Chapitre 30 (2)

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Ivar avait décidé de ne pas retourner à Dublin. Il souhaitait rester proche de Londres, n'ayant pas le cœur à s'en éloigner. Il légua une grande partie de son territoire, voire presque tout, à ses frères. Il n'avait qu'une idée en tête.

Il avait pris sa décision le matin-même en regardant cette statuette qu'Abigail lui avait offert. Elle lui manquait terriblement, tellement que la douleur était devenue physique. Il avait demandé à ses Dieux de le guider maintenant qu'il était revenu. Il avait eu en réponse un grand silence. Il comprit alors, sa place n'était plus ici.

Il était devenu plus sage, plus tranquille, au grand étonnement de ses frères. Il ne voulait plus être le berserker qu'il avait toujours été et il avait réussi. Il avait redoré son image, il faisait toujours frémir ses ennemis avec ses stratégies plus impitoyables, mais avait l'admiration de son peuple. Comme lui avait dit Abigail « Vous savez Ivar, il existe dans la vie d'autres moteurs pour avancer », et il ne voulait plus que la vengeance et la colère dictent ses actes. Il voulait être quelqu'un de bien, et il voulait l'être à ses côtés.

Ce ne serait pas facile et peut-être que ce qu'il s'apprêtait à faire était impossible mais il se devait d'essayer, il avait hésité trop longtemps. Aujourd'hui, être roi, ses richesses, peu lui importait.

Quand il repartit vers Ludenwic, il croisa ses frères au camp. Tous deux devinèrent les intentions d'Ivar et hochèrent la tête en sa direction pour lui dire adieu et montrer leur soutien. Il laissait derrière lui sa statuette, et repartait avec une couronne de fleurs viking, faite par ses servantes à sa demande.

Après des heures de trajet en charette, il arriva enfin vers Ludenwic. Il vit au loin la petite maisonnette abandonnée dont de la fumée s'échappait du toit. A la porte, se trouvait le vieil homme semblant l'attendre. Ivar sourit en s'approchant.

Abigail était enfin sortie de sa cachette pour aider à la préparation du repas. Elle n'avait pas mangé, mais n'avait pas faim, toutes ces révélations lui ayant coupé l'appétit. Tandis que ses invités partageaient ce moment, elle s'éclipsa un instant. Elle rejoignit le village reconstitué et entra dans une maison. Elle était censée représenter une chambre à coucher royale.

Abigail s'assit sur le lit, exténuée. Elle se massa les tempes, essayant de faire passer son mal de tête. Elle repensa à tout ce qu'Ivar avait fait pour elle, de nouvelles larmes menacèrent de s'échapper de ses paupières.

Elle ressassait tout ce qu'il s'était passé entre eux, et la vérité la frappa de plein fouet. Elle accepta enfin ce qu'Ivar avait murmuré avant de disparaitre à jamais « Je vous aime ». Abigail se sentait idiote. Elle aurait voulu se gifler pour sa stupidité. Elle se contenta de laisser couler silencieusement ses larmes tandis que sa famille et ses amis la cherchait pour partager avec elle le festin et la féliciter.

- Vous ne participiez pas à la fête ? Demanda une voix qu'elle ne connaissait que trop bien.

Abigail entrouvrit les lèvres automatiquement. Elle tourna lentement la tête, espérant avoir eu une hallucination auditive. Pourtant il était bien là, dans son habit de viking, un peu de terre sur le visage. Elle avait de la peine à y croire. Elle se releva d'un coup.

- Comment ?

Ivar ignora la question et se rapprocha d'elle. Elle portait une robe viking, était coiffée comme une viking. Qu'elle était belle et désirable. Il sortit les mains de derrière son dos et déposa la couronne de fleurs sur les cheveux d'Abigail

- Je suis venue vous apporter ça, murmura-t-il, vous avez juré à votre fils que vous en aurez une. Et aussi, je voulais vous demander si vous voulez bien être ma Belle. Vous avez fait du monstre que je suis un prince charmant.

- Charmant ? Dit-elle taquine en essuyant ses larmes.

- Je vous l'accorde, je suis loin d'être charmant, mais vous êtes loin d'être une princesse inoffensive.

Abigail sourit et Ivar se rapprocha d'elle pour prendre ses petites mains tremblantes entre les siennes.

- Je suis revenu pour rester avec vous. Je n'ai pas eu de réponse quand je vous ai dit que...

- Moi aussi je vous aime Ivar. Je ne veux plus de « une seule fois », je veux du « pour toujours ».

- Vous en demandez beaucoup, mais... j'en veux aussi.

Ivar prit le menton d'Abigail entre ses doigts et approcha son visage du sien. Il sentit son doux parfum et captura ses lèvres sensuellement, impatiemment. Abigail gémit instantanément de plaisir, elle roula des yeux derrières ses paupières closes tellement c'était bon.

- Je t'aime Abigail, murmura-t-il contre ses lèvres.

- Une seule fois, rigola-t-elle.

« Mais pour toujours », finit-il en lançant des assauts sur sa bouche gémissant sous ses caresses, avant de la faire basculer sur le lit.



Alors que pensez-vous de cette fin là ? Elle fait exactement le même nombre de mots que l'autre (805), et j'ai même pas fait exprès !

J'espère que leurs aventures vous ont plu, moi j'ai adoré partager cette histoire et donner vie aux personnages que je m'étais créé. Je suis triste de les quitter mais j'ai d'autres projets qui m'attendent aujourd'hui.

Bon weekend à tous ♥

Une seule foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant