Chapitre 1

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Poussière était agitée, grande ville des limbes coincée entre paradis et enfer, elle n'aurait jamais dû voir le jour et encore moins s'étendre.

Elle aurait dû se disloquer depuis si longtemps...

Mais non.

Elle vit et s'agrandit, Elle s'étend se défait et se reconstitue, mais jamais ne s'éteint.

Elle n'a jamais été et ne sera jamais l'une de ces citées pleine de vie et de sens.

Non.

Poussière est absurde, Elle est morte sans vraiment l'être, Elle survit, coincée entre deux monde d'une manière presque littérale.

Elle n'est qu'une chimère d'humanité, loin des séraphins, de leur lois, de leurs bonheurs et malheurs, avec pour seul atout son libre arbitre.

Et ce jour là, la cité était en effervescence. En effet le conseil des cendres était réuni.

Le bâtiment était, malgré l'agitation qui le cernait alors, dans un silence presque parfait.

Le premier à prendre la parole fut le maître d'assemblée.

"- Vous l'avez entendu n'est-ce pas ?"

Le groupe hétéroclite qui lui faisait face acquiesça. Difficile de ne pas entendre les pleurs de l'un des leurs.

Mais s'ils l'avaient entendu, ils ne devaient pas être les seuls.

"- Nous devons nous dépêcher, dit un marid* visiblement tendu.

- Cela nous le savons bien, rétorqua une femme proche de lui, la question est : qui pouvons nous envoyer sans risquer de les perdre ?"

De nombreuses mains se levèrent mais l'homme en tenue simple qui présidait cette assemblée leur fit signe de les baisser.

"- Il se trouve que j'ai déjà un candidat, de plus...

- Un seul ?!"

Un brouhaha s'empara aussitôt de la salle

"- VOS TROGNES BANDES DE CHIURES !"

La salle se tut, légèrement choquée.

"- Hrm, excusez moi, les vieilles habitudes, reprit le maître visiblement embarrassé.

- Je disais donc que j'ai un candidat, et ce conseil organisé à la hâte le concerne en partie."

Des murmures se firent entendre.

"- Les plus perspicaces d'entre vous auront compris de qui je parle"

Alors qu'il parlait, une lueur dans sa main droite se fit plus forte, une lueur chaude, une braise.

- Styx est celui qui connaît le mieux le terrain."

Un silence profond d'incompréhension s'empara alors de la salle.

"- Ce qui reste de ta lanterne t'aurais donc grillé les neurones vieil homme ? Chacun sait qu'il a bien d'autres chats à fouetter et que jamais nous ne réussirons à le contacter !"

En réponse à cette remarque une main claqua l'arrière du crâne de l'impertinent.

"- En effet en temps normal j'aurais d'autres occupations. Mais cette fois-ci c'est moi qui vous ai contacté."

Tous les regards convergèrent vers cette nouvelle voix;

"- Et oui, l'intéressé est présent, je vous prierais donc de vous calmer et de laisser notre brave compagnon et moi-même s'occuper des détails de sa mission pendant que vous délibérez sur le sort de cet enfant."

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