Une rencontre si précieuse et un avenir si heureux

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Nous étions assis là, dans notre petite maison de bois, au coin du feu, avec une bonne tasse de lait de poule chaud à la main. Je regardais mon époux avec tendresse et amour.                                   Celui-ci rompit le silence qui régnait dans la pièce :

- Tu te souviens de ce 25 décembre ?

- Lequel ? répondis-je avec un petit sourire malicieux.

- Le plus beau de tous, chuchota mon homme.

Dans la lumière tamisée ses yeux étaient sombres, mais remplit d'admiration, ils brillaient. Le jour dont il parlait, oh que oui je m'en souvenais !                                                                                                 C'était il y a cinquante ans, il faisait froid, la neige avait tout recouvert, le village était décoré de guirlandes lumineuses et de gigantesques sapins ornaient la grande place. L'ambiance était festive, les gens souriaient, les amoureux se serraient l'un contre l'autre pour se réchauffer, les enfants faisaient des batailles de boules de neige. Je courais dans tous les sens pour arriver à temps chez le pâtissier. Il y avait une queue monstrueuse et quand vint mon tour- au bout de deux heures d'attente, on me demanda de bien vouloir quitter la pâtisserie car elle allait fermer et qu'ils n'avaient plus de bûches. Alors dépitée et déçue, je m'étais assise sur un banc, des larmes roulant sur mes joues. Un bel homme brun, au regard bienveillant et compatissant était venu m'aborder. Au départ, j'étais réticente, mais à bout de forces, je m'étais laissée charmer. Nous avions beaucoup ri ce soir-là. Les orchestres de rue avaient commencé à jouer une douce mélodie. Il m'avait proposé de danser est nous avions enchaîné les danses jusqu'à ce que nos pieds n'en puissent plus.

Nous avions appris peu à peu à nous connaître et nous sommes tombés fou amoureux. Évidemment nous avions connu des temps difficiles, d'après ses parents, nous ne venions pas du même "monde". Il se trouvait que sa famille avait une meilleure classe sociale que la mienne. Mais il m'aimait, à nos vingt et un ans nous avons décidé de nous marier malgré les protestations. Quelques années plus tard je suis tombée enceinte d'un petit garçon : Élias et deux ans après d'une petite fille : Flavia. Nos enfants avaient grandi et à leur tour s'étaient mariés et avaient eu des progénitures. Nous étions grands-parents de six magnifiques petits enfants. J'aimais mon mari comme au premier jour. C'était l'homme de ma vie et il le resterait jusqu'à la fin. Et ce fut le cas, quelques jours après celui où nous avons évoqué ce souvenir, nous avons appris que mon mari était gravement malade. Un an après il nous a quitté. J'ai été très triste, mais je savais qu'il fallait continuer de vivre, que un jour je le rejoindrai dans ce lieu ci idyllique que l'on appelle : Le Paradis.

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