on se relève, encore essoufflées de ce qui vient de se passer. puis d'un coup un torrent de mots désordonnés atteignent mon oreille. je n'arrive pas à discerner le sens du premier coup. je l'entends qui me parle
— c'était beau ce soir. cette nuit même. je ne sais pas qui tu es. mais je te veux. toute entière rien qu'à moi. je suis un peu confuse. et gênée aussi. mais ça je pense que c'est pas important. tu as déclenché un feu d'artifice dans mon cœur dès le premier instant où je t'ai vu
une première larme coule. je crois qu'elle ne le voit pas. elle se perd dans ses mots de la plus belle façon qui soit. putain sa voix est belle en plus.
elle continueses mots coulent sur son corps encore nu. ils percutent le mien, éclatent mon cœur, me brisent un peu plus. mais, malgré tout ça, je ne veux qu'entendre ce qu'elle me dit. ce qu'elle me vit.
— je ne sais rien de toi, mais tant pis. la vie est faite d'imprévus. je n'ai pas envie de rentrer chez moi. ni demain, ni la semaine prochaine, ni jamais. je veux que tu deviennes mon nouveau chez moi. je sais pas ce qu'il m'arrive, tout ça, ça ne m'est jamais arrivé. je t'ai vu et puis il n'y a plus que ça qui a compté. le reste a totalement disparu. je veux vivre avec toi, de nuit comme de jour. de pluie comme d'amour.
elle fait une pause. je crois qu'elle a vu mes larmes.
elle me regarde. longtemps. elle essaie de se remettre de ce qu'elle vient de me dire. dans un dernier souffle elle dit ces quelques mots
— j'aimerai bien connaître le prénom de la fille à qui je viens de dire tout ça. et connaître sa voix par la même occasion
mes larmes s'accélèrent. j'aurais aimé lui dire. lui dire toutes ces merveilles qu'elle vient de me balancer a la gueule sans trop que je comprenne. mais je ne peux pas. je la regarde dans les yeux. sans rien dire. essayant de lui faire comprendre que ça n'est pas possible.
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soleil de minuit
Poetryon se perd des milliers de fois. dans les rues, dans nos yeux, dans nos baisers.