Prologue : La Menace

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~19 ans auparavant - Olympe~

Tous les solstices, depuis la victoire de Zeus, Roi des dieux, contre son père, Cronos, les douze dieux principaux de l'Olympe se réunissent pour un constel exceptionnel. Dont aujourd'hui, jour du solstice d'hiver de l'année 2002.

Une salle est d'ailleurs spécialement dédiée à ces constels prestigieux où ne sont invités qu'une poignée de dieux mineurs. Celle-ci, autrefois entièrement blanche et or, signe du faste et de la puissance des dieux. Aujourd'hui, le blanc est remplacé par un gris sale et l'or s'est terni, criant la perte de puissance des dieux. Deux rangées de hautes colonnes d'ivoire au style dorique massif et impressionnant entourent la rangée principale menant aux douze sièges de marbre blanc au fond de la salle. Ces sièges, ou plutôt des trônes, étaient décorés en fonction du dieu l'occupant.

Les douze sièges sont occupés et tous ces dieux principaux parlent en même temps dans une joyeuse cacophonie où se mêlent piques et rires. Cependant, la conversation prend un tournant plus sérieux quand Hadès fait une annonce qui fait immédiatement taire les rires et querelles des dieux.

Depuis quelques temps, les Enfers sont secoués par des tremblements inquiétants venus de la fosse du Tartare. Ils sont de plus en plus fréquents et puissants, assez pour alarmer l'aîné des frères de Zeus.

Leur plus puissant ennemi est sur le point de se réveiller, et son réveil annoncerait une période de guerre sans commune mesure avec les précédentes.

« Nous devrions alors nous tenir prêts pour une éventuelle guerre, intervint Dionysos.

- Éventuelle ? Les tambours de la guerre ont déjà sonné Dionysos, Tartare est déjà en train de se réveiller vu les secousses progressives que nous décrit Hadès. D'autant plus que nous n'avons pas le droit d'intervenir !, rappela Athéna.

- J'ai toujours dit que ce traité était une erreur. S'il n'avait pas été signé , je serais descendu sur Terre, aurais tranché Tartare en deux en commençant par le bas et basta !, dit nonchalamment Arès, avachi sur son siège, un verre de vin de Dionysos.

- Mais comme tu l'as si justement bien dit mon fils, tu ne le peux pas, ce même traité nous l'interdit, répliqua Zeus en faisant un geste de paix en direction d'Athéna, afin qu'elle ne lance pas une réplique cinglante à son demi-frère.

- Tu es donc en train de dire que nous avons besoin de nos élus pour entreprendre la lourde tâche de replonger Tartare dans son sommeil mon frère ? demanda Poséïdon.

- Exactement, tu as tout compris Poséïdon, ajouta Zeus.

- Ils nous faut donc trouver et élire une génération d'élus la plus compétente possible, songea à voix haute Hestia.

- Nous avons surtout besoin d'une déesse en particulier pour gagner cette guerre... avança Athéna.

- Oui, tu as raison Athéna, nous avons besoin d'élus de la Victoire pour réussir, sinon cette quête est vouée à l'échec, continua Apollon.

- La belle affaire, Nikè notre chère déesse de la Victoire ne veux pas et n'a pas nommé d'élu depuis 1000 ans ! lança Aphrodite.

- Sans Nikè c'est perdu d'avance, elle est une des seules qui a à peu près gardé sa puissance d'antan. Nous n'avons pas d'autre choix pour espérer gagner, il faut la convaincre d'élire un représentant, il faut que tu essayes Père, ajouta Artémis.

- C'est exactement ce que j'ai fait, Artémis, je l'ai conviée à ce constel, elle ne devrait d'ailleurs plus tarder, avança Zeus. »

À peine finit-il de parler qu'une intense lumière dorée apparait devant les trônes des dieux principaux, tellement éclatante et chargée de pourvoir que ces puissants dieux d'autrefois doivent fermer leurs yeux, éblouis.

Une fois la lumière générée par la téléportation dissipée, les dieux aperçoivent une déesse qui est d'apparence grande, jeune et belle : Nikè.

La déesse de la Victoire, encore baignée de son aura, a des cheveux d'un blond chaud et doré, des yeux couleur d'or en fusion et une peau claire, piquetée de poussière d'or. Mais ce qui attire le plus le regard quand on aperçoit Nikè, ce sont ses énormes ailes puissantes tout aussi dorées que ses yeux, qui sont aussi son attribut le plus remarquable.

La déesse, pourtant habillée d'une simple tunique grecque resserrée à la taille par une ceinture dorée, dégage un charisme et une présence phénoménale. La puissance à l'état brut qui semble émaner de chacune de ses pores fascine et hypnotise les dieux, qui n'étaient plus habitués à de telles démonstrations magiques, eux même ayant perdu ce pouvoir des siècles auparavant.

«Me voici, Zeus. Que me vaut l'honneur d'être conviée à cet important constel? demanda-t-elle d'une voix claire pourtant lourde de magie.

- Ma très chère Nikè, si nous t'avons convoquée ici, c'est pour une affaire plus qu'importante. commença Zeus.

Il marqua une pause et poursuivit.

- Tartare est en train de se réveiller, il nous faut donc élire une génération d'élus encore plus puissante que d'habitude pour pouvoir le replonger dans son sommeil. Mais même avec cela, si tu ne choisis pas d'élus, cette mission est vouée à l'échec, continua le roi des dieux.

- Il y a déjà bien longtemps que j'ai émis mon avis sur la question mais puisque vous semblez l'avoir oublié, je vais vous le rappeler, dit froidement Nikè, contrastant avec son apparence chaleureuse. Je refuse d'utiliser les humains comme des objets pour qu'ils fassent nos tâches à notre place. On les envoie à la mort en leur confiant des missions que nous pouvons réaliser nous même. Alors pourquoi ne le faisons nous pas ? Parce qu'il y a bien longtemps que les dieux ont sombré dans l'oisiveté. Nous ne faisons plus rien par nous même et nos forces déclinent. Autrefois, aucun d'entre vous n'aurait fermé les yeux sous l'éclat de mon arrivée, vous perdez en puissance, puisque vous ne faites plus rien, finit Nikè la voix remplie d'une colère contenue mais pourtant prête à éclater.

-  C'est pourquoi, nous avons encore plus besoin de dieux comme toi, qui ont gardé leur puissance d'antan. Sans la puissance de tes élus, le monde tel que nous le connaissons disparaîtra, Nikè, plaida Zeus. Nous te prions tous de bien vouloir nous aider. Nous et tous les autres dieux, majeurs ou mineurs ainsi que les humains.»

Un à un les 12 dieux principaux, même les plus fiers tels qu'Héra, Poséïdon ou Arès,  demandent l'aide de la Victoire.

La seule réponse de la déesse fut: " Si un jour je vois un humain ou une humaine sur Terre qui est mon alter ego mortel, je penserai peut être à la menace de Tartare. Mais les chances sont minces..."

Puis dans un flash de lumière éblouissante, elle disparut sans rien ajouter.















L'élue de la VictoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant