Corridor

Chapitre 12

La soirée était terminée et Maëlle était déjà partie, certainement accompagnée. Elle n'était jamais seule de toute façon. Cependant, ce n'était pas le cas d'Orphée qui allait devoir rentrer seule. Elle soupira quand une main se posa sur son épaule.

- Je te raccompagne ? demanda Camille.
- Non c'est bon, t'en fais pas.
- Quelqu'un vient te chercher ?
- Non.
- Alors je t'accompagne, il est tard.

Même si elle avait refusé, la jeune fille avait espéré qu'il vienne alors le fait qu'il insiste pour la ramener lui fit vraiment plaisir. Camille se comportait vraiment comme un gentleman et bien qu'elle n'en avait pas l'habitude, sortir de son quotidien tranquille pour rencontrer ce jeune homme la rendait vraiment heureuse.

- T'habites loin ? demanda-t-il.
- À peu près à trente minutes à pieds.
- C'est parti alors.

Le jeune couple s'élança donc sur la grande avenue, seulement séparés par un infime écart qu'Orphée tenait à garder. Elle était encore plus gênée que quelques heures auparavant. Il fallait croire que ce Camille ne la laissait pas indifférente. Elle, qui était toujours restée de marbre devant les relations amoureuses,  se retrouvait ainsi face à un sentiment qu'elle ne connaissait pas. Elle savait que ce n'était pas de l'amour; elle ne le connaissait presque pas. De l'attirance certainement.

- Tu pensais passer la soirée avec une fille comment ? osa-t-elle demander, rouge de honte.
- Je pensais passer la soirée avec une fille qui s'appelle Maëlle, avoua-t-il.
- Ma meilleure amie ?
- Oh tu la connais ? J'avais jamais fait attention à ceux qui l'entouraient, désolé.

Orphée baissa la tête, était-il possible qu'il....

- Bah qu'est-ce que t'as ? Commence pas à t'imaginer des choses hein.
- Qu'est-ce que tu voudrais que j'imagine ?
- J'en sais rien mais te mets pas en tête que je suis déçu, c'était super cool ce soir.

La jeune fille était d'accord mais elle n'osa répondre. Elle se sentait triste. Avait-il dit s'être amusé pour ne pas l'embêter ? Ou bien, le pensait-il vraiment ? Orphée était inquiète.

- Jte promets que c'était cool ! dit-il en voyant l'air triste de sa camarade.
- Hm.
- Je pensais passer la soirée avec Maëlle parce que j'avais entendu sa voix au téléphone, c'est tout.
- Elle ne te plaît pas, donc ?
- Disons qu'elle m'a toujours plu. Ça faisait même longtemps que j'étais sur elle mais faut croire que tout peut changer.

Bien qu'elle ne comprit pas vraiment le sens de cette phrase, Orphée se sentit pousser des ailes. Il lui restait dix minutes avant qu'ils se séparent, peut-être pour toujours.