarda d'un air désolé ce qui faisait l'objet de tous ses questionnements.

- Non, rien, j'ai dû rêver...

Il haussa les épaules et recula sans relâcher le carnet de vue. Maintenant, il lui faisait peur, et pourtant, Akiro était courageux...

***

Le lendemain, il arriva un petit peu à l'avance au lycée puisque les grilles n'étaient pas encore ouvertes. Il attendit donc là, plusieurs minutes, dans le froid, avant que son meilleur ami, le concierge vienne enfin ouvrir cette dernière. Il ne prit même pas le temps de le saluer. Si il avait d'ailleurs une occasion pour lui montrer qu'il ne l'aimait, il n'hésitait pas une seule seconde à le faire.

En bref, la journée démarrait de façon tout à fait convenable. Pour l'instant, ils n'étaient même pas une dizaine de personnes dans la cour. Ils patientaient tous jusqu'à l'arrivée de leurs amis. En général, seules les élites arrivaient à cette heure parce qu'ils voulaient avoir le temps de réviser avant leurs entrées en classe.

Shiro arriva enfin. Il était seul, personne n'était arrivé en même temps que lui.

Haru était avec toi ce matin ? Questionna Akiro.

Non non, je n'ai même pas réussi à l'avoir au téléphone hier ! Je voulais rattraper le cours de physique que j'ai manqué la semaine dernière mais je n'ai eu personne ! Protesta le jeune.

Tu aurais dû m'appeler. Je l'avais le cours de physique. Imbécile... Lui dit Akiro.

C'était le bon moment pour lui parler de toute l'histoire. Il craignait de passer pour un fou. Même si Shiro était le plus spécial de tous les élèves du lycée, il pouvait très bien juger Akiro. Il était sans aucun doute le plus blagueur et le plus malicieux de tout l'établissement. Il avait d'ailleurs été convoqués à multiples reprises chez le principal pour des mauvais tours joués à l'égard des professeurs. Cependant, il ne s'est jamais fait gravement punir, à chaque fois il repartait avec des heures de travaux d'intérêt généraux et des heures en plus avec les professeurs les plus sévères. Rien n'y faisait, il continuait.

Sa devise : « cancre un jour, cancre toujours ».

La sonnerie retint enfin et une majorité des élèves s'empressèrent de rentrer dans les étroits couloirs pour accéder à leurs cours. Beaucoup adoptaient une technique bien plus maline : rester dehors et rentrer qu'une fois que tous les embouteillages humains seront passés (même si, sûrement, pour nombreux d'entre eux, cette parade servait juste à gagner du temps.)

AkiroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant