7ème lettre

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Chère Charline,

À toi, mon amie que j'ai perdu.

J'ai envie de te dire que je t'ai tellement aimé.

Si fort.

Pour tout ce que tu es.

Avec tes petits coins d'ombres et tes tellement grandes qualités.

À une certaine période de ma vie, tu as été exactement l'amie dont j'avais besoin.

On était proche, plus que proche.

Je dirais même que l'on était fusionnelle.

J'avais mal quand t'avais mal.

J'avais peur quand t'avais peur.

J'ai eu un coup de foudre d'amitié pour toi.

Pour tes yeux expressifs.

Ta douceur dissimulée sous tes airs de dure.

Ta loyauté à toute épreuve.

Et aussi ta détermination.

On s'est trouvée au bon moment.

T'as été là pour moi dans des moments difficiles.

Sans jugement.

Tout le temps.
En silence parfois, mais toujours là.

Jamais bien loin.

C'était toi, à ce moment-là, l'amie que je pouvais appeler à tous les heures du jour ou de la nuit.

T'as pris soin de ce que j'avais de plus précieux à un certain moment.

Je n'ai jamais vraiment pris le temps de te remercier, pour cela d'ailleurs, parce que chaque fois que j'essayais, je sentais ma voix se casser.

Et j'avais peur que si je continuais, ça me brise au complet jusqu'au coeur de reparler de cela.

Mais si tu lis ces lignes aujourd'hui, je sais que, de l'au-delà, tu comprendras.

Merci.

On a partagé les plus grands secrets.

Les beaux et les moins beaux.

Tu m'as vu dans ma version la plus vulnérable.

Mais aussi dans ma version la plus forte.

Celle qui s'est relevée et qui a fabriqué son petit bonheur.

C'est comme en amour tu sais, la passion, ça ne peut pas durer pour toujours.

Puis le temps a malheureusement fait son oeuvre en ce qui nous concerne.

La vie étant ce qu'elle est, elle nous a menées toutes les deux vers de nouveaux horizons séparant nos chemins pour toujours.

Il y avait comme un petit courant d'air entre nous avant que tu me quittes, un petit froid sur lequel je ne suis pas capable de mettre des vrais mots.

Ce petit froid-là,  il s'est installé doucement par la déception d'un rendez-vous manqué, le silence d'un message laissé sans réponse, puis aussi par des faux  « ça va » répondus à des « comment tu vas » juste parce que ça faisait trop longtemps.

Je vais le dire tout simplement, je t'ai perdu à tout jamais.

Je ne suis plus fâchée contre toi. Mais j'aurais dû te le dire avant que tu partes.

Il y a des événements de ta vie dont je n'ai été qu'une simple spectatrice alors que j'aurais aimé les vivre à tes côtés.

J'aurais aimé te dire au-revoir.

Tu me manques.

Et même si je sais pertinemment qu'il n'y a pas vraiment d'autre coupable que le temps. Celui qui passe. Celui qu'on a pas, celui qu'on tente de rattraper... ça me fait un petit peu mal de repenser au passé.

Et là clairement, je vis une peine d'amitié.

Pis c'est encore plus fort que je pensais de réaliser à quel point on s'est éloignée beaucoup trop avant ton départ.

Aujourd'hui, c'est juste comme un gouffre.

Je ne sais pas par quel morceau commencer pour tout recoller dans mon cœur.

Dans ma vie.

Je ne sais pas si j'ai la force en ce moment non plus, ni même si j'ai envie de me battre contre mes démons.

Je ne sais pas si nos routes vont se recroiser naturellement lorsque je rejoindrais les anges à mon tour.

Mais saches que je suis désolée si je n'ai pas été l'amie dont toi tu avais besoin.

Tu sais, tu as encore cette place bien spéciale dans mon cœur.

Et rien ni personne ne pourra y changer quoi que ce soit.

Je te souhaite d'être heureuse dans ton nouveau chez toi.

On m'a toujours dit que chaque personne passait dans nos vies pour une raison.

Dans mon cœur, je sais pourquoi tu es passée dans la mienne.

J'espère que moi aussi, j'ai laissé cette petite trace indélébile dans la tienne.

CP

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